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ArchivesLe 28 octobre 1956, Point de mire entrait en ondes à Radio-Canada

Image d'ouverture de l'émission avec une photo de la tête de l'animateur qui fume, et le titre « Point de mire » écrit à la craie

Animé par René Lévesque, le magazine télévisé « Point de mire » a tenu l'antenne de 1956 à 1959.

Photo : Radio-Canada / André Le Coz

Radio-Canada

Point de mire est une émission d’affaires publiques qui traite chaque semaine d'un sujet chaud de l'actualité. Une formule toute simple, mais guidée par un journaliste qui parvient à expliquer les problèmes les plus complexes de façon claire et précise. Durant ses trois années à l’antenne, Point de mire fera de son animateur, René Lévesque, une grande vedette de la jeune télévision canadienne.

En 1956, à l'âge de 34 ans, le journaliste René Lévesque plonge dans l'animation en direct de Point de mire.

Chaque semaine, l’émission analyse en profondeur un événement de l’actualité politique nationale ou internationale à l'aide de graphiques, de cartes et d'extraits filmés.

Point de mire est d'abord présentée tard le dimanche soir, de 23 h 15 à 23 h 45, soit après le Téléjournal et les Nouvelles sportives.

Cette case ingrate de la grille horaire n’empêchera pas l'émission de gagner rapidement en notoriété.

Dès sa première saison, l’émission Point de mire remplit son pari d’être à la fois instructive et populaire.

Avec son talent de communicateur et ses connaissances fort étendues, le journaliste René Lévesque donne du relief à ce magazine télévisé déjà intéressant par son sujet qui fait les manchettes.

Le lundi matin, les conversations tournent inévitablement autour de la dernière analyse de Point de mire.

À l’été 1957, ce sont 57 % des téléspectateurs de la région montréalaise qui sont à l’écoute de l’émission.

Au cours de la même année, René Lévesque remporte le prix de journalisme de la Société Saint-Jean-Baptiste pour son animation de Point de mire.

René Lévesque sait raconter une histoire et va droit au but dans ses explications. Avec son style très direct, parfois même incisif, il parvient à donner une nouvelle couleur à l’information.

Debout devant une carte du monde, l'animateur René Lévesque est appuyé au dossier d'une chaise, une cigarette entre les
doigts.

À l'émission du 9 décembre 1956, l'animateur René Lévesque explique la révolution avortée de Budapest et le pont aérien établi ensuite pour amener au Canada les réfugiés hongrois.

Photo : Radio-Canada / André Le Coz

En 1958, l’émission Point de mire est désormais programmée le mardi soir, à 22 h 30.

Dans un studio, une équipe de Radio-Canada va tâcher cette année encore, à l'aide d'images, de cartes géographiques, de tableaux noirs et de tous les moyens du bord, de jeter un coup d'œil sur les principaux événements de chez nous et d'ailleurs. En faisant de son mieux à tout le moins pour ne pas les obscurcir davantage.

Une citation de L’annonceur Gaétan Barrette en introduction de Point de mire

Nous vous présentons dans sa version intégrale la première émission de cette troisième saison, diffusée le 7 octobre 1958.

Sam Breton a été sacré découverte de l'année au 21e Gala Les Olivier

L’animateur René Lévesque y offre une analyse détaillée de la guerre qui fait rage en Algérie.

Il en fait ressortir toute les nuances et la complexité, en prenant notamment le temps de dresser un portrait de la politique colonialiste française.

« C’est un véritable labyrinthe presque incompréhensible », explique le journaliste chevronné, « mais en même temps, c’est l’un des plus sérieux problèmes qui se posent dans le monde d’aujourd’hui ».

« René Lévesque commente l'actualité selon une méthode qui tient davantage de l'intuition que de l'analyse et un esprit de synthèse qui étonne plusieurs spécialistes de la chose politique et sociale », écrit Fernand Benoît dans la revue La Semaine à Radio-Canada en 1959.

Le journaliste décrit dans cet article une semaine type de l’équipe de l’émission Point de mire.

Le mercredi et le jeudi, René Lévesque feuillette les journaux et les fils de presse pour trouver le sujet de l’émission de la semaine. Il doit l’avoir déterminé au plus tard le vendredi après-midi afin que le reste de l’équipe puisse se mettre en branle.

Avec un dessinateur du Service des arts graphiques, l’animateur étudie les cartes géographiques qui lui permettront d’illustrer son propos.

Puis il s’enferme à la bibliothèque de Radio-Canada pour se documenter, schématiser et résumer son sujet avec d’abondantes notes.

Assis à une table, l'animateur René Lévesque consulte les documents devant lui en se tenant le front d'une main. Derrière lui, accrochés au mur, il y a un tableau chiffré et une carte de l'Europe.

L'animateur René Lévesque révise ses notes jusqu'au dernier moment avant la diffusion en direct de l'émission Point de mire.

Photo : Radio-Canada / André Le Coz

Le réalisateur Claude Sylvestre se charge de son côté de faire un montage des meilleures séquences filmées qui ponctueront l’exposé de l’animateur.

« L’émission ne durera que 30 minutes », écrit le journaliste Fernand Benoît. « Pourtant, le commentateur numéro un de la télévision possède suffisamment de documentation pour tenir une conférence de trois heures. »

Le mardi après-midi, l’heure de vérité approche. La scripte-assistante Rita Martel calcule, chronomètre en main, la durée de la répétition générale.

À peine quelques heures plus tard, l’émission est diffusée en direct.

Comme chaque semaine, l’animateur parviendra à resserrer son sujet, sans néanmoins le simplifier à outrance, afin de respecter la case horaire qui lui a été impartie.

Sam Breton a été sacré découverte de l'année au 21e Gala Les Olivier

Comme en témoigne cette entrevue à l’émission Documents du 2 septembre 1977, René Lévesque a toujours tiré une grande fierté du travail accompli avec Point de mire.

« Les gens étaient prêts pour ça », exprime-t-il sur le pari relevé par l’émission. « C’était extraordinaire le potentiel qu’on pouvait sentir chez nous. »

Devant l'édifice de Radio-Canada, lors de la grève des réalisateurs en 1968-1959, le comédien Bertrand Gagnon, un homme non identifié, l'auteur Louis Morisset, l'ours Clive et le journaliste René Lévesque.

Le journaliste René Lévesque se joint aux manifestations de la grève des réalisateurs de Radio-Canada en mars 1959.

Photo : Radio-Canada

En décembre 1959, la grève des réalisateurs de Radio-Canada viendra cependant bouleverser la carrière de René Lévesque.

L’émission Point de mire est suspendue.

Bientôt, bien que l’animateur ne soit pas directement touché par le conflit, il manifeste aux côtés des grévistes.

René Lévesque est outré par l’indifférence d’Ottawa et des employés de CBC devant ce conflit de travail qui s’étire sur près de trois mois.

À son retour au travail, il demande à ne plus être lié par un contrat d’exclusivité avec Radio-Canada.

L’émission Point de mire se termine le 30 juin 1959. Elle n’est pas renouvelée pour une quatrième saison.

Au printemps 1960, René Lévesque démissionne de son poste de journaliste à Radio-Canada. À la veille d’élections provinciales, il se joint à « l’équipe du tonnerre » du Parti libéral de Jean Lesage.

Son esprit de synthèse – qui avait fait sa marque à l’émission Point de mire – lui sera bien utile en politique.

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