•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

ArchivesLe parc marin Saguenay–Saint-Laurent : une longue marche vers la protection des baleines

En 1970, deux hommes dans un canot pneumatique près d'une queue de baleine émergeant de l'eau.

La zone protégée du parc marin Saguenay–Saint-Laurent a été instaurée afin de baliser l'observation des mammifères marins et d'assurer leur protection.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Le fjord du Saguenay est reconnu comme l'un des meilleurs endroits du monde pour observer les baleines. Il y a 25 ans, les gouvernements du Québec et du Canada s'entendaient pour protéger ce territoire. Retour en archives sur la création du parc marin Saguenay–Saint-Laurent.

Ce n’est pas d’hier qu’on s’intéresse à l’observation des baleines dans l’estuaire du Saint-Laurent. Le magazine Le 60 du 8 octobre 1974 en témoigne.

À la surface de l'eau miroitante, le dos d'une baleine avec un petit aileron

Observation d'une baleine dans l'estuaire du Saint-Laurent, en 1974

Photo : Radio-Canada

Dans ce reportage, le journaliste Pierre Nadeau se rend au cap de Bon-Désir, situé entre Les Bergeronnes et Les Escoumins, pour expérimenter une excursion en mer.

Les pêcheurs du coin se font un plaisir de conduire les visiteurs à « deux milles du rivage » afin de leur permettre d’apercevoir la plus grosse baleine du monde, le rorqual bleu.

L’un d’entre eux décrit avec gêne « les amours » des mammifères marins sans être trop certain de ce qu’il avance.

Le journaliste Pierre Nadeau rassure les téléspectateurs. Depuis plus d’un an, une station expérimentale d’observation, qui donne sur la baie, recueille des données précises sur le comportement des cétacés.

C’est un premier pas vers la création officielle d’un parc national qui a le potentiel d’allier recherche, éducation et tourisme.

Vers une entente pour la création d’un premier parc marin

Tout est question de territoire. L’eau est de compétence fédérale, alors que la terre et le fond de l’eau sont de compétence provinciale. Voici ce qui explique les longues négociations entre Québec et Ottawa pour la mise sur pied d’un premier parc national marin.

En 1988, les deux ordres de gouvernement se mettent d’accord sur un plan d’action pour la création d’une zone protégée à la jonction du fjord du Saguenay et du fleuve Saint-Laurent.

Puis, en 1990, le projet franchit une autre étape.

Le 3 avril 1990, l’entente est sur le point d’être officialisée. Dans son reportage au Téléjournal, le journaliste Louis Lemieux explique que Québec et Ottawa en sont arrivés à des principes de cohabitation. Le processus est ainsi enclenché vers la création du parc marin Saguenay–Saint-Laurent.

Des consultations publiques sont aussi prévues afin de sonder l’appui de la population.

Le Saguenay, c'est un fjord. Les touristes qui font la croisière en été sont toujours impressionnés des beautés de cette voie d'eau, de ses parois escarpées et de la richesse de sa faune marine.

Une citation de Le journaliste Louis Lemieux

Le projet de parc marin survient au bon moment, car le Saguenay cherche à diversifier son économie. En plus de protéger et de mettre en valeur le patrimoine naturel de la région, la création d’un parc national implique des investissements importants.

« C’est aussi, et peut-être surtout, une pièce importante du puzzle récréotouristique que la région achève de développer », ajoute le journaliste Louis Lemieux.

L’inauguration du parc marin

Huit ans plus tard, le parc marin Saguenay–Saint-Laurent est inauguré en présence de la ministre fédérale du Patrimoine, Sheila Copps, et du ministre québécois de l’Environnement, Paul Bégin.

Au Téléjournal du 12 juin 1998, le journaliste Gilles Morin donne quelques précisions sur le plan de protection du premier parc marin du Québec.

L'exploitation minière et le passage de lignes électriques ou d'oléoducs seront interdits sur ce vaste territoire de plus de 1000 km2. Bien qu’on s’attende à une plus grande affluence pour l’observation des mammifères marins, aucune réglementation n’est prévue en ce sens.

Les bateliers expriment le souhait qu’on ne régisse pas leurs activités, préférant « s’autodiscipliner ».

La protection des espèces en voie de disparition, dont le béluga et le rorqual bleu, est pourtant déjà un sujet bien connu.

De tous les endroits où coule de l'eau sur cette planète, le confluent du Saguenay et du Saint-Laurent est l'un des plus riches et des plus spectaculaires.

Une citation de L'animateur Bernard Derome

Au Téléjournal du 10 octobre 2006, ce long reportage de Françoise Stanton et Yanic Lapointe résume bien le difficile équilibre à atteindre afin de protéger les baleines sans mettre en péril toute l’industrie qui s’est construite autour d’eux.

En 2006, ce sont 250 000 visiteurs qui passent par Tadoussac chaque année, générant des retombées économiques de plus de 40 millions de dollars pour la région.

La journaliste explique qu’à la suite de la création d’une aire protégée en 1998, un règlement sur les activités en mer dans le parc marin Saguenay–Saint-Laurent est entré en vigueur en 2002.

Ce règlement, unique au Canada, encadre les activités d’observation marine qui se déroulent dans l’aire protégée, telles que les excursions en mer, la navigation de plaisance et la plongée sous-marine.

L’objectif, expose la codirectrice du parc marin Nicole Ouellet, est que les gens naviguent d'une façon raisonnable. Des gardes-parcs patrouillent désormais dans les eaux afin de vérifier la vitesse des bateaux, leur concentration dans une même zone, leur temps d’observation et, surtout, leur distance avec les mammifères marins.

C’est une pression qui s’ajoute sur les croisiéristes, mais les baleines vivent aussi une pression liée à l’industrie touristique, souligne Nicole Ouellet.

En 2017, les règles ont été resserrées dans le parc marin Saguenay–Saint-Laurent afin d'accroître la protection des mammifères marins dans ce secteur.

Puis, le 9 mars 2023, les ministres de l'Environnement du Canada et du Québec Steven Guilbeault et Benoit Charrette annonçaient leur intention d’augmenter le territoire du parc marin Saguenay–Saint-Laurent.

Un projet visant la protection des bélugas qui permettrait de quadrupler la superficie du parc.

Encore plus de nos archives



La section Commentaires est fermée

Compte tenu de la nature délicate ou juridique de cet article, nous nous réservons le droit de fermer la section Commentaires. Nous vous invitons à consulter nos conditions d’utilisation. (Nouvelle fenêtre)

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.