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Le Canada dans l’espace

De la construction d'une rampe de lancement de fusées au Manitoba en 1957 à la mission en orbite de David Saint-Jacques en 2018, l'intérêt du Canada pour l'espace ne date pas d'hier. Retour sur notre odyssée spatiale.

Un texte d’Alain Labelle


Les années 1950

Le premier ministre John Diefenbaker au moment de l’inauguration du laboratoire radar de Prince Albert, le 6 juin 1959.

Le premier ministre John Diefenbaker au moment de l'inauguration du laboratoire radar de Prince Albert, le 6 juin 1959.

Photo : Collection de la Bibliothèque publique de Saskatoon

Mission espace

Consulter le dossier complet

Représentation artistique du système solaire.

En 1957, le Canada et les États-Unis construisent un polygone de tir à Churchill, dans le nord du Manitoba, afin de lancer des fusées sous-orbitales. L’objectif principal : explorer la haute atmosphère. À sa fermeture, en 1989, pas moins de 3500 lancements s’y étaient déroulés.

En 1959 est inauguré le laboratoire radar de Prince Albert, en Saskatchewan. Ce jour-là, le premier ministre canadien John Diefenbaker et le président américain Dwight Eisenhower ont pour la première fois une communication au moyen d’un signal radar qui transite par la Lune.

La même année, la fusée-sonde Black Brant, conçue par l’Albertain Albert Fia et construite par Bristol Aerospace, est lancée depuis Fort Churchill, au Manitoba. Baptisée en l'honneur de la bernache noire, un oiseau de l'Arctique, cette sonde a pour objectif d'étudier l'ionosphère et les aurores boréales.


Les années 1960

Le module Eagle d’Apollo 11.

Le module Eagle d’Apollo 11, en orbite lunaire, quelques instants après sa séparation du module de commandement Columbia, le 20 juillet 1969.

Photo : NASA

En 1961 a lieu le lancement de Transit 2-A, un satellite de navigation américain équipé d’un récepteur de bruit cosmique, la première pièce d’équipement canadienne dans l’espace.

La même année, l’astronaute Alan Shepard est le premier Américain à se rendre dans l’espace à bord de la capsule Freedom 7. L’antenne de communication de la capsule a été fabriquée au Canada par Havilland Aircraft, à Downsview, en Ontario.

En 1962, le Canada lance Alouette I et devient ainsi le 3e pays, après l’URSS et les États-Unis, à lancer un satellite scientifique dans l’espace. En 1967, l’Ontarien John Herber Chapman, alors directeur du programme Alouette, présente un rapport au gouvernement fédéral dans lequel il recommande la création d’une agence spatiale nationale.

En 1969, lancement d’ISIS I. Plus perfectionné qu’Alouette, cet engin spatial est conçu pour permettre une étude approfondie de l’ionosphère et produire la première photographie des aurores boréales depuis l’espace. La même année, l’astronaute américain Neil Armstrong est le premier homme à poser le pied sur la Lune. Le train d’atterrissage du module Eagle est fabriqué par Héroux Aérospatiale, de Longueuil au Québec.

Consultez notre dossier Les jambes d'Apollo 11, fierté canadienne.


Les années 1970

Représentation artistique de la sonde Voyager 2 dans l'espace.

Représentation artistique de la sonde Voyager 2 dans l'espace.

Photo : NASA

En 1972, le satellite de télécommunications Anik A-1 est lancé. Le Canada est ainsi le premier pays à posséder un satellite national de télécommunication en orbite géostationnaire.

En 1973, la NASA accorde au Canada le mandat de concevoir et de mettre au point un bras télémanipulateur qui fera partie de l’équipement de la navette spatiale.

En 1977, la sonde interplanétaire Voyager 2 quitte la Terre. Le Canada a contribué à la mise au point de l’engin : les instruments de télémesure de Voyager sont fixés à l’extrémité d’une perche de conception canadienne.


Les années 1980

L'astronaute canadien Marc Garneau et l'Américain Paul Scully-Power mènent une série d’expériences à bord de la navette Challenger durant la mission STS-41G qui s'est déroulée du 5 au 13 octobre 1984.

L'astronaute canadien Marc Garneau et l'Américain Paul Scully-Power mènent une série d’expériences à bord de la navette Challenger durant la mission STS-41G qui s'est déroulée du 5 au 13 octobre 1984.

Photo : NASA

En 1981, le lancement du bras canadien (Canadarm) à bord de la navette Columbia (Mission STS-2) est effectué. Le pilote Dick Truly met à l'épreuve le bras télémanipulateur en testant tous ses modes de fonctionnement. « Le bras est sorti de la navette et fonctionne merveilleusement », déclare-t-il. « Ses déplacements sont beaucoup plus souples qu'ils paraissaient lors des séances de simulation, » ajoute-t-il.

Vue du bras canadien dans l'espace attaché à la navette Columbia avec la Terre en arrière-plan.

Le bras canadien sort pour la première fois dans l'espace le 13 novembre 1981 sur la navette Columbia.

Photo : Radio-Canada / Reportage de l'émission Navette spatiale Columbia du 13 novembre 1981

En 1982, la NASA offre officiellement au Canada d’envoyer un premier astronaute dans l’espace, ce qui marque en quelque sorte le début du Programme des astronautes canadiens.

La même année a lieu le déploiement d’Anik C-3 depuis la soute de la navette Columbia. Ce satellite dessert l’équivalent de 32 canaux de télévision couleur et de plus de 21 000 circuits vocaux. Ce premier satellite de télédiffusion directe, plus puissant que les précédents, permet l’utilisation de petites antennes paraboliques de réception.

En 1983, le Canada sélectionne ses six premiers astronautes : Roberta Bondar, Marc Garneau, Steve MacLean, Ken Money, Robert Thirsk et Bjarni Tryggvason.

En 1984, l’astronaute Marc Garneau est le premier Canadien à flotter dans l’espace tandis qu’il participe à la mission STS-41G à bord de la navette Challenger. En tant que spécialiste de charge utile, il supervise une série d’expériences canadiennes.

En 1985, au cours d’un sommet qui se tient à Québec, le premier ministre Brian Mulroney accepte l’invitation du président Ronald Reagan de participer au projet de station spatiale.

En 1986, l’Agence spatiale canadienne est fondée.


Les années 1990

Roberta Bondar, le 22 janvier 1992. L’astronaute est la première femme canadienne dans l’espace.

Roberta Bondar, le 22 janvier 1992. L’astronaute est la première femme canadienne dans l’espace.

Photo : NASA

En 1990, lors de la mission STS-31, le télescope spatial Hubble est déployé dans l’espace depuis la soute de Discovery à l’aide du Canadarm. Cinq universités canadiennes se voient accorder du temps d’observation avec Hubble.

La même année, pour la première fois, un instrument scientifique canadien est lancé au-delà de l’orbite de la Terre. Le télescope High Flux est l’un des multiples instruments transportés par Ulysses, la sonde spatiale de l’agence spatiale européenne déployée lors d’une mission de la navette Discovery.

En 1992, Roberta Bondar est la première femme canadienne et la deuxième astronaute de l’Agence spatiale canadienne à séjourner dans l’espace, lors de la mission STS-42 à bord de Discovery. La même année, un troisième astronaute canadien s’envole pour l’espace. Le spécialiste de charge utile Steve MacLean s’occupe de l’ensemble des missions canadiennes Canex-2.

En 1993, les employés de l’Agence spatiale canadienne commencent à déménager au nouveau siège social situé à Saint-Hubert, au Québec. En 1996, l’endroit est officiellement nommé le Centre spatial John H. Chapman, en l’honneur du scientifique qui est considéré comme le père du programme spatial canadien.

En 1995 est lancé RADARSAT, le premier satellite canadien d’observation de la Terre. La même année, Chris Hadfield est le quatrième astronaute canadien à se rendre dans l’espace. Il est non seulement le premier spécialiste de mission canadien, mais aussi le premier Canadien à monter dans la station spatiale Mir.

En 1996, Marc Garneau est le premier Canadien à faire un deuxième séjour dans l'espace en participant à la mission STS-77 à titre de spécialiste de mission.

Pour sa part, Robert Thirsk est le cinquième Canadien dans l’espace.

En 1997, Bjarni Tryggvason est le sixième astronaute canadien à séjourner dans l’espace.

En 1998, le spécialiste de mission Dave William est le septième Canadien à aller dans l’espace et le premier médecin de bord non américain.

En 1999, Julie Payette est la huitième astronaute canadienne à aller dans l’espace et la première à pénétrer dans la Station spatiale internationale.


Les années 2000

En 2009, Julie Payette rencontre son concitoyen Robert Thirsk dans la SSI.

En 2009, Julie Payette rencontre son concitoyen Robert Thirsk dans la SSI

Photo : NASA

En 2000, Marc Garneau participe à sa troisième mission spatiale.

En 2001, l’astronaute Chris Hadfield participe à la mission durant laquelle le Canadarm2 est livré à la Station spatiale internationale. Il est le premier Canadien à réaliser une sortie extravéhiculaire.

En 2005, l’astronaute Robert Thirsk occupe la fonction d'ingénieur de vol de relève dans le cadre de la mission russe Soyouz à destination de la SSI.

En 2009, Julie Payette rencontre son concitoyen Robert Thirsk dans la SSI.

En 2006, l’astronaute Steve MacLean réalise son deuxième vol et sa première visite à la SSI. Il effectue sa première sortie extravéhiculaire, lors de laquelle il est le premier Canadien à manœuvrer le Canadarm2.

En 2007, le module d’atterrissage Phoenix de la NASA est lancé en direction de la planète Mars. La station météorologique de conception canadienne qui se trouve à bord permet de documenter la météo et le climat martiens. Cette mission marque l’arrivée de la technologie canadienne sur une autre planète.

La même année, l’astronaute Dave Williams s’envole vers la SSI à bord de la navette Endeavour.

En 2008, lancement du système robotique DEXTRE. Cette nouvelle génération de robot spatial canadien est dotée de deux bras et est appelée à jouer un rôle important dans l’entretien de la SSI.

Le robot canadien DEXTRE au travail, le 11 juin 2008.

Le robot canadien DEXTRE (au centre) au travail, le 11 juin 2008. Il est également possible d'apercevoir le Canadarm2 (à gauche).

Photo : NASA

En 2009, l’agence spatiale annonce la nomination de deux nouveaux astronautes : Jeremy Hanser et David Saint-Jacques.

La même année, l’astronaute Robert Thirsk devient le premier Canadien à effectuer une mission de longue durée dans l’espace en demeurant six mois dans la SSI.

Pendant cette période, Julie Payette entreprend son deuxième voyage en orbite. Ainsi, pour la première fois, deux Canadiens se rencontrent dans l’espace.


Les années 2010

En juillet 2011, le Canadarm, qui a servi avec succès pendant 30 ans, prend sa retraite et laisse définitivement sa place au Canadarm2 (Nouvelle fenêtre)

En décembre 2012, Chris Hadfield s'envole à bord d'un vaisseau Soyouz à destination de la SSI où il séjourne pendant six mois. Pendant la deuxième partie de sa mission, il devient le premier commandant canadien de la station spatiale. Il est également le premier astronaute canadien à utiliser les médias sociaux, notamment Twitter, pour parler de son expérience, ce qui lui vaut une grande popularité.

Musicien, il a enregistré plusieurs chansons dans la station. Il a notamment publié une vidéo dans laquelle il interprète la chanson Space Oddity de David Bowie.

En mai 2014, le robot Dextre effectue dans l'espace la première réparation de robots par un robot. Il a remplacé deux caméras, une sur le Canadarm2 et une autre sur la base mobile.

Le 3 décembre 2018, David Saint-Jacques quitte la terre pour une mission de 204 jours dans la SSI. Il s'agit de la plus longue mission d'un Canadien en orbite à ce jour. Il a effectué une sortie extravéhiculaire, la première pour un astronaute canadien pendant une mission de longue durée, et a été le premier à manipuler le bras canadien pour attraper un vaisseau-cargo Dragon.

Il regarde la Terre par une fenêtre de la Station spatiale internationale.

David Saint-Jacques a réalisé la plus longue mission d'un Canadien en orbite à ce jour.

Photo : NASA/Agence spatiale canadienne

L’astronaute a aussi procédé à une vingtaine de communications, par vidéoconférence ou signal radio, avec des jeunes de partout dans le monde, pour stimuler leur intérêt pour les sciences.

En février 2019, l'ASC et la NASA annonce le projet de la station spatiale lunaire Gateway. Le Canada fournira le système robotisé Canadarm3, qui sera doté de logiciels de pointe pour pouvoir fonctionner en toute autonomie, sans intervention humaine.


Les années 2020

Le 18 février 2021, l'astromobile Perseverance est larguée avec succès à la surface de la planète Mars après avoir parcouru pas moins de 468 millions de kilomètres dans l'espace depuis son décollage en juillet 2020 du cap Canaveral en Floride. La Québécoise Farah Alibay, ingénieure à la NASA, a fait partie de l’équipe composée d’une centaine de personnes qui ont pris part au déplacement de l’engin sur la planète.

La femme est en studio et répond aux questions de l'animateur.

L’ingénieure en aérospatiale Farah Alibay

Photo : A. Media / Karine Dufour

Le 25 décembre 2021, le télescope spatial James Webb est lancé. Ses instruments scientifiques, né d’une collaboration entre les États-Unis, l’Europe et le Canada, vont permettre de continuer et de préciser le travail de compréhension de l’Univers amorcé par les télescopes terrestres et spatiaux tels que Hubble, Spitzer et Herschel.

Des ingénieurs préparent le détecteur de guidage dans un entrepôt.

Des ingénieurs préparent le détecteur de guidage de précision (enveloppé dans une pellicule noire) avant des tests menés au Laboratoire David-Florida de l’ASC à Ottawa.

Photo : ASC

Le Canada fournit à cette mission l’un de ses quatre instruments, le NIRISS, mais aussi le détecteur de guidage de précision (FGS) du télescope qui joue un rôle central dans toutes les observations réalisées avec le télescope.

Consultez notre dossier consacré à la mission : L'Univers selon Webb

Le 26 septembre 2022, la NASA réussi à dévier l’astéroïde Dimorphos de sa trajectoire à l’aide de la sonde DART. C’est la Québécoise Julie Bellerose, cheffe de navigation au Jet Propulsion Laboratory, qui était aux commandes. L'objectif derrière la délicate opération était de mettre en pratique une technique qui pourrait un jour permettre d'éviter qu'un corps céleste frappe la Terre.

Portrait de Julie Bellerose.

Julie Bellerose, cheffe de navigation, Jet Propulsion Laboratory

Photo : Radio-Canada

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