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La peintre Marcelle Ferron, cosignataire du manifeste du « Refus global », devant un de ses tableaux.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les festivités entourant le centième anniversaire de naissance de Marcelle Ferron seront lancées le 29 janvier 2024 lors d’une soirée hommage au Théâtre Outremont, à Montréal. Tout au long de sa carrière, la peintre québécoise, cosignataire du Refus global, s’est livrée à nos journalistes dans des entrevues.
Vitrail, ça fait un peu église, il faut employer le mot verrière.
Marcelle Ferron naît à Louiseville en 1924. Sa mère meurt alors qu’elle n’a que sept ans. Lorsque la jeune fille trouve les tableaux de sa mère dans le grenier de la maison, elle décide qu'elle suivra ses pas. Elle se dit en elle-même qu’elle sera peintre, et pas seulement peintre du dimanche. Elle en fera sa vie.
Son père élèvera ses enfants dans un esprit libertaire. La famille lit les livres à l’index et participe aux manifestations d’ouvriers qui réclament plus de justice.
Marcelle Ferron étudiera à l’École des beaux-arts de Québec, qu’elle juge trop académique et trop éloignée de ses propres idées.
Grande admiratrice des tableaux de Paul-Émile Borduas, elle fera la connaissance de ce dernier par amis interposés. Elle deviendra son élève et se joindra au groupe des peintres Automatistes au milieu des années 1940.
Le journaliste Claude Sauvé s’entretient avec l’artiste Marcelle Ferron à l’occasion du 40e anniversaire de la parution du Manifeste du Refus Global.
En 1948, elle signe le manifeste du Refus global qui dénonce l’immobilisme et le conservatisme qui dominent la société québécoise de l’époque.
Lors du 40e anniversaire de la publication de cet ouvrage marquant, le journaliste Claude Sauvé s’entretient au Point avec l’artiste Marcelle Ferron. Elle explique pourquoi elle a appuyé le manifeste.
Je crois que le monde est comme une rivière. Certains ont parfois tendance à mettre des digues, alors les artistes font sauter les digues. Parce qu’il faut que l’eau circule. C’est une question de mouvement, et tous les artistes ont un sens du mouvement.
Entretien avec la peintre Marcelle Ferron, qui est de passage à la Galerie Agnès Lefort de Montréal, au sujet de sa vie à Paris. L'artiste, qui poursuit sa carrière à Paris, parle de ses relations avec ses compatriotes.
Marcelle Ferron s’exile en France en 1953 accompagnée de ses trois enfants. Elle explique, dans cet extrait de l’émission Carrefour du 11 avril 1957, comment elle et d’autres peintres canadiens, dont Paul-Émile Borduas et Jean-Paul Riopelle, s’intègrent à la vie parisienne.
C’est à Paris, dans l’atelier de Michel Blum en 1964, qu’elle s'initie à l’art du vitrail. Une de ses œuvres les plus connues, Verre-écran (1968), que l’on peut voir au métro Champ-de-Mars, sera la première œuvre abstraite du métro de Montréal.
Elle demeurera 13 ans à Paris, avant de revenir s’établir au Québec. À son retour, en plus de poursuivre sa carrière artistique, elle enseignera les beaux-arts et l’architecture à l’Université Laval. Elle donnera également des formations dans les prisons et les instituts psychiatriques.
Quelques verrières publiques de Marcelle Ferron
- Verre-écran, 1968, station de métro Champ-de-Mars.
- Verrière, place du Portage, 1972, Hull.
- Totem, 1977, siège social de l'Organisation de l'Aviation civile internationale, Montréal.
- Sans titre, 1979, palais de Justice de Granby, édifice Roger-Paré.
- Verrière et sculpture, 1981, station de métro Vendôme.
- Verrière à la mémoire des 6 millions de victimes juives de l’Holocauste, Université Concordia Pavillon Samuel-Bronfman.
- Verrière commémorant les victimes de la tuerie de l'École polytechnique en 1989, inaugurée le 6 décembre 1991, Université Bishop’s à Lennoxville.
- Grandir en santé, entre 1992 et 1993, Hôpital Sainte-Justine de Montréal.
Dans cet extrait de Gros plan du 9 juillet 1970, Marcelle Ferron explique sa définition de l’artiste.
Pour elle, la sensibilité n’est pas réservée qu’aux riches collectionneurs et aux experts, l’art doit profiter à tous.
Entrevue de Wilfrid Lemoyne avec l’artiste Marcelle Ferron qui lui explique sa perception de la sensibilité. Elle définit ce que devrait être un artiste selon elle.
Si je travaillais par exemple dans les usines tous les matins et que je passe dans un endroit qui est sinistre, qui est tout le temps gris […] Je me mets à la place de cet homme qui prend le métro, si moi, je peux lui apporter un peu de gaieté, un peu de joie de vivre et même de confiance en lui. Je crois en des influences comme ça.
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Dans son atelier, Marcelle Ferron a toujours plusieurs tableaux en chantier. Elle travaille les couleurs et les pigments. Elle est fascinée par la lumière et la transparence.
Dans cette entrevue qu’elle donne à Gaston L’Heureux pour l’émission Les Coqueluches du 18 décembre 1974, elle explique comment se crée une verrière.
Entrevue de l’animateur Gaston l’Heureux avec la peintre Marcelle Ferron. Elle rend compte des étapes de production d'une verrière, du processus de création et du rôle des artisans qui collaborent à sa réalisation.
Personne ne dirige. Moi, je fais mon travail, le coupeur de verre a sa liberté totale. Il coupe comme il l’entend, il fait les joints. Après, ça passe sur la chaîne de production, c’est eux qui connaissent leur produit, donc ils font toujours quelque chose d’absolument impeccable. C’est un véritable travail d’équipe.
Marcelle Ferron est faite chevalière de l’Ordre national du Québec en 1985 et grande officière de l’Ordre national du Québec en 2000.
Elle meurt à 77 ans le 19 novembre 2001. La journaliste Sonia Duguay relate la carrière de l’artiste au Téléjournal cette journée-là.
La journaliste Sonia Duguay brosse un portrait de la vie de l’artiste Marcelle Ferron à l’occasion de son décès.
Ce que je veux exprimer, c’est la beauté du verre, la beauté des couleurs, la résonance lumineuse. Alors moi, c’est ça.
Le 29 janvier 2024, exactement 100 ans après sa naissance, une soirée hommage donne le coup d’envoi aux commémorations entourant le centenaire de Marcelle Ferron.
L'événement se tient au Théâtre Outremont, dans le quartier montréalais où l'artiste a passé les 20 dernières années de sa vie.
