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Archives1974 : Un week-end rouge à Montréal

Des volontaires et des curieux s'attroupent autour d'un pâté de maison ravagé par le feu.

Les incendies se sont multipliés à Montréal durant le débrayage illégal des pompiers du 31 octobre au 3 novembre 1974.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Le 31 octobre 1974, les pompiers de Montréal déclenchent une grève illégale. Durant trois jours, la ville s’embrase devant des citoyens impuissants. Nos archives témoignent de cet événement spectaculaire et dramatique qu’on a nommé « le week-end rouge ».

À l'automne 1974, les pompiers de Montréal négocient avec la Ville une augmentation de leur salaire afin de tenir compte du coût de la vie de l’époque, qui augmentait.

Dans le contexte d’élections municipales, le maire Jean Drapeau refuse toute forme d’entente. Il déclare au contraire que la Ville de Montréal ne cédera pas au chantage.

Face à cette impasse, les 2400 pompiers de Montréal entament un débrayage qui s’étirera sur trois jours.

Montage d'archives, du 31 octobre au 2 novembre 1974

Comme le montre notre montage d’archives, la ville devient la proie des flammes au fil de cette grève illégale, et Montréal se transforme en un véritable brasier.

Dans le quartier Centre-Sud, un quadrilatère entier est anéanti par le feu entre les rues Wolfe, Amherst, Sherbrooke et Ontario.

Pour maîtriser la centaine de foyers d’incendie qui éclatent dans la métropole, des pompiers des villes avoisinantes viennent prêter main-forte. Les cadres du service d’incendie de Montréal et de simples citoyens tentent aussi de limiter les dégâts.

Au même moment, le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal doivent négocier à la lueur des flammes une entente avec le syndicat des pompiers de Montréal.

C’est finalement dans la nuit du 2 au 3 novembre que le conflit se règle dans le bureau montréalais du premier ministre Robert Bourassa.

Immeuble en proie aux flammes avec des débris enflammés sur le sol.

Présent édition métropolitaine (audio), 4 novembre 1974

Photo : Radio-Canada

Le 4 novembre 1974, à l’émission radio Présent édition métropolitaine, le journaliste Gilles Gougeon décrit l’atmosphère dans la métropole au lendemain du règlement.

Alors que les débris des pâtés de maisons détruits sont encore fumants, le maire Jean Drapeau reprend sa campagne électorale et les pompiers réintègrent leurs casernes.

« Qui a gagné? », s’interroge Gilles Gougeon dans ce compte-rendu des événements. Certainement pas les citoyens qui ont tout perdu.

Grâce à l’aide du gouvernement du Québec, les pompiers obtiennent pour l’année 1974 un montant d’argent couvrant à peu près l’inflation. Le maire Jean Drapeau est également forcé de signer une lettre d’entente qui leur donne une confortable marge de manœuvre pour la prochaine négociation.

Un règlement qui illustre bien les rapports de force dans les relations de travail durant cette période.

Ce conflit remet donc en question encore une fois la disproportion de plus en plus grande entre d'une part la loi et les moyens de pression des travailleurs et d'autre part, le contexte économique et son parasite, l'inflation.

Une citation de Le journaliste Gilles Gougeon

Aux élections du 10 novembre 1974, Jean Drapeau est reporté à la tête de la métropole québécoise pour un sixième mandat.

L’Association des pompiers de Montréal devra pour sa part verser 1 million de dollars d’indemnités aux victimes du week-end rouge.

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