Les vidéoclips en musique classique, une nouvelle carte de visite pour les artistes
Angèle Dubeau dans son vidéoclip « Flying ».
Photo : Vimeo / Studio St-Antoine Inc.
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Après avoir gagné en popularité sur les plateformes d’écoute en continu, la musique classique poursuit son virage numérique en misant sur la réalisation de vidéoclips, comme le font les artistes de la chanson. Au Québec, les violonistes Alexandre Da Costa et Angèle Dubeau, puis la flûtiste Nadia Labrie, ont tous les trois fait le pari du vidéoclip pour se faire connaître ici et à l'étranger.
Pour Angèle Dubeau, il est indéniable que la musique classique et le support du vidéoclip font bon ménage. Celui qui a été réalisé pour mettre en valeur la pièce Flying a d’ailleurs récolté plusieurs prix à l'international.
Oui, ça ouvre des portes. Oui, ça fait jaser. Ça vient un peu titiller l'oreille des gens, qui se disent : "J'ai adoré la musique de ce que je viens de voir."
Avec sa musique en diffusion en continu et ses vidéos, Angèle Dubeau atteint un large public. Elle se réjouit de voir sa musique rayonner aux quatre coins de la planète grâce à cette nouvelle avenue. C'est hallucinant, moi-même, je n'en crois pas mes oreilles
, souligne la musicienne.
Ce recours à l'image en musique classique fait de plus en plus d'adeptes. Lorsque rencontrée, la flûtiste Nadia Labrie était notamment en plein tournage avec le Cirque Éloize pour son premier vidéoclip en carrière, interprétant du Mozart sous une fine pluie.
On doit faire ça maintenant, on ne peut plus passer à côté, dit-elle. À l'ère des réseaux sociaux, à l'ère de l'image, c'était le bon moment d'explorer cette avenue en musique classique.
Le violoniste et chef attitré de l’Orchestre symphonique de Longueuil, Alexandre Da Costa, lui, pousse la note encore plus loin, entre autres avec la pièce Été de Vivaldi, avec laquelle il décoiffe son public.
Ce vidéoclip-là a fait le tour du monde. Moi, j'aimerais que ma musique soit perçue comme étant aussi cool que certains courants artistiques qui sont aujourd’hui considérés comme des références pour les jeunes.
Le vidéoclip est d'abord et avant tout perçu comme une carte de visite, mais le milieu de la musique classique est parfois conservateur. En ce sens, très peu de ses musiciens et musiciennes osent en faire pour le moment.
L'industrie de la musique classique est très traditionnelle, gérée par des gens qui font du copier-coller depuis des décennies, dit Alexandre Da Costa. La grande majorité des artistes qu'on voit rayonner à l'international doivent se ranger derrière une ligne de parti. Moi, je ne veux pas faire ça.