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Archives1948 : l’été des deux référendums de Terre-Neuve

Panneau en anglais présentant trois options : Commission of government, Confederation with Canada, Responsible Government.

Les trois options présentées aux Terre-Neuviens lors du premier référendum de 1948.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Le 22 juillet 1948 marque un moment déchirant pour les Terre-Neuviens. Doivent-ils devenir canadiens ou demeurer souverains? Il ne faudra pas un, mais deux référendums pour arracher, avec 52 % des voix, le vote de l'adhésion à la Confédération. Retour en archives sur cette décision qui continue de diviser les insulaires.

Le journaliste Réal D’Amours remonte le fil des événements au Téléjournal du 4 août 1979.

Reportage de Réal D'Amours sur le processus politique qui a mené à l'entrée de Terre-Neuve dans la Confédération. Le bulletin de nouvelles est présenté par Michel Benoit.

Après la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement de Grande-Bretagne met sur pied une commission nationale pour réfléchir à différentes formules pour régir le territoire.

Terre-Neuve est alors une colonie britannique, mais a goûté à un gouvernement responsable.

De 1855 à 1933, l'île détient le même statut politique que la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou son voisin, le Canada.

Elle possède sa propre monnaie, ses timbres, son passeport et un gouvernement qui s'inspire du système parlementaire britannique.

Pièce de monnaie avec comme inscription : 10 cents 1903 Newfoundland.

Pièce de monnaie du gouvernement responsable de Terre-Neuve datant de 1903.

Photo : Radio-Canada

La crise des années 1930 forcera toutefois Terre-Neuve, fortement endettée, à reprendre son statut de colonie gouvernée par une commission nommée par la Grande-Bretagne.

En 1948, si plusieurs prônent le retour du gouvernement responsable autonome, d'autres souhaitent former l'union avec le Canada. Le maintien de la commission ou encore l'annexion aux États-Unis sont aussi évoqués.

Les débats sont houleux, mais un habile communicateur se démarque : Joseph « Joey » Smallwood. Partisan du Canada, il fait la propagande de son idée dans tous les petits villages de l'île.

Joseph Smallwood en entrevue, avec un bout d'une carte géographique de Terre-Neuve en arrière-plan.

Joseph Smallwood en campagne. Il sera premier ministre de Terre-Neuve de 1949 à 1972.

Photo : Radio-Canada

Le premier référendum a lieu le 3 juin 1948. Les électeurs ont le choix entre le maintien de la commission de gouvernement, le retour au gouvernement responsable ou l'union avec le Canada.

L'option de l'annexion avec les États-Unis est ignorée. Le gouvernement responsable remporte 44,6 % des votes, la Confédération, 41,1 %.

Le gouvernement responsable remporte ainsi le scrutin, mais n'obtient pas la majorité. La Grande-Bretagne demande donc un deuxième vote où les deux options qui figurent sont le gouvernement responsable et l'union avec le Canada.

Le 22 juillet 1948 se déroule le second référendum. Après une campagne intensifiée de la part de Smallwood, la population vote pour la Confédération à 52,3 %, soit 78 323 votes contre 71 334.

Joseph Smallwood deviendra quelques mois plus tard le premier premier ministre de la dixième province du Canada.

Ce dernier admettra que l’issue du vote a déchiré de nombreuses familles sur l’île.

Extrait d'un reportage de Jean Ducharme sur le sentiment des Terre-Neuviens, 10 ans après leur adhésion à la Confédération canadienne.

Dix ans après le référendum qui a mené à l’entrée de Terre-Neuve dans la Confédération, le journaliste Jean Ducharme se rend sur l’île pour le magazine Caméra 58.

Dans cet extrait de reportage diffusé à l’émission du 14 décembre 1958, il sonde les Terre-Neuviens sur leur opinion quant au Canada. Entre deux entretiens, le journaliste vante les progrès accomplis depuis leur annexion au pays.

Malgré de très rares hésitations que nous avons pu rencontrer, la quasi-totalité des Terre-Neuviens bénissent le jour où ils ont opté pour la Confédération.

Une citation de Le journaliste Jean Ducharme

Bien qu’ils applaudissent les bénéfices de cette union, les insulaires se réclament Terre-Neuviens d'abord, Canadiens ensuite. Ils croient aussi avoir beaucoup à offrir au pays.

Tous ont confiance dans leur île qui, dure et impitoyable à la surface, cache néanmoins dans son sous-sol de vastes ressources à peine exploitées.

Une citation de Le journaliste Jean Ducharme

Soixante-quinze ans après le référendum, cette grande indépendance et cette appartenance des Terre-Neuviens subsistent.

La division autour de l’issue du vote continue aussi d’animer les discussions.

En 1998, un recomptage a même été exigé par un petit groupe de Terre-Neuviens! Mais personne ne sait où se trouvent les bulletins de vote…

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