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ArchivesAlanis Obomsawin : raconter les Premières Nations par l’image

Alanis Obomsawin assise en studio.

La cinéaste abénaquise Alanis Obomsawin témoigne de la réalité des Autochtones depuis le début des années 1970.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Toute sa carrière, l'artiste abénaquise Alanis Obomsawin s'est donné comme mission de témoigner de la réalité des Premières Nations. Plusieurs de nos archives retracent le parcours de cette cinéaste combative.

Ce qui est dommage, c’est qu’on a oublié ce que l’Indien a enseigné aux Blancs. C’est l’Indien qui l’a bel et bien sauvé de la mort quand il est venu ici. Et quand ils racontent que les Blancs sont allés découvrir les pays, monter dans les montagnes et qu’ils ont fait ci et ça, y’avait toujours un Indien devant qui lui montrait le chemin. On a oublié de mentionner ça.

Une citation de Alanis Obomsawin, cinéaste

La princesse d’Odanak enseigne sa culture

« Ce soir », 7 août 2003

Avant de connaître une remarquable carrière dans le domaine cinématographique, Alanis Obomsawin s’est donné comme mandat de dévoiler les traditions autochtones par les contes et les chants.

1000 visages, un pays

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Longtemps, cette Abénaquise d’Odanak, une communauté située entre Nicolet et Sorel, a fait des tournées dans les écoles canadiennes pour faire découvrir aux enfants la culture des siens. Dans cet extrait de l’émission La boîte à surprise du 18 novembre 1966 elle s’adresse aux tout-petits. Hélène Loiselle, Mademoiselle Mille-feuilles, l’introduit comme étant « la princesse d’Odanak ». La princesse explique l’importance de l’ours, l’emblème des Abénaquis.

Elle raconte comment de grands colliers confectionnés de dents d'ours servaient à effacer les traces des guerriers. Comment les parures wampum étaient utilisées pour transmettre des messages entre communautés avant de devenir monnaie d’échange avec les Européens. Elle entonne ensuite un énergique chant de guerre en s’accompagnant d’un tambour.

La chanteuse et conteuse entame sa carrière de réalisatrice à l’ONF au début des années 1970.

Vivre la crise d’Oka de l’intérieur et partager

« Ce soir », 7 août 2003

En 1990, lors des événements d’Oka opposant les Mohawks aux gouvernements québécois et canadien, la cinéaste de l’ONF tourne à l’intérieur du campement des Warriors. Elle y passe en tout 78 jours.

Le 24 septembre 1990, Alanis Obomsawin est contrainte de sortir de la réserve, car elle ne peut plus communiquer avec son équipe de tournage. « Le téléphone a été coupé. » Une meute de journalistes l’attend à l’extérieur pour l'interroger. Les séquences de tournage tirées de cette rencontre sont touchantes. Épuisée, grippée, privée de ses outils de travail, elle renonce à rester. C’est au bord des larmes qu’elle raconte son expérience.

Il a fallu que je prenne la décision de sortir, et vraiment ça me crève le cœur.

Une citation de Alanis Obomsawin

Elle raconte qu’au moment où elle est entrée dans le campement mohawk en compagnie du caméraman Jean-Claude Labrecque, la tension et la nervosité étaient palpables.

Un peu plus tard, des guérisseurs sont rentrés. On a vu une très grande différence deux trois jours après. Ça a apaisé les Warriors. Ça a donné du réconfort à tout le monde.

Une citation de Alanis Obomsawin

Je pense qu’on vit un moment historique au Canada. Depuis plus de vingt ans passés qu’on le prédit que cette chose-là arriverait.

Une citation de Alanis Obomsawin

Son séjour derrière les barricades lui permet de produire quatre films, gratifiés de 18 prix internationaux. Le plus connu d’entre tous, Kanehsatake, 270 ans de résistance, sorti en 1993, demeure un documentaire phare reconnu dans le monde entier. À lui seul, il a remporté plus d’une douzaine d’honneurs.

Changer le monde un documentaire à la fois

« Ce soir », 7 août 2003

Au Téléjournal du 14 mai 2008, la journaliste Anne Panasuk rencontre Alanis Obomsawin à l’occasion de l’hommage que lui rend le Musée d’art contemporain de New York, le MOMA.

Les deux femmes reviennent sur les événements d’Oka. Pour la réalisatrice, Oka a été un tournant dans les relations que les municipalités entretiennent avec les Autochtones. Il est révolu le temps où les villes pouvaient grappiller les terres des réserves sans conséquence.

Depuis ce temps-là, je crois qu’il n’y aurait pas une municipalité au Canada qui pourrait le faire. C’est ça, le changement.

Une citation de Alanis Obomsawin

La militante fait également état du chemin parcouru par les Premières Nations pour l’accès à une éducation de qualité.

N’oubliez pas que jusqu’en 1952, on n’avait même pas le droit d’aller à l’université à moins qu’on prenne la citoyenneté canadienne.

Une citation de Alanis Obomsawin

Aujourd’hui, des milliers de jeunes issus des Premières Nations sortent chaque année des institutions collégiales et universitaires sans avoir à renoncer à leur identité autochtone.

Changer le monde en témoignant de la réalité des premiers peuples, tel est le but poursuivi par Alanis Obomsawin. Le documentaire Richard Cardinal, le cri d’un enfant métis, pour lequel elle exprime son profond attachement, raconte le suicide d’un adolescent. Le jeune homme de 17 ans s’est donné la mort après être passé par 28 maisons d’accueil.

Alanis Obomsawin affectionne tout particulièrement ce film, car il a contribué à faire changer la loi. Il a révélé les lacunes du système de protection de l’enfance canadien.

La prolifique cinéaste autochtone a réalisé plus de 50 films au cours de sa carrière.

Son message pour les siens :

Si vous voulez faire quelque chose, si vous voulez faire des changements, si vous voulez acquérir un travail quelconque. C’est possible!

Une citation de Alanis Obomsawin

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