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Début de saison difficile pour certains apiculteurs albertains

Les abeilles ouvrières dans leur ruche par temps ensoleillé.

Les apiculteurs albertains s'inquiètent de l'arrivée tardive du printemps et des impacts de la pandémie de la COVID-19.

Photo : Radio-Canada / Alexandre Lamic

En Alberta, les conditions climatiques difficiles et la pandémie du nouveau coronavirus donnent du fil à retordre aux apiculteurs. En plus du printemps qui tarde à arriver, les apiculteurs craignent de ne pas pouvoir accueillir les travailleurs étrangers ni importer les abeilles dont ils ont besoin pour assurer la survie de leurs colonies.

Richard Ozero, un apiculteur de Carvel, un hameau situé à 35 kilomètres à l’est d’Edmonton, aurait dû commencer à s’occuper de ses abeilles il y a deux semaines. Malheureusement, les températures basses et les chutes de neige des derniers jours l’empêchent de nourrir ses abeilles, toujours ensevelies sous la neige.

Nous devrions être en train de nourrir nos abeilles, mais nous ne pouvons pas le faire parce qu'il faudrait ouvrir les ruches et que le froid est trop dommageable pour elles, explique le copropriétaire de la ferme apicole Good Morning Honey.

Richard Ozero devant ses ruches ensevelies sous la neige.

Richard Ozero attend l'arrivée du temps doux avec impatience pour pouvoir commencer à s'occuper de ses ruches.

Photo : Radio-Canada

Si nous ne les nourrissons pas à temps, elles risquent de mourir de faim.

COVID-19 : tout sur la pandémie

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Une représentation du coronavirus.

Des conditions climatiques imprévisibles

Ce n'est pas la première fois que la météo ne coopère pas. L'année dernière, l'apiculteur a perdu 40 % de sa production annuelle à cause des températures trop basses et de l'été trop pluvieux.

L’année 2019 a été catastrophique pour toute la province. Il a fait froid et il a beaucoup plu dans le nord et le centre de l’Alberta, tandis que dans le sud, c’était très sec et chaud, explique Richard Ozero, entouré de centaines de barils de miel vides.

Ces barils devraient tous être pleins de miel récolté l'année passée. Nous devons donc gérer le fait que nous avons produit peu de miel l’année dernière, en même temps de tout ce qui nous attend cette année.

Une citation de Richard Ozero, copropriétaire de la ferme apicole Good Morning Honey

Le casse-tête du coronavirus

Les conditions météorologiques difficiles de l'Alberta menacent également la survie des abeilles. Chaque année, les apiculteurs de la province perdent de 15 à 30 % de leurs abeilles. Celles-ci meurent entre autres de froid, de faim et de maladies.

Pour les remplacer, les apiculteurs comptent sur l'importation d'abeilles de pays comme les États-Unis et la Nouvelle-Zélande. Tous les ans, des millions d'abeilles arrivent au Canada par avion. Parmi elles, plus de 200 000 reines, essentielles à la survie des colonies.

Mais cette année, l'annulation des vols internationaux due à la pandémie de la COVID-19 menace l'approvisionnement.

Nous devons maintenant utiliser les services de FEDEX et d'UPS pour transporter les abeilles. Le problème, c'est qu'elles sont très sensibles aux conditions de transport comme la température. Si ces conditions ne sont pas respectées, elles risquent de mourir en chemin ou peu de temps après leur arrivée, explique Richard Ozero.

Selon le directeur général du Conseil canadien du miel, Rod Scarlett, les abeilles doivent arriver avant la mi-mai pour assurer la viabilité des ruches.

Dans le pire des scénarios, c'est le tiers de nos abeilles qui risquent de mourir. Il faut savoir que deux tiers des aliments que nous consommons dépendent de la pollinisation. Cela aurait donc des conséquences importantes, ajoute-t-il.

La main-d'oeuvre étrangère tarde elle aussi à arriver en raison de la pandémie. Le gouvernement fédéral a décidé d’autoriser les travailleurs étrangers temporaires à entrer au Canada pour assurer la production maraîchère, mais l’annulation de nombreux vols internationaux et le ralentissement des activités gouvernementales dans les pays d’origine des travailleurs retardent leur arrivée au pays.

Ces travailleurs étrangers sont des experts dans leur domaine [...] Ils sont capables d’ouvrir une ruche et d’identifier la reine, de voir s’il y a un problème de mites ou si elles sont malades, affirme Rod Scarlett.

Nous avons besoin de leur expertise au printemps parce que c’est durant cette période que les problèmes au sein des ruches doivent être repérés, ajoute-t-il.

Malgré tout, Richard Ozero garde espoir.

Les apiculteurs sont habitués à résoudre des problèmes [...] J'ai hâte au mois de septembre, quand nous pourrons regarder derrière nous et dire : voici comment nous avons survécu, dit-il.

Notre dossier COVID-19 : ce qu'il faut savoir

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