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ArchivesLes débuts de l’accessibilité pour les personnes handicapées dans les années 1970 et 1980

La Journée internationale des personnes handicapées est soulignée mondialement chaque année le 3 décembre.

Un homme qui aide un handicapé en fauteuil roulant à monter un escalier.

Dans les années 1970, encore très peu d'édifices sont munis de rampes d'accès et de portes automatiques pour les personnes en fauteuil roulant.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

C’est en 1978 que le gouvernement du Québec adopte la loi 9, qui assure l’exercice des droits des personnes handicapées. Nos archives témoignent du chemin parcouru pour favoriser l’intégration des personnes handicapées à la société québécoise.

Les nombreux obstacles pour se déplacer de manière autonome en ville

 Le 22 octobre 1974 à l’émission Le 60, le journaliste Claude Jean Devirieux accompagne Luc Filiatreault, un homme paraplégique qui témoigne de son quotidien de personne handicapée.

Le 60, 22 octobre 1974

Cet ancien policier de 22 ans, paralysé en raison d’un accident de voiture qui a fracturé sa colonne à différents endroits, a réussi le tour de force de se réintégrer dans la société.

Il est devenu conseiller en réadaptation à l’Association canadienne des paraplégiques.

La paraplégie est un état permanent. Il n’y a aucune possibilité de récupération. Luc Filiatrault a dû faire le deuil de ses jambes.

On apprend à vivre avec le handicap physique, mais d’apprendre à assumer cette chose-là n’est pas facile.

Une citation de Luc Filiatrault

La personne qui se déplace en fauteuil roulant se heurte à plusieurs obstacles : escaliers, seuils de porte trop élevés, chaînes de trottoirs non inclinées aux coins des rues, portes tournantes, etc.

Lors du reportage en 1974, on constate que la ville de Montréal est loin d’être adaptée aux personnes handicapées. Les déplacements sont ardus. Le journaliste mentionne qu’à Vancouver les rampes d’accès et les bordures de trottoir inclinées se font plus nombreuses.

En ce qui concerne les loisirs, la personne handicapée rencontre aussi des obstacles, comme au cinéma, où aucune place ne lui est réservée. À la Place des Arts ou au Forum, c’est la même chose, un individu en fauteuil roulant ne peut participer à titre de spectateur. Il n’est pour ainsi dire pas le bienvenu.

La possibilité d’utiliser les transports en commun est inexistante, car en 1974, il n’est pas encore question de service de transport adapté. La personne handicapée doit se rabattre sur le taxi. À Toronto, on commence l’utilisation de l’autobus pour handicapés.

Luc Filiatrault, lui, parvient à conduire sa voiture seul à l’aide d’un contrôle manuel.

Si la société était mieux organisée au plan architectural, le paraplégique pourrait mener une vie normale.

Une citation de Luc Filiatrault

La loi 9 et la création de l’Office pour les personnes handicapées du Québec

Vers la fin des années 1970, les choses tendent à changer pour les personnes handicapées du Québec. Le gouvernement démontre une volonté de reconnaître leurs droits et de les intégrer à la société québécoise.

C’est en 1978 qu’est sanctionnée la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées. L’Office québécois des personnes handicapées (OPHQ) est créé en vertu de cette loi.

L’Office coordonne les services aux personnes handicapées et en influence le développement. L'OPHQ vise à élaborer des moyens pour assurer leur intégration scolaire, sociale et professionnelle.

Le 31 juillet 1980 à l'émission Reflets d’un pays, Laurette C. Robillard, présidente de l'OPHQ, présente le but et les services de l’organisation qu'elle dirige à l’animatrice Danielle Mondou.

Reflets d’un pays, 31 juillet 1980

À l’Office québécois des personnes handicapées, un comité est composé de représentants d’organismes qui prennent soin des personnes handicapées, de parents d’enfants handicapés et de personnes qui présentent elles-mêmes un handicap. Ce comité établit un plan d’action.

Pour la présidente de l’OPHQ, le service le plus important est le service à la clientèle, qui reçoit les plaintes, car c’est ainsi que l’Office peut agir pour améliorer l’intégration des personnes handicapées dans la société. Le service d’information, lui, cherche à rejoindre le grand public et à agir sur les mentalités.

La personne qui est handicapée physique a les mêmes besoins que vous et moi, c’est-à-dire vivre son quotidien comme tout le monde. De trouver un métier qui lui convient, de pouvoir sortir de chez elle, avoir du transport, aller chez le coiffeur, etc.

Une citation de Laurette C. Robillard, présidente OPHQ

40 % des demandes à OPHQ sont liées au travail. Il y a aussi un besoin extrême de soutien aux parents d’enfants handicapés pour éviter l’institutionnalisation des enfants.

La réadaptation, le chemin vers l’autonomie

À l’émission Première édition du 14 mai 1987, la journaliste Ruth Loiselle rencontre Jacques Théberge, un handicapé physique qui s’est trouvé un emploi à la suite de son passage au Centre de réadaptation Lucie-Bruneau.

Première édition, 14 mai 1987

Jacques Théberge est né sans bras ni jambes. Abandonné par ses parents à la naissance, il a trouvé chez sa famille adoptive des parents qui l’ont valorisé et encouragé.

Le centre lui a permis d’atteindre deux de ses objectifs : travailler et vivre en appartement.

Je voulais un travail régulier, quelque chose que les autres peuvent faire.

Une citation de Jacques Théberge

Sans bras et avec seulement un pied, il réussit à 18 ans à faire le travail de réceptionniste chez Promobil, une entreprise d’entretien de fauteuils roulants. Son patron ne regrette pas de l’avoir engagé.

En autant qu’il soit capable de faire ce que je lui demande de faire même s’il le fait d’une façon différente. En autant que le résultat est le même, ça ne me dérange pas.

Une citation de Denis Piché, directeur Les Ateliers Promobil

La loi 9 assurant l’exercice des droits des personnes handicapées a été revue en profondeur en 2004. Elle s’intitule aujourd’hui la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées en vue de leur intégration scolaire, professionnelle et sociale.

L’OPHQ joue un rôle de vigie qui lui permet de conseiller les municipalités et les organismes publics et privés afin de s’assurer que la société progresse dans l’amélioration des possibilités offertes aux personnes handicapées.

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