Près de 6000 athlètes de toute limitation fonctionnelle et venant de partout dans le monde.
Un texte de Ève Christian
AlterGo transforme la vie de milliers de personnes ayant une limitation fonctionnelle. Ce défi leur permet d’approcher l’autonomie et de s’accomplir pleinement dans un monde qu’on espère de plus en plus inclusif.
Quoi : Défi sportif AlterGo
Quand : Du 26 avril au 5 mai
Où : Dans le Grand Montréal : complexe sportif Claude-Robillard, parc Jarry, aréna Maurice-Richard et aréna Howie-Morenz. À Longueuil : centre sportif du Cégep Édouard-Montpetit.
Explications : Ce grand événement multisport annuel canadien en est à sa 41e édition. Près de 6000 athlètes de toute limitation fonctionnelle (visuelle, motrice, auditive, intellectuelle, etc.) et venant de partout dans le monde prendront part à des sports de compétition. Mais pour plusieurs participantes et participants, cette compétition peut devenir un tremplin vers des carrières sportives professionnelles et ultimement, les Jeux paralympiques.
Une des missions du Défi sportif AlterGo est de promouvoir la pratique d’activités physiques et le sport adapté à l’échelle du Québec tout au long de l’année. Mais c’est aussi un moyen de sensibilisation et d’inclusion sociale pour les jeunes qui ont des handicaps, d’où l’importance de cette exhibition au grand public.
Trois niveaux de sports sont présentés : scolairesprovinciaux et nationaux et internationaux.
Défi sportif AlterGO Photo : DSA Défi sportif AlterGO Défi sportif AlterGo Photo : Défi sportif AlterGo À noter : En plus d’assister aux compétitions, jeunes et adultes peuvent repousser leurs limites en expérimentant gratuitement ces disciplines : boccia, basketball en fauteuil roulant, boxe adaptée, para-aviron, parahockey, baseball adapté et paraescalade, dans la zone d’essais sportifs Loto-Québec, au complexe sportif Claude-Robillard.
Prix : Oui, l’assistance aux compétitions est gratuite, mais les dons sont toujours appréciés.
+ : Le lundi 29 avril, les jeunes athlètes du volet scolaire cuisineront leurs propres collations énergétiques avec l’aide des animatrices de C’est moi le chef !
Entrevue : J’ai échangé avec deux jeunes athlètes de 12 ans, ambassadeurs du Défi :
Romy Hamel (RH) participe au volet scolaire depuis la première année. Elle a une surdité profonde de naissance et porte des implants cochléaires depuis l’âge de 2 ans. Au Défi, elle participe au marathon, au soccer et à l’athlétisme.
Nathan Galarneau-Desjardins (NGD) rêvait de jouer au hockey quand il était petit, mais son handicap, une malformation de naissance au niveau des membres inférieurs, rendait l’équilibre sur patins très difficile. À 8 ans, il découvre avec satisfaction le hockey sur luge. Il joue maintenant pour les Pirates de Montréal et participe à des tournois au Canada et aux États-Unis. Au Défi, il prend part au tournoi de parahockey et au lancer du poids.
Comment vis-tu avec ton handicap ?
RH : Depuis 2 ans, je suis dans une classe ordinaire et avec mes implants cochléaires, j’entends assez bien, sauf dans des endroits bruyants. En classe, une interprète code avec ses mains et sa bouche les phonèmes des mots dits par mes enseignants et les autres élèves. C’est ce qu’on appelle la langue parlée complétée (LPC). Ça me demande beaucoup de concentration d’observer l’interprète, mais ça me permet de comprendre ce qui se dit. Et tu sais quoi? Il y a un avantage à avoir des implants : quand je suis fatiguée et que j’ai besoin de silence, j’ai juste à les enlever!
NDG : Je vis positivement avec mon handicap, car je peux quand même marcher grâce à mes orthèses, même si j’ai des problèmes aux jambes.
Qu’est-ce qui t’a attiré à t’inscrire au Défi sportif AlterGo?
RH : C’est obligatoire à mon école; chaque année on y participe et on est tous super contents. On se pratique à la récréation avec le prof d’éducation physique.
NDG : Les médailles (il en a gagné deux en bronze en 2023) ou me faire plus de muscles.
Qu’est-ce que t’apporte le Défi sportif AlterGo dans ta vie personnelle?
RH : C’est un moment où on a beaucoup de plaisir entre amis. Je me sens encouragée et je peux être moi-même.
NGD : Quand je retourne à l’école après avoir fait une compétition au Défi ou participé à un tournoi, je me sens comme une personne normale, ça fait une différence.
Souhaites-tu aller plus loin dans ce sport?
RH : Pour moi, le sport, c’est juste un loisir. En ce moment, c’est surtout l’informatique qui m’intéresse.
NGD : Je pense continuer à participer au Défi, mais mon rêve, dans les prochaines années, c’est de devenir un joueur de hockey sur luge professionnel et de faire partie de l’équipe canadienne.
Quel message aimerais-tu communiquer à un ou une jeune qui a des limitations fonctionnelles?
RH : Ce n’est pas toujours facile d’avoir une limitation fonctionnelle, mais on devient des personnes persévérantes et déterminées parce qu’il faut s’adapter tout le temps. Au Défi, ce sont les sports qui sont adaptés. Ça fait du bien.
NGD : Vise toujours le sommet, tes rêves!
Merci Romy et Nathan! Bonne chance au Défi sportif AlterGo!