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ArchivesConfessionnalisme et neutralité religieuse dans les écoles de Montréal

Des élèves dans une classe font la prière.

La lutte entre le confessionnalisme et la neutralité des commissions scolaires montréalaises remonte aux années 1960.

Photo : Radio-Canada / Reportage de l'émission Télémag du 28 mars 1978

Radio-Canada

Le 1er juillet 1998, la Commission des écoles catholiques de Montréal (CECM) est officiellement abolie et les écoles de la ville sont déconfessionnalisées. La nouvelle entité devient la Commission scolaire de Montréal (CSDM). Plongez dans cette lutte entre le confessionnalisme et la neutralité des commissions scolaires montréalaises qui remonte aux années 1960.

Ce reportage de la journaliste Armande Saint-Jean à l’émission Télémag du 28 mars 1978 relate le long parcours des écoles de Montréal vers la déconfessionnalisation.

Le catholicisme a longtemps régi l’éducation au Québec. Avant les années 1960, l’ordre des choses n’avait jamais été contesté.

Il ne peut être question de neutralité dans le domaine de l’éducation parce que la principale lumière, qui répand de la vie et qui permet de voir dans le domaine éducationnel, c’est la lumière éternelle.

Une citation de Maurice Duplessis, premier ministre du Québec de 1936 à 1939 et de 1944 à 1959

À Montréal, la CECM veille étroitement à protéger les valeurs traditionnelles catholiques dans ses écoles. Et elle le fait avec acharnement.

Des voix commencent toutefois à s’élever contre les cours de religion obligatoires dans les années 1960. Certains parents désirent que leurs enfants soient instruits dans un milieu neutre et qu’ils puissent avoir accès à des cours de morale.

La porte vient de s’ouvrir au débat sur la déconfessionnalisation. Les premières élections scolaires sont tenues en 1971. C’est un premier revers pour la CECM, qui n’avait auparavant connu aucun opposant.

En 1976, des parents se regroupent pour former l'Association québécoise pour le droit à l'exemption de l'enseignement religieux (AQADER). Ils prennent alors les rênes de la contestation. L’Association devient le Mouvement pour une école moderne et ouverte (MEMO) en 1987.

La pression populaire à Montréal se fait de plus en plus sentir pour que la commission scolaire confessionnelle soit transformée en commission scolaire linguistique. Il faut dire qu’à l’époque, malgré la tradition catholique bien ancrée dans la culture québécoise, seulement 30 % de la population est pratiquante.

À cela s’ajoute une augmentation de l’immigration dans la province. On observe une diversification des élèves, de toutes religions et de toutes origines. Sur ce point, la CECM et le MEMO ont des visions diamétralement opposées.

Ce reportage à l’émission Montréal ce soir du 12 novembre 1987 explore les deux approches de la situation.

Malgré la lutte entre les tenants de la confessionnalité et ceux de la neutralité, la situation ne change pas rapidement. À sa première participation à une élection scolaire en 1987, le MEMO ne remporte pas son pari. Il ne le remportera pas pendant plus de 10 ans.

Au cours de cette décennie, on observe des luttes intestines au sein de la Commission des écoles catholiques de Montréal. Des dissidents parmi les commissaires regrettent qu’il n’y ait pas de débats de fond aux réunions. Les dossiers ayant de réels impacts sur les enfants tardent donc à être traités.

Cette discorde prépare le terrain pour le Mouvement pour une école moderne et ouverte.

Le 15 juin 1998, le MEMO est finalement élu. L’événement marque le début de la fin des écoles confessionnelles à Montréal.

La présidente Diane De Courcy évoque les différentes visions de la nouvelle organisation avec l’animatrice Ghislaine Bouffard à l’émission Le midi du 15 juin 1998.

Dans les semaines qui suivent, la Commission des écoles catholiques de Montréal est démantelée. Elle devient officiellement la Commission scolaire de Montréal, une entité laïque.

C’est la fin de plus de 150 ans d’existence pour la commission à vocation confessionnelle.

En 2020, une réforme du système scolaire au Québec occasionne la suppression de la quasi-totalité des commissions scolaires pour faire place aux centres de services scolaires.

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