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Antoine Olivier Pilon et Josh Hartnett dans le film québécois Suspect numéro un

Le comédien Antoine Olivier Pilon dans une scène tournée en Thaïlande du film « Suspect numéro un » .

Antoine Olivier Pilon joue le rôle de Daniel Léger, un personnage inspiré d'Alain Olivier, arrêté et incarcéré en Thaïlande pendant huit ans.

Photo : Laurent Guérin

Très attendu, Suspect numéro un, qui sort vendredi en salle, est le premier film québécois à sortir en période post-confinement. Fruit de 13 années de travail du réalisateur Daniel Roby (Louis Cyr, Funkytown), il s’inspire de l’histoire d’Alain Olivier, cet ex-héroïnomane de 27 ans piégé dans une opération de la GRC.

Le journaliste d’enquête Victor Malarek, alors au Globe and Mail, a été parmi les premiers à soupçonner des irrégularités dans le discours officiel du corps policier quant à l’affaire Olivier.

Mais même si l’affaire a fait la manchette à la fin des années 1980, l’histoire n’est pas tellement connue du grand public, estime Daniel Roby. C’est d’ailleurs une des raisons qui l’a motivé à projeter cette histoire sur grand écran. J’ai vraiment été surpris qu'un truc comme ça puisse se produire au Canada, avoue-t-il.

Je trouvais que ça pouvait faire l'objet d'un film de fiction pour qu'on puisse un peu vivre ça de l'intérieur et essayer de comprendre les mécanismes qui ont mené à cette catastrophe – parce que ça a mené à une catastrophe, à plusieurs catastrophes même.

Une citation de Daniel Roby

Le réalisateur a multiplié les efforts sur un peu plus d’une décennie pour ficeler une œuvre de fiction à partir d’un dossier aussi pointu que complexe et a jonglé avec les demandes de financement avant d’en arriver à un long métrage abouti, auquel l'on a déjà prédit une vie internationale intéressante.

Après le Québec et le Canada, le film sortira aux États-Unis dès le mois juillet. C’est Universal qui assurera sa distribution à l’étranger, en dehors de l'Amérique du Nord.

(Bien) jouer avec la réalité

C’est Antoine Olivier Pilon qui campe le rôle d’Alain Olivier, renommé Daniel Léger dans le film. Pour Daniel Roby, la prestation du jeune homme de 23 ans dans son film est d’ailleurs celle qui prouvera au public que le comédien a gagné en crédibilité pour jouer des rôles d’hommes plus mûrs, lui permettant de se décoller un peu de cette image d’adolescent désinvolte qu’on a connue dans Mommy, de Xavier Dolan.

Le comédien Antoine Olivier Pilon est dans une file, dans une scène du film « Suspect numéro un ». Tous les hommes sont costumés en prisonniers thaïlandais.

Antoine Olivier Pilon dans une des scènes du film tournées en Thaïlande.

Photo : Laurent Guérin

Daniel Roby insiste pour dire que si le film sort en salle vendredi au Québec, c’est d’abord grâce à l’entêtement du journaliste Victor Malarek, dont le personnage est interprété par l’acteur Josh Hartnett. La vedette hollywoodienne du début des années 2000 est connue pour ses rôles dans des films d’action comme Pearl Harbor ou La chute du faucon noir, ou encore pour des comédies romantiques telles que 40 jours et 40 nuits (40 Days and 40 Nights).

Le comédien Josh Hartnett, interprétant un journaliste, et le réalisateur Daniel Roby se parlent sur le plateau du film « Suspect numéro un ».

À gauche, le comédien Josh Hartnett, qui interprète le journaliste Victor Malarek dans le film « Suspect numéro un ». À ses côtés, le réalisateur et scénariste Daniel Roby.

Photo : Laurent Guerin

Le comédien, qui s’est retiré de la jungle d’Hollywood il y a quelques années, a été conquis par le scénario de Suspect numéro un. Josh avait envie de revenir au cinéma, et c’était intéressant pour moi de travailler avec quelqu’un qui a fait énormément de films et qui a travaillé avec de grands noms de l’industrie, explique Daniel Roby.

Le réalisateur n’en est pas à son premier film où les faits historiques deviennent la matière première du récit. Et pourtant, le défi de ce projet était plus grand, estime-t-il. « Funkytown et Louis Cyr sont deux films de recherche. Mais là, je faisais beaucoup de recherches sur [des gens] qui ne sont pas morts, qui existent encore, je les ai vus témoigner en cour. » Un atout pour l’écriture, dit-il, puisque Alain Olivier et Victor Malarek ont tous les deux été consultants sur le film. C’est un défi, toutefois, de jouer avec la réalité. De bien jouer avec la réalité, précise-t-il.

Pour Josh, qui joue Victor… bien, Victor est là! Il peut juger lui-même de l’exactitude de ce qu’on fait. On pourrait se faire reprocher de ne pas refléter la réalité. Ça amène à être vraiment consciencieux, pas que je ne le suis pas normalement, mais c’est intéressant d’avoir eu accès à eux tout au long du processus.

Une citation de Daniel Roby
Un homme avec les cheveux mi-longs, vêtu d'une chemise lignée et d'une cravate bleue, est assis à son bureau.

L'acteur Josh Hartnett, vedette hollywoodienne du début des années 2000, revient à ses premières amours avec le film de Daniel Roby.

Photo : Laurent Guérin

Et c’est important de trouver le vrai sujet derrière le fait vécu, ajoute Daniel Roby, qui estime qu’une œuvre de fiction basée sur un récit de la vraie vie doit miser sur « des points forts ».

Ça reste de la fiction, mais très, très documentée. Je veux qu’on sorte de là avec une réflexion, dit-il.

De l’importance du journalisme d’enquête

Depuis son arrestation en 1989, Alain Olivier a toujours soutenu avoir été piégé par des agents doubles. Celui de qui le récit de Suspect numéro un s’inspire a fait l’objet d’une opération de type Mr Big bonifiée d’une technique de piégeage, soutient Daniel Roby.

Daniel Roby est au centre de la photo. Il est entouré d'un comédien qui tient un parapluie ouvert au-dessus de sa tête.

Le réalisateur Daniel Roby sur le plateau du film « Suspect numéro un ».

Photo : Laurent Guerin

C’est quand même une cause qui a été observée et discutée pendant des années, parce que c’est une des premières opérations de type Mr Big qui n'aient jamais eu lieu au Canada, qui part d’une méthode undercover controversée. C'est quand même une méthode qui est illégale aux États-Unis, mais qui est légale au Canada, ajoute-t-il.

C’est là aussi tout l’intérêt de mettre en valeur le travail du journaliste Victor Malarek, estime le réalisateur.

On vit autant cette expérience [de l'homme pris] dans une opération que celle du journaliste d’enquête, qui est sur un gros cas, qui coûte des sous, qui doit débattre de son point, qui doit mettre du temps, convaincre les gens de le laisser travailler sur une telle affaire.

Pandémie oblige, la sortie du film, qui devait avoir lieu en avril, a été repoussée, la tournée de promotion, elle, a été étalée. Mais après 13 ans, « que sont quelques mois de plus? », demande le réalisateur.

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