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ArchivesEn 1954, CBAF donnait une voix à l’Acadie française

Enseigne de CBAF, voisine d'un restaurant et d'une banque dans un bâtiment à côté de la cathédrale de Moncton.

L'édifice l'Assomption, à l’ombre de la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption sur la rue St-Georges, abrite les bureaux et les studios de CBAF lors son inauguration en 1954

Photo : Radio-Canada / Stan Comeau

Radio-Canada

Le 20 février 1954 marque l'inauguration de la station radio CBAF à Moncton. Ce jour-là, Radio-Canada s'ouvre aux Maritimes. CBAF devient ainsi la première radio du réseau français de Radio-Canada hors du Québec.

L’avènement de la radio française dans les Maritimes représente une nouvelle étape dans le développement de la Société Radio-Canada.

C’est ce qu’exprime le président de Radio-Canada Davidson Dunton dans cet extrait filmé de son discours lors de la cérémonie d’inauguration du 20 février 1954.

Plan buste de Davidson Dunton qui livre un discours derrière un micro de Radio-Canada.

Le président de Radio-Canada Davidson Dunton livre un discours lors de la cérémonie d’inauguration de la station radio CBAF à Moncton.

Photo : Radio-Canada

Par sa position géographique, Moncton constitue alors le centre industriel le plus actif des Maritimes. La radio CBAF vise ainsi à desservir la population française de l’une des villes les plus importantes des provinces de l’Atlantique et à contribuer au progrès de la région.

« L’Acadie souhaitait un poste radiophonique d’expression française. Ce soir, ce vœu se réalise », déclare à son tour le directeur général de Radio-Canada Alphonse Ouimet.

Mgr Norbert Robichaud bénit un studio de la station CBAF
en présence de dignitaires.

Cérémonie d'inauguration de la station CBAF avec l'archevêque de Moncton, Mgr Norbert Robichaud

Photo : Radio-Canada / Photo Triangle

C B A F, que ces lettres symboles signifient toujours au Canada bilingue l’Acadie française.

Une citation de Mgr Norbert Robichaud, archevêque de Moncton

Comme en témoigne ce discours à la radio de CBAF, l’Archevêque de Moncton est également présent lors de la cérémonie d’inauguration, nommément pour bénir les lieux.

Ses paroles expriment bien le nouveau rôle de cette radio établie à Moncton : faire entendre la voix des Acadiens et participer au rayonnement de la culture française à travers le Canada.

Première page d'une revue avec photos de la nouvelle station CBAF.

La nouvelle station CBAF Moncton est présentée en une de la revue hebdomadaire « La semaine à Radio-Canada » du 21 février 1954.

Photo : Radio-Canada

Située au cœur de la ville de Moncton, CBAF se dote des bureaux les plus complets et les plus modernes du réseau de Radio-Canada pour l’époque.

Un grand studio est destiné aux programmes de concert et de théâtre et le second aux entrevues, causeries et émissions d’information.

Lors de la conception de la station, les architectes ont aussi tenu compte des besoins d'expansion que l'avenir pourrait exiger.

Dans un grand studio, Denise LeBlanc est assise au piano, près de l'annonceur qui consulte ses feuilles sur le micro sur pied.

La pianiste Denise LeBlanc et Gilles Moreau, annonceur, dans le studio principal de CBAF à l'occasion d'un récital.

Photo : Radio-Canada / Stan Comeau

À ses débuts, la radio CBAF compte treize employés.

La programmation est composée de l’offre du réseau français de Radio-Canada, complétée par des émissions d’intérêt local et un bulletin régional.

En juin 1954, Radio-Canada attitre également à Moncton un premier correspondant, Reynald Teasdale.

Dès lors, la station produit davantage de reportages, en participant notamment à l’émission réseau La Revue de l’actualité qui diffusée cinq jours par semaine.

L'équipe de CBAF qui pose en deux rangées, une d'hommes et une de femmes.

L'équipe initiale de CBAF. Première rangée: Marguerite Roy, Jeannette Richard, Denise Leblanc, Fernande Belliveau, Evangéline Savoie. Deuxième rangée: André Hamelin, Fernand Tremblay, Alban Haché, Ernest Hébert, Denis Racine, Yvon Roy, Léo Cormier, Roger Gignac.

Photo : Radio-Canada / Photo Triangle

Avec CBAF, les Acadiens obtiennent un moyen d’expression, un outil pour faire connaître leur univers, leur réalité.

CBAF jouera un rôle de premier plan dans l’éveil politique des francophones. La radio leur donne une tribune, mais également un certain pouvoir, notamment pour réclamer plus de droits et de services.

CBAF agira aussi comme catalyseur de la culture acadienne et contribuera à faire connaître de nombreux talents.

Antonine Maillet posant devant une plage en Acadie.

L'écrivaine acadienne Antonine Maillet

Photo : Radio-Canada / Guy Dubois

Par exemple, saviez-vous que La Sagouine avait passé sur les ondes de CBAF Moncton avant d’être jouée sur les planches du monde entier?

C’est ce que raconte son auteure Antonine Maillet dans cette entrevue accordée à l’émission radio La Vie quotidienne du 20 février 1979.

« J’ai senti dès ce moment-là une espèce d’ambiance en Acadie qui était en train de prendre joue », confie-t-elle à l’animatrice Lizette Gervais à propos de la naissance de CBAF.

« Je peux dire que c’est autant mes propres parents, mon propre entourage, aussi bien les professeurs, mais aussi les pêcheurs et les gens de tous les jours qui ont découvert tout à coup que, par la radio, ils pouvaient avoir une communication directe avec le reste de la francophonie. »

À la fin des années 60, Antonine Maillet écrit pour la radio de CBAF. Elle rédige des intermèdes pour une émission musicale, puis compose des billets qui prennent la forme de contes, d'anecdotes et de réflexions sur ses expériences et ses voyages.

J’ai pris goût à écrire pour la radio, ça me plaisait, c’était tellement libre d’expression. Ça me permettait de m’exprimer. Et après ça, on m’a demandé, cette fois en mon nom, d’écrire des textes qu’on a appelés pompeusement : billets littéraires d’Antonine Maillet.

Une citation de L’écrivaine Antonine Maillet

C’est ainsi qu’Antonine Maillet écrit un jour un texte mettant en scène un nouveau personnage, La Sagouine, dont elle devient d’ailleurs l’interprète initiale.

Les auditeurs de CBAF Moncton seront les premiers à consacrer cet embryon de son œuvre. Et ils en réclameront davantage.

« On aimait La Sagouine, on se reconnaissait dans La Sagouine et on entendait pour la première fois sa propre langue », raconte Antonine Maillet à propos de ce succès instantané à la radio.

Une langue orale qu’elle décrit comme riche et authentique, à l’intérieur d’une culture qui se révèle et qui continuera à se faire entendre à travers les artistes et artisans qui passeront par la radio de CBAF.

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