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ArchivesLe gardien de but Jacques Plante : changer le visage du hockey

Le gardien de but Jacques Plante garde le filet.

Jacques Plante, en 1961, qui porte son second masque en carrière: le masque « bretzel » conçu en fibre de verre moulée.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Il y a 35 ans, le 26 février 1986, le gardien de but du Canadien de Montréal Jacques Plante nous quittait. Premier à enfiler un masque de protection lors d'un match contre les Rangers à New York, il a changé à tout jamais le hockey professionnel.

Le courage de braver les interdits

Le 1er novembre 1959, Jacques Plante reçoit un tir du revers d'Andy Bathgate, des Rangers de New York, qui lui fracasse le nez. C'en est assez pour celui qui s'est déjà fait briser trois fois le nez, deux fois la mâchoire et les deux os de la joue. Il refuse de retourner au jeu sans porter le masque qu'il a lui-même conçu. Toe Blake, son entraîneur, est contre l’idée, mais il n'a pas le choix. « Le serpent » est son seul gardien.

D’avoir défié les entraîneurs, la Ligue nationale à l’époque et le monde du hockey, et d’avoir porté un masque, bien moi, je lui lève mon chapeau.

Une citation de Patrick Roy, ex-gardien de but

Le temps de vivre, 9 mars 1983

Le 9 mars 1983, l’animateur Pierre Paquette reçoit Jacques Plante à son émission Le temps de vivre.

Le gardien explique que Toe Blake n’était pas d’accord avec le port du masque. Il croyait que si le gardien n’avait pas « la crainte de se faire tuer et jouait trop détendu », il serait moins alerte. Les blessures et les cicatrices étaient même perçues par l’entraîneur comme des trophées.

J’étais receveur au baseball, j’étais gardien de but à la crosse et, dans ces deux sports-là, je portais un masque. Au hockey, j’ai eu le nez cassé quatre fois, les deux os de la joue, la mâchoire deux fois; je me suis dit: si je porte un masque dans ces sports-là…

Une citation de Jacques Plante

Jacques Plante commence à porter un masque lors des entraînements dès 1956. Comme il l’explique lui-même, les pratiques sont beaucoup plus à risque pour un gardien. « On reçoit environ 300 tirs lors d’un exercice et environ 35 durant un match. »

C’est d’ailleurs durant un entraînement qu’il s’est fait briser la mâchoire.

Malgré la mentalité de l’époque voulant qu'« un brave garde les buts sans masque », Plante affirme avoir porté celui-ci sans gêne. Cela faisait si longtemps qu’il attendait ce moment.

Le 1er novembre, 1959 à New York, le Canadien remporte le match par la marque de 3 à 1.

Étant donné qu’on a gagné ce match-là, ça m’a probablement donné confiance. Le fait de jouer avec le Canadien aussi a aidé au port du masque, parce qu’on avait une bonne équipe; une équipe gagnante.

Une citation de Jacques Plante

L'augmentation de la vitesse du jeu et l'avènement du lancer frappé rendent le port du masque indispensable. Peu à peu, les gardiens des autres formations adoptent l'idée. Qualifié au début de peureux, le geste du gardien originaire de Mont-Carmel, près de Shawinigan, en est désormais un de bravoure et d'ingéniosité.

Une protection artistiquement soignée

La pièce d'équipement devient au fil du temps un élément d'affirmation de la personnalité du gardien, avec des couleurs et des dessins tout à fait caractéristiques.

Au Nouvelles du sport du 31 octobre 2009, la journaliste Jacinthe Taillon fait une rétrospective de l'évolution du masque de gardien dans la Ligue nationale de hockey (LNH).

Nouvelles du sport, 31 octobre 2009

La première mouture du masque de Jacques Plante était parfaitement moulée à son visage. L’année suivante, il arbore le style bretzel, un masque moulé en fibre de verre beaucoup plus aéré. Le casque muni d’une grille est introduit par le gardien de but russe Vladislav Tretiak lors de la série du siècle, en 1972.

Andy Brown, des Penguins de Pittsburgh, est le dernier gardien à avoir joué à visage découvert le 7 avril 1974.

Gerry Cheevers, des Bruins de Boston, est le premier à avoir personnalisé son masque.

Masque de gardien de but avec cicatrices dessinées.

Le gardien Gerry Cheevers, des Bruins de Boston, a été le premier à personnaliser son masque.

Photo : Radio-Canada

Chaque fois qu’il recevait une rondelle, il estimait: "bon, je viens de m’éviter six ou sept points de suture", et il mettait des marques sur son masque. C’est devenu un classique.

Une citation de Gilles Moffet, éditeur québécois, magazine Goalies' World

Lorsque le gardien Gilles Gratton, des Rangers de New York, est apparu sur la glace avec son masque représentant un tigre, les spectateurs et les joueurs étaient béats d’admiration.

Quand je l’ai mis, il y a eu comme 18 200 personnes à New York qui ont fait "wow!".

Une citation de Gilles Gratton, ex-gardien des Rangers de New York

Avant de commencer la partie et de procéder à la la mise au jeu, arbitre et joueurs sont allés voir de plus près le masque du gardien.

Masque de tigre du gardien de but Gilles Gratton et photo encadrée de Gilles Gratton.

Le masque du gardien Gilles Gratton est exposé au Temple de la renommée du hockey.

Photo : Radio-Canada

Aujourd’hui, cette pièce d’équipement, véritable objet d’art, est exposée au Temple de la renommée du hockey.

Jacques Plante continuera d’inspirer les gardiens de but de partout dans le monde grâce à ses efforts pour mettre au point, mettre en marché et promouvoir des protections faciales pour joueurs de hockey.

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