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Hausse de la détresse chez des jeunes du secondaire

Plusieurs attendaient avec impatience un retour à l'école qui n'arrivera pas avant l'automne.

Un cadenas ouvert accroché sur un casier dans une école secondaire de Québec

Le reportage de Pierre-Alexandre Bolduc

Photo : Radio-Canada

  • Carl Marchand

Des élèves du secondaire vident leur casier cette semaine afin de laisser toute la place à ceux du primaire qui reprendront les cours à partir de lundi. La fin abrupte de l'année scolaire est vécue difficilement par plusieurs, prévient Tel-jeunes.

L'organisme signale une hausse de 30 % des prises de contact depuis le 13 mars.

« Ils voyaient le retour à l'école comme le bout du tunnel et là, ils voient qu'ils devront continuer à se priver de tout ça », explique Myriam Day-Asselin, coordonnatrice expertise et innovation à Tel-jeunes.

Que ce soit parce qu'ils ne peuvent voir leurs amis, leur copine ou copain ou parce ce qu'ils vivent une chicane avec un parent, les adolescents doivent jongler avec la détresse psychologique ou d'autres enjeux de santé mentale.

Mme Day-Asselin précise que ce sont les élèves de cinquième secondaire qui vivent souvent la situation plus durement, car ils s'apprêtaient à vivre une grande transition vers le collégial.

C'est également à l'adolescence que l'individu commence à se développer à l'extérieur de la famille.

C'est plus qu'un passe-temps. C'est la façon dont ils vont développer l'estime de soi, développer le sentiment d'appartenance, la confiance, toutes leurs compétences. D'enlever ça à un adolescent, c'est différent que de mettre ça sur pause pour un adulte, souligne la coordonnatrice.

En ce moment, les jeunes ont vraiment besoin qu'on ne banalise pas ce qu'ils vivent. C'est beaucoup ce qu'on leur demande et c'est la tranche de la population qui n'a pas d'avancement.

Une citation de Myriam Day-Asselin, coordonnatrice expertise et innovation, Tel-Jeunes

Vider le casier... et puis quoi ensuite?

Au Collège Jésus-Marie, les 500 élèves du secondaire récupèrent leurs effets personnels depuis mardi. Ils sont appelés par ordre alphabétique à raison de cinq élèves chaque quinze minutes, afin d'éviter une trop grande affluence.

« Pour nos finissants, c'est un moment qui est très triste pour certains. Certains viennent au Collège depuis la maternelle », illustre Marie-Ève Potvin, directrice du secondaire de l'école privée.

Marie-Ève Potvin, directrice du secondaire du Collège Jésus-Marie, lors d'une entrevue le 6 mai 2020.

Marie-Ève Potvin, directrice du secondaire du Collège Jésus-Marie

Photo : Radio-Canada

« C'est la même chose pour les enseignants de cinquième secondaire. Certains ont fait le choix d'être ici les trois jours parce qu'ils veulent leur dire un dernier bonjour avant de les voir quitter pour le Cégep. »

Marguerite Gauthier a ressenti un léger pincement au coeur lorsqu'est venu son tour de récupérer ses effets.

« Je me sens bien, mais je suis un peu triste de terminer comme ça, en plus en secondaire cinq. Ça fait un petit quelque chose de ne pas pouvoir terminer l'année à l'école. Ça fait quand même 11 ans que je suis ici », lance-t-elle.

Une élève de 5e secondaire du Collège Jésus-Marie, à Québec, lors d'une entrevue à l'extérieur le 6 mai 2020.

Marguerite Gauthier, finissante au Collège Jésus-Marie, espère que la fin abrupte des classes ne la pénalisera pas trop pour son entrée au collégial.

Photo : Radio-Canada

Contrairement à elle, l'adolescente indique que certains de ses amis en arrachent davantage. Elle se dit chanceuse que son école maintienne les cours même à distance.

« Je sais qu'au Cégep j'aurai peut-être un avantage vu que j'ai tout continué. Je suis un peu moins stressée pour ça. Je sais que ça peut quand même avoir un impact. »

Le temps commence à être long

Si, en temps normal, certains ados rechignent à se rendre en classe, ils sembleraient que plusieurs s'ennuient des bancs d'école.

« Ça commence à être un peu long », admet pour sa part Emma Fournier, élève de troisième secondaire.

« Ça allait vraiment bien au début, j'étais motivée. Mais depuis une semaine environ, on ne sait pas quand on va retrouver une vie un peu normale et je me demande quand je vais voir mes amis. »

Avec les informations de Marie Maude Pontbriand et Pierre-Alexandre Bolduc

  • Carl Marchand

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