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Des centaines de personnes ont participé aux commémorations de la tragédie de Lac-Mégantic.
Plusieurs centaines de personnes étaient présentes au parc des Vététans, jeudi soir.
Photo : Radio-Canada / John Sébastien Naïs
Dans la nuit du 5 au 6 juillet 2013, un train sans conducteur a déraillé et a explosé en plein centre-ville de Lac-Mégantic, faisant du coup 47 victimes.
À l'occasion du dixième anniversaire de ce drame, notre regard se tourne non seulement sur ceux qui ont vu leur vie changer à jamais, mais aussi sur les gens qui doivent composer avec les conséquences de cette tragédie que jamais personne ne doit oublier.
Réclamée par plusieurs citoyens, la voie de contournement de Lac-Mégantic divise maintenant la population. Son coût est estimé à près d'un milliard de dollars.
Notre couverture en direct des commémorations des 10 ans de la tragédie de Lac-Mégantic est maintenant terminée. Merci de nous avoir suivis ici.
Des fleurs ont été déposées à l'Espace mémoire de Lac-Mégantic en hommage aux 47 victimes de la tragédie ferroviaire lors des commémorations du 10e anniversaire du tragique événement.
Photo : Radio-Canada / John Sébastien NaÏs
Les jeunes de la polyvalente Montignac ont vécu les grands changements de Lac-Mégantic au cours des années. Ils racontent aujourd'hui ce qu'ils aiment de leur région.
Photo : Radio-Canada / Daniel Mailloux et Éric Carbonneau
Ils avaient 5, 6 ou 7 ans au moment du déraillement qui a ébranlé leur communauté. Ils décrivent en un mot ce que représente aujourd’hui la région dans laquelle ils ont grandi et évolué.
Nos équipes ont accompagné la nuit dernière le cortège silencieux qui a marché sur les traces de l'ancien et du nouveau centre-ville de Lac-Mégantic avec à sa tête l'ancienne et la nouvelle mairesse, Colette Roy-Laroche et Julie Morin.
Départ à 1 h 14, à l'heure exacte où le train a déraillé en 2013, faisant 47 victimes. Plus d'une centaine de personnes ont participé à la marche silencieuse au centre-ville dans la nuit de mercredi à jeudi. Voici quelques témoignages recueillis sur place.
Une marche était organisée à Lac-Mégantic à 1 h 14 la nuit dernière, l'heure où est survenu le drame le 6 juillet 2013. Une messe à l'église Sainte-Agnès s'est ensuite tenue dans la matinée de jeudi. Une messe sobre et significative.
L'homélie de l'abbé Steve Lemay a été particulièrement touchante.
Un reportage de Jean Arel
À la Chapelle du rang 1 de Lac-Mégantic, on ne sert plus de vin de messe depuis belle lurette, mais on célèbre la vie à coup de chansons.
Un reportage d'Anik Moulin
Luc De Larochellière a donné un spectacle, jeudi soir, au parc des Vétérans. Il était sur scène avec Andrea Lindsay, sa conjointe. Tous deux sont entrés sur scène peu après 20 h 30. Ils ont enchaîné leurs titres face à un public très réceptif. Les deux artistes étaient d'ailleurs accompagnés d'un claviériste, Jean-François de Bellefeuille.
Luc De Larochellière a donné un spectacle, jeudi soir, au parc des Vétérans. Il était accompagné sur scène d'Andrea Lindsay, sa conjointe.
Photo : Radio-Canada / John Sébastien Naïs
Le spectacle a duré un peu moins d'une heure trente.
Luc De Larochellière et Andrea Lindsay ont envoûté le public méganticois.
Photo : Radio-Canada / John Sébastien Naïs
La vie est si fragile
Le spectacle du duo s’est d’ailleurs terminé sur la chanson Si fragile dont les mots résonnent particulièrement en ce 10e anniversaire de la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic.
C’est une chanson que j’ai écrite lorsque j’avais 23 ans. Je ne pensais pas qu’elle allait faire tout ce chemin-là. À l’époque, je comprenais à peine ce que je venais d’écrire. Elle a touché beaucoup de gens de différentes manières
, a indiqué Luc De Larochellière.
Le public a d’ailleurs repris les paroles de la chanson en chœur. Peu avant le début du spectacle, des feuilles sur lesquelles étaient inscrites les paroles ont été distribuées au public. C’était un véritable moment fort de la représentation des deux musiciens.
Les paroles de la chanson « Si fragile » de Luc De Larochellière ont été distribuées au public.
Photo : Radio-Canada / John Sébastien Naïs
Il y a 10 ans, quand la tragédie de Lac-Mégantic est arrivée, on a tous été scotchés. On n'en revenait pas. Ce soir, on est venu chanter la fragilité, mais ce que j’ai vu, c’est la vie, la résilience des gens. Venir ce soir, ça en valait vraiment la peine.
En première partie, l'artiste Marie Onile, enfant chérie de Lac-Mégantic, a présenté son nouvel album.
C’était un moment très chargé en émotions. J’ai même pleuré sur scène. Ça a été un très beau moment. Un moment précieux pour tous ceux qui étaient là.
L'artiste Marie Onile, originaire de Lac-Mégantic, a présenté son nouvel album.
Photo : Radio-Canada / John Sébastien Naïs
Cette scène est la première sur laquelle je suis montée. Elle est encore debout et ça me fait quelque chose de jouer sur cette scène-là quelques années plus tard. Ce soir, je ne suis pas triste. Je suis plutôt émue.
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées au parc des Vétérans pour une soirée de spectacle.
Photo : Radio-Canada / John Sébastien Naïs
Plusieurs centaines de personnes étaient d'ailleurs présentes au spectacle au parc des Vétérans. La plupart d'entre elles étaient installées dans leur chaise à pique-nique .
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées au parc des Vétérans, jeudi soir.
Photo : Radio-Canada / John Sébastien Naïs
Des Méganticois au parc des Vétérans.
Photo : Radio-Canada / John Sébastien Naïs
Huit spectacles seront présentés au cours de l'été à la Chapelle du rang 1 à Lac-Mégantic. Outre Vincent Vallières, il sera possible de voir Claudia Bouvette, Florence K et Gab Bouchard.
Photo : Radio-Canada / Anik Moulin
À un jet de pierre du lac qui donne son nom à la petite municipalité de l'Estrie se trouve une minuscule chapelle qui voit grand. À la Chapelle du rang 1 de Lac-Mégantic, on ne sert plus de vin de messe depuis belle lurette, mais on célèbre la vie à coup de chansons.
L'histoire de la Chapelle du rang 1, c'est l'histoire du projet d'une famille tissée serré qui avait des rêves géants pour sa communauté. « Ça reste un projet qu'on aborde avec beaucoup d'humilité, mais ça fait partie du grand projet de reconstruction sociale dont on avait besoin après ce que l'on sait de 2013 », explique le propriétaire, Stéphane Lavallée.
Des centaines de Méganticois se sont rassemblés à l'église Sainte-Agnès pour se souvenir des disparus.
Photo : Radio-Canada / Marion Bérubé
Les cloches de l'église ont résonné à Lac-Mégantic jeudi pour commémorer les 10 ans de la tragédie ferroviaire. Les Méganticois étaient au rendez-vous pour effectuer ce devoir de mémoire, un moment touchant tout en sobriété.
Le curé Steve Lemay, en service à l'époque de la tragédie, avait accueilli les gens dans son église pour les entendre et les consoler. Jeudi, il a prononcé une homélie touchante, et il a tenu à dire à la population qu'il ne se considère pas comme le curé de la tragédie, mais comme celui de Lac-Mégantic.
Une entrevue avec Marion Bérubé, journaliste à Radio-Canada Estrie.
Le 6 juillet 2013, 47 personnes ont été tuées dans une explosion au centre-ville de Lac-Mégantic. Marie-Hélène Rousseau a été la première journaliste sur place. Elle a été suivie du journaliste Jean Arel et du caméraman Yannick Cournoyer. Ils nous racontent comment ce drame a marqué leur carrière.
Les journalistes qui ont couvert la tragédie racontent ce moment fort marquant de leur carrière.
Photo : Radio-Canada / Guylaine Charette
Richard Labrie a assisté à la messe commémorative à Lac-Mégantic.
Photo : Radio-Canada
Parlons d'une voie de guérison plutôt que d'une voie de contournement
Outre les membres des différents gouvernements, plusieurs personnes touchées de près ou de loin par la nuit d'enfer du 6 juillet 2013 ont tenu à être présentes à la messe commémorative. Parmi elles, il y avait Richard Labrie. À l'époque, il était contrôleur de la circulation ferroviaire à la Montreal, Maine & Atlantic (MMA). Il a été accusé de négligence criminelle causant la mort de 47 personnes. En 2018, un jury l'a toutefois innocenté. Aujourd'hui, il tenait à être sur place.
[Je suis ici] par respect pour le monde de Lac-Mégantic. Par respect pour les amis que je me suis faits à Lac-Mégantic depuis les années. Et surtout, c'est pour boucler la boucle.
Celui qui était préfet de la MRC du Granit au moment de la tragédie, Maurice Bernier, souhaite que les siens guérissent.
Photo : Radio-Canada
L'ex-député du Bloc québécois et ex-préfet de la MRC du Granit, Maurice Bernier, s'était aussi déplacé pour l'occasion. Ce qui répond le plus à ce que je vis, c'est que j'ai vraiment mal à ma ville. Toute ma vie, chaque fois qu'on me demandait d'où je venais, je disais que je venais de Mégantic. Ce n'est pas dans ce Mégantic-là que je vis aujourd'hui
, a-t-il dit avec émotion, quelques minutes avant d'entrer dans l'église.
C'est une journée difficile. Très difficile. J'ai mal. J'ai mal à ma ville. J'aimerais qu'on guérisse. J'aimerais qu'on parle d'une voie de guérison plutôt que d'une voie de contournement.
Gilles Fluet, un citoyen de Lac-Mégantic, soutient que ces commémorations sont nécessaires.
Photo : Radio-Canada
Gilles Fluet, un Méganticois qui s'est longtemps impliqué pour que le train cesse de circuler au centre-ville, était présent. Il a rappelé à quel point c'était important que ces cérémonies aient lieu, même 10 ans après la tragédie. Le 6 juillet, c'est un jour où il faut se souvenir. J'affirme que les 47 victimes qu'il y a eu là-dans et tous les dommages collatéraux, il ne faut pas que ce soit oublié. Il ne faut pas que ces gens-là soient morts pour rien.
Preuve que les Méganticois n'en veulent pas à l'ex-employé de la MMA, quelques secondes après avoir parlé à Radio-Canada, Richard Labrie est venu faire une accolade à M. Fluet.
