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ArchivesJean Charest, le conservateur devenu libéral

Jean Charest, le 26 septembre 1988.

Jean Charest, le 26 septembre 1988

Photo : La Presse canadienne / PC/Ron Poling

Radio-Canada

Il y a 25 ans, le 30 avril 1998, Jean Charest était couronné chef du Parti libéral du Québec (PLQ). Un saut abrupt en politique québécoise pour le politicien après 14 ans sur la scène fédérale au sein du Parti progressiste-conservateur (PC). Retour en archives sur ce passage du bleu au rouge.

Au printemps 1998, Jean Charest est bien établi à Ottawa comme chef du Parti progressif-conservateur du Canada. Un poste qu’il occupe depuis cinq ans.

La démission du chef du PLQ, Daniel Johnson, le forcera à revoir son parcours.

Les ambitions fédérales de Jean Charest

Depuis sa tendre enfance, Jean Charest rêve d’être premier ministre du Canada, et non du Québec. C’est ce que nous révèle ce reportage du journaliste Guy Gendron au Téléjournal du 16 mars 1993.

Jean Charest vient alors de présenter sa candidature à la direction du PC après le départ du premier ministre Brian Mulroney.

Cet avocat de formation est entré aux Communes en 1984. Élu député progressiste-conservateur dans Sherbrooke, il est devenu le plus jeune ministre de l’histoire du pays. Dans le cabinet Mulroney, il a été ministre d’État à la Jeunesse, ministre d’État à la Condition physique et au Sport amateur et ministre de l’Environnement.

À 34 ans, il souhaite devenir le plus jeune premier ministre du Canada.

Bien que l'animateur Bernard Derome le présente comme « le premier candidat de poids [qui] accepte finalement de s’engager dans l’action politique à fond de train », le défi est de taille.

Kim Campbell, candidate de l’establishment du parti, part avec une longueur d’avance.

« Ce n’est pas vrai, mesdames et messieurs, qu’on fait une course au leadership, qu’on choisit un chef, un premier ministre, sans qu’une seule idée ait été exprimée », lance le candidat Jean Charest.

La courte victoire de Kim Campbell

Le 13 juin 1993, au congrès d’investiture du PC, les délégués conservateurs doivent finalement choisir entre cinq candidats : Kim Campbell, Jean Charest, Garth Turner, Patrick Boyer et Jim Edwards.

Du centre civique d’Ottawa, Bernard Derome annonce le résultat du vote. Quarante-cinq minutes plus tôt, Kim Campbell a obtenu 53 % des voix au second tour, contre 47 % pour Jean Charest.

Dans ce reportage diffusé au bulletin de nouvelles Le dimanche, le journaliste Claude Gervais résume cette journée de duel entre les deux meneurs de la course.

Kim Campbell prend la tête au terme du premier tour du scrutin. Elle obtient l’appui de 1664 délégués contre 1369 pour Jean Charest. Jim Edwards se rallie alors à elle, ce qui lui permet de remporter le second tour du scrutin. Chef du parti au pouvoir, Kim Campbell devient automatiquement première ministre.

Pour la première fois, une femme se retrouve à la tête du Parti conservateur et du gouvernement. Un règne qui ne durera que 123 jours.

Après deux mois seulement au pouvoir, la nouvelle première ministre se lance en campagne dans le but de décrocher un troisième mandat pour son parti.

Le 25 octobre 1993, les progressistes-conservateurs subissent l’une des pires défaites électorales de l’histoire du pays. Deux députés sont élus : Jean Charest et Elsie Wayne.

Jean Charest, chef du Parti progressiste-conservateur du Canada

En décembre 1993, Kim Campbell démissionne de la direction du Parti conservateur. Jean Charest prend la relève comme chef intérimaire.

Les conservateurs n’avaient guère le choix. Jean Charest, un des deux seuls survivants de l’hécatombe qui a ravagé leur parti le 25 octobre, apparaissait comme le seul choix logique pour prendre la place de Kim Campbell.

Une citation de Le journaliste Daniel L'Heureux

Sa nomination est annoncée presque dans l’indifférence. Au Téléjournal du 14 décembre 1993, le journaliste Daniel L’Heureux mentionne tout de même que Charest n’entend pas qu’assurer la transition. Comme souhaité, il deviendra le chef officiel du parti en 1995.

Cette année-là sera aussi marquée par le deuxième référendum sur la souveraineté du Québec. Ardent défenseur de l’unité canadienne, Jean Charest s’implique dans le camp du « non ». Il gagne ainsi en popularité comme leader fédéraliste québécois.

Ce n’est toutefois pas suffisant aux élections fédérales de 1997. Le Parti progressiste-conservateur ne fait pas tellement mieux que quatre ans plus tôt, passant de 2 à 20 députés.

De chef fédéral à leader québécois

Le 2 mars 1998, le départ du chef Daniel Johnson bouleverse l’échiquier politique québécois. Jean Charest se retrouve au cœur d’un tourbillon.

Au pays, il est vu comme le « sauveur » qui pourrait rassembler les Québécois et préserver l’unité canadienne. Même s’il n'a pas manifesté son intérêt pour le poste, les sondages le placent en avance dans les intentions de vote sur Lucien Bouchard, chef du Parti québécois.

Sa réflexion prendra trois semaines.

L’événement qu’on vous présente n’est une surprise pour personne, même pas pour ceux qui ne s’intéressent plus à la politique.

Une citation de L'animateur Bernard Derome

Le 26 mars 1998, Bernard Derome est aux commandes d’une émission spéciale intitulée La décision de Jean Charest.

Dans une conférence de presse bilingue, Jean Charest fait une double annonce : il démissionne de son poste de chef du Parti conservateur et se porte candidat à la direction du Parti libéral du Québec.

Ma décision est prise. Je choisis le Québec. Ce choix a été pour ma famille et moi une décision déchirante.

Une citation de Jean Charest, candidat à la direction du PLQ

Le 30 avril 1998, Jean Charest prend la tête du PLQ sans aucune opposition. Sous sa direction, le parti remportera les élections provinciales de 2003. Son slogan de campagne : « Nous sommes prêts. »

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