•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Le sida en 2019 : où en est la lutte?

Un ruban rouge, symbole de la lutte contre le sida et le VIH, épinglé sur une veste.

Le ruban rouge, symbole international de la lutte contre le sida et le VIH.

Photo : iStock

Radio-Canada

Le premier décembre marque la Journée mondiale de la lutte contre le sida et, malgré les années, le combat n’est toujours pas gagné, selon le docteur Réjean Thomas.

Les années 1980 auront certainement été marquées par la progression fulgurante de cette maladie sexuellement transmissible. Le sida causait une grande peur chez les Canadiens, car il  n’avait de pitié pour personne et emportait avec lui ceux qui en étaient atteints.

Le « New York Times » publie un premier article concernant le sida, parlant d'un rare cancer diagnostiqué chez 41 homosexuels.

Le « New York Times » publie un premier article concernant le sida, parlant d'un rare cancer diagnostiqué chez 41 homosexuels.

Photo : New York Times

En 2019, on entend moins parler du sida, mais pourtant cette maladie est toujours bien présente chez nous. Selon Statistique Canada, il y avait en 2016 plus de 63 110 personnes atteintes du sida au pays.

« Au Canada, chaque premier décembre il y avait une campagne publicitaire. Ça fait combien d’années qu’il n’y en a plus? Si on n'a plus de campagnes de sensibilisation [on manque à] l’éducation », souligne le docteur acadien Réjean Thomas, fondateur et président de la clinique médicale L’actuel.

Réjean Thomas est catégorique : le manque de sensibilisation ces dernières années se fait fortement ressentir en clinique depuis les derniers 5 à 10 ans. 

Le Dr Réjean Thomas

Le Dr Réjean Thomas

Photo : Radio-Canada

La majorité des nouveaux cas de VIH sont des jeunes, ces jeunes arrivent dans un tableau où ils n’ont à peu près jamais entendu parler du sida.

Une citation de Dr. Réjean Thomas

Le docteur Thomas rapporte que 42 % de la génération Z (les jeunes âgés de 18 à 22 ans) disent ne rien connaître au sujet du sida.

« Je pense aux jeunes gais qui ne connaissent pas du tout l’histoire du sida, c’est quand même intéressant. Une partie de leur population a été complètement détruite de façon catastrophique », soutient Réjean Thomas.

Un problème de société selon le médecin qui voudrait que davantage de campagnes de sensibilisation soient organisées au sujet de cette maladie et de toutes les infections transmissibles sexuellement.

Une femme tient dans ses mains le ruban rouge qui est devenu le symbole de la lutte contre le sida.

Une femme tient dans ses mains le ruban rouge qui est devenu le symbole de la lutte contre le sida.

Photo : La Presse canadienne / AP/Alvaro Barrientos

« Au Québec par exemple, on n’a plus d’éducation sexuelle depuis je ne sais combien d’années. On ressent ça, on le ressent en clinique. Il y a une explosion de toutes les maladies transmissibles sexuellement présentement au Canada », rapporte le docteur Thomas.

Il raconte que des maladies comme la syphilis, qui avait presque été radiée du territoire canadien, refont surface à un rythme fulgurant.

« On a des enfants qui naissent avec la syphilis aujourd’hui », dit-il.

Une maladie stigmatisée

Même si les Canadiens ont fait bien du chemin depuis les années 1980 au sujet du sida, les gens atteints de la maladie ne sont toujours pas acceptés dans la société.

Selon Réjean Thomas, un trop grand nombre de personnes se cachent, car elles ne veulent pas être rejetées par ceux qu’elles aiment.

La silhouette d'une jeune femme pensive.

La silhouette d'une jeune femme pensive.

Photo : iStock

Nos patients vivent la solitude, ils ont peur d’en parler, ils ont peur de perdre leur travail, de perdre leurs amis.

Une citation de Dr. Réjean Thomas

Cette stigmatisation pourrait s'expliquer par la désinformation qui circule au sujet de la maladie.

Dans un sondage américain publié la semaine dernière par la Société pharmaceutique MERCK, on peut voir que 90 % des répondants croient qu’il est possible pour une personne atteinte du sida de refuser de l’admettre, par peur d’être la cible de violence.

Dans la même étude, on constate que 28 % des milléniaux non porteurs du VIH affirment avoir évité de donner un câlin, de se lier d'amitié ou même de discuter avec une personne infectée.

« Ce que tout ça démontre, c’est que c’est fragile. Qu’il faut toujours continuer de lutter. »

Quelques statistiques 

Selon les estimations de Statistique Canada, 14 % des personnes qui vivent avec le sida ne savent pas qu’elles en sont atteintes.

L’Agence de la Santé publique du Canada rapportait en 2016 que 32 762 personnes atteintes étaient des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, tandis que 20 543 malades avaient contracté le sida lors d’une relation hétérosexuelle.

Toujours selon l’Agence, 10 986 personnes atteintes cette année-là l’ont contracté parce qu’elles utilisaient des drogues injectables.

Une aiguille dans un pot de fleurs à Winnipeg.

Une aiguille ayant servi à l'injection de drogue retrouvée dans un pot de fleurs.

Photo : Radio-Canada / Bert Savard

Dans le même rapport, on apprend que 601 personnes n’avaient contracté le sida ni par l’entremise de relations sexuelles ni par une injection. Ces patients ont probablement contracté le VIH après une transfusion sanguine ou par la mère lors de la grossesse.

Les Autochtones, quant à eux, représentent 9,6 % de la population atteinte de sida au Canada.

Avec des renseignements de l'émission Michel le Samedi et de la journaliste Jessica Savoie

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.