Vidéotron prête à porter sa cause en justice contre Cablevision
Vidéotron souhaite accélérer le branchement de nouveaux clients en Abitibi-Témiscamingue.
Photo : iStock
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Vidéotron, la filiale de Québecor, songe à entreprendre des procédures judiciaires contre son rival Cablevision afin d’accélérer les branchements de nouveaux clients en Abitibi-Témiscamingue.
Cela survient plus de huit mois après que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) ait ordonné à Cablevision, une filiale de Bell, de permettre à Vidéotron d’accéder à son réseau à un prix juste et raisonnable
.
Le président et chef de la direction de Vidéotron, Jean-François Pruneau, a révélé en entrevue que son entreprise effectue présentement près de 30 branchements de nouveaux clients par jour. Cependant, il estime qu’avec la demande actuelle, 200 nouveaux clients pourraient être branchés quotidiennement.
Une demande plus élevée que prévu
Chez nous, on est prêts, nos techniciens sont prêts, on est en mesure de connecter 200 clients par jour, mais chez Cablevision, on nous dit que 30, c’est le maximum qu’ils peuvent faire, et qu’ils ne prendront pas les moyens pour être en mesure de suffire à la demande
, rapporte Jean-François Pruneau.
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Présentement, 3500 clients sont en attente de l’installation des services de Vidéotron. M. Pruneau insiste donc pour que Cablevision mette en place l’ensemble des mécanismes et des ressources nécessaires pour que Vidéotron puisse gérer une demande beaucoup plus importante.
On a une problématique d’un joueur qui est dans une position dominante, on parle d’un monopole historique. Un joueur qui s’accroche à cette position dominante en mettant en place des pratiques que nous jugeons déloyales, qui ne permettent pas une saine concurrence dans la région.
M. Pruneau précise que son entreprise est ouverte à poursuivre les discussions avec Cablevision, mais qu’elle considère maintenant tous les moyens pour faire accélérer les choses, incluant des recours juridiques et réglementaires.
Cablevision s’explique
Le gestionnaire principal aux opérations chez Cablevision, Marc-André Sévigny, affirme que l’entreprise met tout en oeuvre pour répondre à la demande de Vidéotron, mais qu’elle peine à embaucher de nouveaux employés.
Les chiffres que M. Pruneau a mentionnés, de 30 à 200, c’est près de 10 fois [plus]. Alors, ça prend du monde, tant de leur côté que de notre côté, pour faire traiter ces commandes-là. L’embauche partout au Québec est difficile, tant pour Vidéotron au niveau des installateurs que pour Cablevision au niveau du personnel de bureau.
M. Sévigny ajoute que les demandes de Vidéotron pour passer à 200 branchements par jour leur ont été transmises très récemment.
On fait face à l’effet d’un traiteur qui organise un barbecue. On lui dit, dans l’exemple de M. Pruneau, qu’il y aura 30 convives. Finalement, il en arrive 200. Le traiteur n’a pas mis assez de chaises, n’a pas mis assez de nourriture et n’est pas équipé pour répondre à la demande sur le spot.
Vidéotron a sous-estimé le nombre de convives voulant assister au barbecue.
Questionné sur les intentions de Vidéotron d’intenter des recours en justice, M. Sévigny s’est montré confiant.
On a des écrits de Vidéotron de fin juillet qui nous disent qu’on a besoin d’une capacité donnée, et on a des écrits quelques jours après qui disent que finalement, il manque un zéro et il faut changer l’autre chiffre. Quelque part, M. Pruneau doit faire son exercice de bien planifier sa mise en marché.
Marc-André Sévigny souligne que son entreprise s’attendait à un certain engouement pour le produit Vidéotron, mais pas de cette envergure. Il affirme que son entreprise réagira afin d’atténuer le départ de clients vers son concurrent, sans toutefois préciser les détails de ce plan.