Archives2005 : la conférence de Montréal fait avancer la lutte contre les changements climatiques
Une conférence des Nations Unies pour le suivi du protocole de Kyoto s'est déroulée à Montréal du 28 novembre au 10 décembre 2005.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les Nations Unies ont organisé une conférence sur les changements climatiques du 28 novembre au 10 décembre 2005. Cet événement est devenu, comme le soulignent nos archives, un jalon important dans la lutte multilatérale contre le réchauffement de la Terre.
Ajouter du contenu à la Convention-cadre de Kyoto
En février 2005, le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre entrait en vigueur.
Cependant, les mécanismes de fonctionnement de ce traité international n’étaient pas encore adoptés.
Le contenu et l’adoption de ces mécanismes devraient être terminés lors d’une conférence de suivi du protocole de Kyoto qui allait se tenir à Montréal du 28 novembre au 10 décembre 2005.
Le Téléjournal/Le Point, 28 novembre 2005
La journaliste Catherine Kovacs présente, le 28 novembre 2005, un reportage à l’émission Le Téléjournal/Le Point. Bernard Derome anime l’émission.
Le reportage montre que le président de la conférence, le ministre de l’Environnement du Canada, Stéphane Dion, aura beaucoup de pain sur la planche pour faire de la rencontre un succès.
La nature des mécanismes qui pourraient faire fonctionner le protocole de Kyoto est loin de faire l’unanimité parmi les 189 délégations de pays et les 12 000 délégués qui assistent à la conférence.
Pour ajouter à la difficulté, il y a les disputes internes canadiennes.
Un exemple?
Le ministre québécois de l’Environnement, Thomas Mulcair, refuse de présenter un plan de lutte contre le réchauffement climatique si Ottawa n’avance pas au préalable de l’argent pour l’appliquer.
Pressions de la population
Le 3 décembre 2005, les délégations négocient depuis quelques jours les futurs mécanismes de fonctionnement du protocole de Kyoto.
Le Téléjournal/Le Point, 3 décembre 2005
Ce jour-là, la journaliste Catherine Kovacs propose un reportage à l’émission Le Téléjournal/Le Point sur une énorme manifestation qui se déroule à Montréal. Céline Galipeau anime l'émission.
Le reportage nous rappelle qu’il faisait alors un froid glacial à Montréal. Cela n’a pas empêché 40 000 citoyens de marcher vers le Palais des congrès, où se tenait la conférence. Ces citoyens réclament à grands cris que les 189 délégations s’entendent pour fournir au protocole de Kyoto des mécanismes qui possèdent des dents pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique.
Plusieurs politiciens et ministres canadiens participent à cette manifestation. Leur présence n’est cependant pas toujours approuvée par les participants.
C’est le cas par exemple du ministre des Affaires étrangères du Canada Pierre Pettigrew. Un des marcheurs dit à ce dernier qu’il devrait avoir honte d’appartenir au Parti libéral du Canada. Le ministre n'est évidemment pas de cet avis.
Des manifestations d’appui aux efforts d’outiller le protocole de Kyoto ont également lieu un peu partout sur la planète. C’est le cas notamment en Australie, où le gouvernement a refusé d’intégrer le traité international.
Un succès diplomatique
Après 12 jours de travaux, les délégués à la conférence de Montréal ont finalement réussi à s’entendre sur plusieurs mécanismes pour réduire les gaz à effet de serre.
Il est six heures du matin le 10 décembre 2005 lorsque le président Stéphane Dion conclut la conférence de Montréal. Céline Galipeau affirme que « la barre était haute, mais que Stéphane Dion a gagné son pari. »
Le Téléjournal/Le Point, 10 décembre 2005
Le reportage de la journaliste Catherine Kovacs, qui suit ces commentaires, montre que ça n’a pas été facile.
Les délégations américaine et russe s’opposent à certaines mesures et proposent des amendements qui les affaibliraient.
Au cours de la nuit du 9 au 10 décembre, on procède à un vote où la majorité des délégations rejettent les manœuvres de Washington et de Moscou.
Le représentant de la France affirme même que la conférence a une responsabilité commune. Elle ne peut décevoir les désirs exprimés des opinions publiques dans ce débat.
Finalement, on atteint une entente.
On adopte un plan d’action qui inclut plusieurs mécanismes permettant au protocole de Kyoto de fonctionner.
Cependant, la délégation américaine réussit à quitter Montréal avec une entente parallèle qui n’impose aux États-Unis aucune contrainte quant à la lutte contre les gaz à effet de serre.
Parmi les mesures adoptées par le plan d’action de Montréal, il y a la création de bourses du carbone.
Ces dernières permettront aux pays qui dépassent leurs objectifs en matière d'émission de GES de vendre des crédits d'émissions aux pays plus pollueurs.
C’est une mesure dont on a beaucoup entendu parler dans les années qui ont suivi 2005.