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Desserte maritime aux Îles : Québec repart à zéro

Le CTMA Vacancier

Le CTMA Vacancier atteindra bientôt sa durée de vie.

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Le maire des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre, se dit étonné et très déçu de l'annulation du processus d'appel d'offres pour le remplacement des navires qui assurent la liaison Montréal-Îles-de-la-Madeleine et le transport de marchandise.

Le ministre des Transports, François Bonnardel, a annoncé jeudi l’annulation de deux décrets signés par l’ancien gouvernement. Selon ces décrets, la CTMA voyait son contrat de desserte renouvelé pour 20 ans avec possibilité de prolongation pour un autre 20 ans. La compagnie pouvait aussi faire les appels d’offres à l'échelle mondiale.

Le ministre souhaite que tout le processus soit repris du début.

Le maire de la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre.

Le maire de la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre.

Photo : Radio-Canada / William Bastille-Denis

Le maire des Îles-de-la-Madeleine se questionne sur le fait que le ministre dit manquer d’information et souhaite tenir des consultations auprès des Madelinots. Selon lui, toutes ces démarches ont déjà été effectuées. Il se demande pourquoi la documentation n’a pas suivi.

Nous avons participé à plusieurs rencontres, à plusieurs consultations, nous avons fourni plusieurs documents, plusieurs mémoires et aujourd’hui, il ne semble pas avoir de traces de ça. Ça soulève énormément de questions, s'indigne le maire.

Il déplore que la gouvernance locale soit remise en cause ainsi que la propriété des navires CTMA Vacancier et CTMA Voyageur.

Estimant ne pas avoir le choix de collaborer, Jonathan Lapierre accepte de recommencer le processus pour régler le dossier le plus vite possible. Selon lui, le modèle qui avait été développé demeure le meilleur.

« Une perspective purement électoraliste »

François Bonnardel, ministre des Transports, lors d'une entrevue dans les studios de Radio-Canada à Montréal

François Bonnardel, ministre des Transports

Photo : Radio-Canada

Ces décrets signés par l'ancien gouvernement libéral avaient soulevé le mécontentement dans le milieu maritime. Le chantier naval Davie avait d’ailleurs déposé une requête à la Cour supérieure du Québec dans laquelle il soutenait que cette entente entre la CTMA et le gouvernement comportait des irrégularités. Le ministre Bonnardel a admis que cette poursuite a été « partie prenante de la décision d’annuler les décrets ».

Toutefois, le ministre a voulu se faire rassurant. Je ne veux pas mettre en péril la CTMA, s’est-il défendu. On va tout mettre sur la table pour définir le meilleur produit futur, avoir un plan d’affaires qui soit adéquat, pour que les Madelinots soient bien desservis pour les 40 prochaines années.

Selon lui, le contrat a été accordé à Navigation Madeleine par l'ancien gouvernement dans une « perspective purement électoraliste ».

L'industrie maritime se réjouit

Le chantier maritime Davie de Lévis en hiver

Le chantier maritime Davie de Lévis

Photo : Radio-Canada / Stéphanie Tremblay

Le président de l'Association des fournisseurs du chantier naval Davie, Pierre Drapeau, se réjouit de la décision du ministère des Transports de reprendre l'analyse complète du dossier.

Pour lui, il est inconcevable que la CTMA puisse faire construire un nouveau navire ailleurs qu’au Québec. Il rappelle que la CTMA ne s’engageait à inclure que 30 % de contenu québécois dans la construction.

On confère carrément un monopole, lance-t-il. Je ne remets pas ça en question. Je suis convaincu qu’il n’y a pas meilleur que la CTMA pour offrir ce service-là. Mais non de Dieu, est-ce qu’on peut quand même leur demander de s’approvisionner ici en contrepartie?

Pierre Drapeau estime que l’industrie maritime québécoise ne peut se passer des retombées économiques de la construction de deux navires, qu’il évalue à plus d’un milliard de dollars.

Il rappelle qu'il y a 900 fournisseurs du domaine maritime dans 13 régions du Québec. Il affirme avoir reçu plusieurs messages d’entrepreneurs qui se disent très heureux de ce revirement de situation.

Au moment de publier ces lignes, nous n'avions pas encore réussi à joindre le directeur général de la CTMA.

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