Conseils municipaux au Bas-Saint-Laurent : d'abord un monde d'hommes

Les conseils municipaux du Bas-Saint-Laurent ont souvent, même en 2017, des allures de ce que les anglophones appellent des « boys clubs », traduit littéralement par « clubs de gars ».

Un texte de Denis Leduc

Il n'y a, par exemple, aucune femme aux conseils municipaux de Kamouraska, de Saint-Antonin, de Saint-Philippe-de-Néri et de sept autres petites municipalités du Bas-Saint-Laurent.

Une ou deux femmes

On en compte une seule à ceux de Rivière-du-Loup, de Mont-Joli, de Saint-Anaclet-de-Lessard ou encore de Dégelis. Et deux à Matane, Amqui, Sainte-Luce, Pohénégamook et Causapscal.

84 % de maires et 16 % de mairesses

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Globalement, les femmes occupent 16 % des postes de maires dans la région et 33 % des postes de conseillers municipaux.

Elles sont donc 18 mairesses et 221 conseillères dans les 114 municipalités du Bas-Saint-Laurent.

Deux des huit préfets de la région sont aussi des femmes.

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Des exceptions

Si le pouvoir municipal se conjugue surtout au masculin au Bas-Saint-Laurent, il y a des exceptions. Il y a presque parité avec la présence de trois femmes sur les 7 postes d'élus dans les conseils de La Pocatière, Trois-Pistoles, Saint-Pascal et Saint-Alexandre de Kamouraska. La Ville de Rimouski compte également trois femmes, mais sur un total de 12 élus.

Dans les petites municipalités

Les banques de données gouvernementales permettent aussi de constater que les femmes sont davantage présentes dans les conseils municipaux des petites municipalités, plutôt que dans ceux des grandes.

Des 16 villes du Bas-Saint-Laurent avec une population d'au moins 2000 personnes, une seule, Saint-Alexandre-de-Kamouraska, compte une majorité de femmes.

Par contre dans les petites municipalités de la région, on dénombre onze municipalités avec un conseil majoritairement composé de femmes. Dans ce groupe, on retrouve notamment Saint-Pacôme et Saint-Michel-de-Squatec qui, en plus d'une majorité de femmes autour de la table du conseil, ont élu une mairesse.

Pourquoi si peu de femmes?

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Les responsabilités familiales et les doutes sur la compétence à gérer le bien public viennent souvent en tête de liste des raisons évoquées pour expliquer le peu de femmes en politique municipale.

La conseillère municipale Christiane Kim Cornelissen de Saint-Pacôme rejette ces arguments du revers de la main.

Tout le monde peut le faire. C'est moins prenant que d'accompagner son enfant au soccer ou au hockey [...] Et, c'est plus facile de faire un budget municipal, politique qu'un budget familial.

Une idée: y aller en équipe

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La seule femme à diriger une ville d'importance au Bas-Saint-Laurent, la mairesse de Mont-Joli, Danielle Doyer, se désole de la faible représentation des femmes au sein des conseils municipaux et particulièrement dans ceux des grandes municipalités.

Elle rappelle qu'il y a un certain temps, il y avait davantage de femmes à la tête des grandes villes de la région. Elle estime qu'il faut briser ce qui pourrait devenir un cercle vicieux. Et elle avance une idée pour y parvenir : inciter les femmes à se présenter en équipe.

Ce n'est pas attirant quand tu es toute seule. Moi, j'ai fait 4 ans avec 6 conseillers. [...] Plus il y a de femmes dans une fonction, plus tu as le goût d'y aller. Donc, il faut que les femmes commencent à y aller. Mais, peut-être qu'elles devraient y aller à 2 ou 3 en même temps.

Danielle Doyer ajoute que la contribution des femmes à la vie politique municipale est essentielle, car elle permet l'expression d'une vision différente de la gestion du bien public.

La mairesse a récemment annoncé qu'elle ne solliciterait pas un nouveau mandat.