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ArchivesVie et mort de la centrale nucléaire de Chalk River

Bâtiments et longue cheminée du site de la centrale de Chalk River, avec le cours d'eau en arrière-plan.

Centrale nucléaire Chalk River en 1958, tirée du documentaire Here & There de CBC

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Il y a 65 ans, le 3 novembre 1957, la centrale nucléaire de Chalk River, en Ontario, était mise en service. Le Canada tire alors une grande fierté de ce fruit de plusieurs années de recherche et d'expérimentations. Le complexe nucléaire connaîtra cependant plusieurs controverses.

En 1952, Énergie atomique du Canada est constituée en société d’État afin de prendre en charge le projet de recherche nucléaire de Chalk River.

Quelques années plus tôt, c’est à Chalk River qu’a été construit le premier réacteur nucléaire opérationnel à l’extérieur des États-Unis. Le réacteur expérimental Zeep a été mis en service le 5 septembre 1945, un mois après les bombes atomiques sur le Japon. Sa vocation est toutefois strictement civile.

Le réacteur expérimental Zeep ouvre la voie au projet de la centrale de Chalk River, qui sera inaugurée en 1957. Développé dans ses laboratoires, le réacteur nucléaire NRX est alors parmi les plus puissants au monde.

Tournées en 1979, ces images nous montrent Chalk River dans ses belles années. Le complexe n’est pas destiné simplement à la production d’énergie, mais aussi à la recherche, notamment en médecine nucléaire. On y développera des isotopes médicaux, utilisés dans des hôpitaux partout dans le monde.

Homme bien mis et bien vêtu en veston avec noeud papillon devant une machine à écrire tout en manipulant des câbles sur un moniteur

Scientifique au travail à la centrale de Chalk River en 1958, tirée du documentaire Here & There de la CBC

Photo : Radio-Canada

Dans les années 90, le nucléaire a de moins en moins la cote. Les réacteurs CANDU minent Énergie atomique Canada : ventes à l’étranger controversées, erreurs humaines et lourdes pertes financières.

Le gouvernement conservateur de Brian Mulroney lancera le processus de privatisation d’Énergie atomique Canada en 1988. Les libéraux appliqueront à leur tour d’importantes compressions financières au milieu des années 90.

Or, la centrale de Chalk River, qui se fait vieillissante, a besoin de beaucoup d’entretien et de travaux de mise à jour. Dorénavant, ce sont les fermetures successives de la centrale pour la sécurité, comme pour l’entretien, dont on entendra parler.

La crise des isotopes médicaux

En 2007, la pénurie d’isotopes médicaux, due à arrêt temporaire de la centrale pour des raisons de sécurité, fait les manchettes. Puis, en 2009, le réacteur nucléaire qui approvisionne les hôpitaux canadiens en isotopes médicaux doit fermer temporairement. Cette fois, c'est en raison d'une fuite d’eau radioactive.

Au Téléjournal du 20 mai 2009, on se trouve au beau milieu de cette crise des isotopes. La journaliste Catherine Kovacs dresse le portrait de Chalk River, un laboratoire nucléaire d’importance qui produit la moitié des isotopes médicaux dans le monde.

Les jours du réacteur de Chalk River sont maintenant comptés et d’importants travaux seraient nécessaires pour prolonger sa vie utile. L’Association canadienne de médecine nucléaire reproche au Canada d’avoir manqué de prévoyance.

L’avenir de Chalk River est scellé, comme le relate ce reportage du 12 juin 2009. Le gouvernement de Stephen Harper annonce qu’il compte abandonner la production d’isotopes médicaux.

« Plus question pour le gouvernement d’investir des milliards de dollars dans le puits sans fond qu’est devenu Énergie atomique du Canada », résume le journaliste Daniel Thibault au Téléjournal.

Au-delà de la fermeture de Chalk River, cette décision marque aussi la fin d’un laboratoire de recherche de renommée mondiale. Une fuite des cerveaux dans le domaine est à prévoir.

Le réacteur nucléaire de Chalk River a été définitivement fermé en 2016. Cette fois, l’industrie de la médecine nucléaire avait pu s’y préparer, évitant une pénurie d’isotopes médicaux.

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