Je voudrais qu’on m’efface : la jeunesse défavorisée et multiculturelle à l’écran
L'actrice Sarah-Maxine Racicot dans le rôle de l'adolescente Karine dans la série « Je voudrais qu’on m’efface ».
Photo : Jean-Yves.Methot/Photographe
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Librement adaptée du roman éponyme d’Anaïs Barbeau-Lavalette, la série Je voudrais qu’on m’efface est en cours de tournage à Montréal. Pour filmer cette histoire se déroulant dans un milieu défavorisé, l’équipe de tournage a installé ses caméras à Saint-Michel et a tissé des liens avec la communauté pour mieux refléter à l’écran la réalité de ce quartier multiculturel.
Dans le livre, les trois jeunes personnages principaux – Mélissa, Eddy et Karine – vivent plutôt dans Hochelaga-Maisonneuve.
Nous avons transposé l’histoire d’Anaïs dans le quartier Saint-Michel, avec l’autoroute 40 qui coupe la ville en deux. C’est là où j’ai grandi, avec comme repère la métropolitaine bruyante qui tranchait le quartier, tout comme les amitiés et les familles. L’âme de l’histoire demeure la même : trois jeunes évoluent dans un milieu "rushant" qui est déjà impitoyable pour les grands
, a expliqué, par communiqué, Éric Piccoli, producteur, réalisateur et coauteur de cette série en huit épisodes.
Rendre visibles les personnes délaissées par la société
Je voudrais qu’on m’efface raconte la jeunesse écorchée de Mélissa, d'Eddy et de Karine, qui grandissent dans le même immeuble à logements. Mauvaises fréquentations à l’école, adultes alcoolisés… Les trois jeunes tentent de sortir indemnes de leur adolescence.
C’est le côté humain de la série qui a plu à l’acteur Jean-Nicolas Verreault, qui incarne Steve, le père de Karine, lorsqu’il a lu le scénario.
On joue des personnages qui en arrachent et qui sont des personnes oubliées par la société.
Jean-Nicolas Verreault dans la série « Je voudrais qu’on m’efface »
Photo : Priscillia Piccoli
Pour sa fille, il essaie de briser le cercle de la reproduction sociale de la [pauvreté]. C’est très touchant
, explique celui dont le personnage fait de son mieux pour être un bon père, malgré ses difficultés, comme son illettrisme.
Dans la série, Karine et Steve sont menacés d’éviction de leur logement. C’est un immense drame social et humain pour les gens qui écopent à cause des grands projets de construction
, souligne Jean-Nicolas Verreault.
On parle beaucoup des gens qui réussissent financièrement, mais les gens qui ont des difficultés, on les tasse.
Représenter avec justesse Saint-Michel à l’écran
L’équipe de la série a tenu à rester fidèle à la réalité multiculturelle de Saint-Michel, quartier qu’elle juge sous-représenté à la télévision et au cinéma. Par souci de réalisme et de cohérence, elle a fait appel aux intervenants et intervenantes en travail social de la Maison d’Haïti afin de mieux comprendre les enjeux auxquels fait face ce quartier et le quotidien vécu par les jeunes.
Cette collaboration s’est avérée tellement fructueuse qu’une amitié est née et que la Maison d’Haïti est désormais le quartier général de l’équipe de tournage.
Une distribution variée
C’est la jeune Sarah-Maxine Racicot qui interprète Karine, âgée de 14 ans. Elle évolue aux côtés de Charlee-Ann Paul et de Malik Gervais Aubourg, qui jouent Mélissa et Eddy.
Le reste de la distribution est composée entre autres de Julie Perreault, de Schelby Jean-Baptiste, d'Anglesh Major, de Frédéric Pierre et du rappeur Dramatik.
La série Je voudrais qu’on m’efface sera mise en ligne sur ICI Tou.tv l’automne prochain.