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Budget du Québec 2024

BUDGET DU QUÉBEC

Voici où va votre argent

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Comment vos impôts et les taxes que vous payez sur les biens et services sont-ils réinvestis par le gouvernement du Québec? De la santé à l'éducation, en passant par la sécurité publique et l'environnement, suivez le parcours de votre contribution grâce à notre calculateur interactif.

Voyez l’impact de vos contributions

Nombre d’adultes du ménage

Nombre d’enfants mineurs

Votre salaire brut

Deuxième salaire brut

Montants fournis à l’État

Charge fiscale0 $
Vous payez environ {incomeTaxHousehold} $ d’impôt au gouvernement du Québec, en comptant les crédits non remboursables, en plus de {planContributionsHousehold} $ de cotisations. Vous bénéficiez aussi de {socialTransfersHousehold} $ de transferts.
Taxe de vente du Québec0 $
En estimant que vous dépensez {quintileHousehold.depense} $ par année (une valeur tirée de votre quintile de revenus), vous payez approximativement {tvqHousehold} $ de TVQ.

Avec un revenu de {taxableIncomeHousehold} $, notre calculateur estime que vous êtes dans le {quintileHousehold.name}. En combinant la taxe de vente du Québec (TVQ) payée sur ces biens et services (voir méthodologie) et l’impôt que vous versez au provincial, votre contribution aux différentes missions du gouvernement s'élève à {totalContributionHousehold} $.

Les transferts incluent la prime au travail, le crédit d’impôt pour solidarité et l’Allocation famille du Québec. Les cotisations prises en compte par le calculateur sont celles qui sont versées au Régime des rentes du Québec (RRQ) et au Régime québécois d'assurance parentale (RQAP).

Répartition des contributions

L’impôt sur le revenu des particuliers et la TVQ sont les deux principales sources de revenus du gouvernement du Québec. Elles sont réunies dans le fonds consolidé qui est à son tour réparti à travers les différents portefeuilles de l’État. Les transferts du fédéral qui avaient une affectation particulière (en santé et en éducation) ont été soustraits de sa catégorie correspondante. Voici combien vous donnez à chacune d’entre elles selon le budget 2024-2025.

CatégorieMontantProportion
  • {sante.name} ({sante.pourcentageBudget} %) : {sante.montant} $

    La santé occupe la part du lion du budget du Québec, et les dépenses de ce portefeuille augmentent en moyenne de 7 % par année depuis l’arrivée de la Coalition avenir Québec (CAQ) au pouvoir. Les défis qui attendent le secteur sont importants : non seulement la population est vieillissante, ce qui augmente la demande en soins, mais la pénurie de main-d’œuvre affecte aussi la charge de travail des employés existants.

    Le gouvernement souhaite améliorer l’accès aux soins dans les hôpitaux et la qualité des soins offerts aux aînés. Depuis le dépôt du Plan santé, en mars 2022, il a attribué un groupe de médecins de famille à quelque 900 000 Québécois et mis sur pied une version numérique du Guichet d’accès à la première ligne. Au cours de l’année à venir, il compte revoir la gouvernance du réseau en attribuant notamment un gestionnaire à chaque établissement.

  • {education.name} ({education.pourcentageBudget} %) : {education.montant} $

    L’éducation est la deuxième dépense en importance dans le budget du Québec, et inclut à la fois le portefeuille de l’Éducation et celui de l’Enseignement supérieur. Leurs budgets ont eux aussi augmenté depuis l’arrivée de la CAQ (de respectivement 6,6 % et 6,3 %).

    C’est la réussite éducative des jeunes que le gouvernement met au cœur de sa mission. Il compte aussi améliorer la qualité du français, atténuer la pénurie d’enseignantes et augmenter l’accès aux concentrations en arts ou en sports.

    Au niveau post-secondaire, la CAQ voit la diplomation comme « un levier essentiel pour contrer la rareté de main-d’œuvre et favoriser le développement socioéconomique du Québec ». C’est pourquoi ses programmes – et prochainement, son financement aux universités – sont concentrés dans les domaines qu’il considère comme « prioritaires ».

  • {loiOrdre.name} ({loiOrdre.pourcentageBudget} %) : {loiOrdre.montant} $

    « Cette fonction existait avant même qu’on ait des gouvernements démocratiques », explique Geneviève Tellier. La loi et l’ordre correspondent à un ensemble de portefeuilles qui réfèrent à la fonction de base de tout gouvernement, explique-t-elle, soit celle d’assurer la sécurité de ses citoyens grâce à la police, aux tribunaux, mais aussi à travers les infrastructures et l’administration gouvernementale. Cette catégorie comprend ainsi de nombreux portefeuilles : Conseil du Trésor et Administration gouvernementale, Sécurité publique, Justice, Conseil exécutif, Assemblée nationale, Cybersécurité et Numérique et Personnes désignées par l'Assemblée nationale.

    Dans ce créneau, le gouvernement de François Legault priorise d’assurer la sécurité dans les communautés autochtones, de lutter contre les violences sexuelles et de prévenir la radicalisation. Le Plan québécois des infrastructures, administré par le Conseil du Trésor, prévoit de nouveaux établissements dans les réseaux de la santé et de l’éducation ainsi que de nouvelles routes, en plus de l’entretien des infrastructures existantes.

  • {economie.name} ({economie.pourcentageBudget} %) : {economie.montant} $

    Règle générale, au Canada, l’économie fait d’abord référence au secteur privé qui doit fonctionner rondement, selon Geneviève Tellier, professeure d’études politiques à l’Université d’Ottawa et spécialiste des politiques budgétaires. « Si les gens ne peuvent pas aller travailler, on va les aider pour qu'ils puissent aller travailler. Le gouvernement a réuni les missions de l’emploi et de la solidarité sociale au sein du même ministère : ça montre que la solidarité sociale est là pour compenser la faiblesse d'un marché de l'emploi à ses yeux. »

    Dans son budget 2024-2025, le gouvernement réitère sa priorité de créer plus de richesse au Québec, notamment en augmentant le nombre de travailleurs pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre et en rehaussant la productivité dans l’industrie de la construction. Il se targue d’avoir réduit l’écart de richesse avec l’Ontario, une donnée qui obsède le premier ministre François Legault. Des aides fiscales aux entreprises ont toutefois été retirées cette année et le gouvernement demandera « des efforts d’optimisation » à ses entreprises, par exemple Hydro-Québec et la Société des alcools du Québec.

    Cette catégorie rassemble plusieurs portefeuilles, soit Économie, Innovation et Énergie, Emploi et Solidarité sociale, Finances, Tourisme et Travail.

  • {serviceDette.name} ({serviceDette.pourcentageBudget} %) : {serviceDette.montant} $

    Cette dépense est composée de l’intérêt que le Québec paye sur sa dette. Plus la dette est élevée, plus le service de la dette l’est aussi. C’est pourquoi le gouvernement compte réduire le poids de la dette nette par rapport au produit intérieur brut au cours de la prochaine décennie, ce qui instaurerait « un climat de confiance propice à l’investissement privé et à la hausse de la productivité » auprès de ses créanciers. Ce poids risque tout de même d’augmenter d’ici 2025-2026 à cause d’investissements importants en infrastructures publiques.

  • {famille.name} ({famille.pourcentageBudget} %) : {famille.montant} $

    Ce portefeuille finance essentiellement les services de garde éducatifs à l’enfance et l’aide financière aux familles. Le gouvernement désire accroître l’accès à des services de garde subventionnés au tarif de 9,10 $ par jour. Depuis 2021, le gouvernement a converti ou est en voie de convertir 8500 places en garderies non subventionnées; le budget prévoit en convertir 1000 autres en 2024-2025.

  • {affairesMunicipales.name} ({affairesMunicipales.pourcentageBudget} %) : {affairesMunicipales.montant} $

    Cette mission de l’État est composée du soutien aux municipalités, notamment pour les infrastructures, les logements sociaux et le développement des régions et de la métropole. C’est dans cette dépense que se traduit le désir du gouvernement Legault de construire davantage de logements sociaux et abordables.

  • {transports.name} ({transports.pourcentageBudget} %) : {transports.montant} $

    La construction, l’entretien et l’exploitation des infrastructures routières ainsi que le financement des transports en commun sont toutes des responsabilités qui incombent au ministère des Transports et de la Mobilité. Ces dépenses risquent d’ailleurs d’augmenter cette année, selon les prévisions du ministre des Finances, à cause de besoins ponctuels des municipalités pour l’entretien et l’amélioration du réseau routier.

  • {environnement.name} ({environnement.pourcentageBudget} %) : {environnement.montant} $

    Les changements climatiques contribuent à l’intensification des phénomènes météorologiques, selon le gouvernement Legault, et c’est pourquoi il doit aider les populations à développer des stratégies d’adaptation. Cette dépense réunit aussi la protection de l’environnement, de la biodiversité et du patrimoine naturel du Québec et l’exploitation des barrages publics.

    Cette catégorie inclut les portefeuilles Environnement, Lutte contre les changements climatiques, Faune et Parcs et Ressources naturelles et Forêts.

  • {autres.name} ({autres.pourcentageBudget} %) : {autres.montant} $

    Cette catégorie rassemble les autres missions de l’État : Agriculture, Pêcheries et Alimentation, Conseil du Trésor et Administration gouvernementale, Culture et Communications, Immigration, Francisation et Intégration, Langue française et Relations internationales et Francophonie.

Services rendus par l’État

En échange d’une partie de vos revenus, le gouvernement dispense de nombreux services. Ceux-ci peuvent toutefois tomber dans l’oubli devant un montant prélevé toutes les deux semaines sur votre paye, ou encore devant une hausse de 10 % de votre facture au restaurant, croit Geneviève Tellier, professeure d’études politiques à l’Université d’Ottawa et spécialiste des politiques budgétaires.

« L'impôt est individuel et très visible. Il fait mal parce qu’on voit l'argent qui s'en va, alors que ce qu’on reçoit, c'est collectif et non visible. Par exemple, on est couverts par une assurance-santé, mais ça ne paraît pas. »

  • L’accès aux soins de santé : 5868 $

    « La santé, c’est le gros morceau », affirme d’emblée la politologue. Il faut le voir comme une assurance : ce n’est pas parce que je ne l’utilise pas que je paye pour rien. Je paye pour avoir accès à un service de santé si un jour j’en ai besoin. Certains disent qu’ils ne sont jamais malades, et tant mieux, mais ma maison n’est jamais passée au feu non plus. »

    Et cette assurance est bien plus économique lorsqu’elle est assumée de façon collective, explique Olivier Jacques, professeur adjoint à l’Université de Montréal et expert en économie politique des systèmes de santé. « Si on n’avait pas de système de santé public, ça coûterait très cher de s’assurer au privé, ça serait aussi une grande perte d'efficacité. Aux États-Unis, par exemple, c’est environ deux fois plus cher que ce que l’on paye pour la santé au Québec. »

    La valeur de cette assurance était de 5868 $ pour des adultes de 18 à 59 ans en 2021-2022, selon les données les plus récentes de l’Institut canadien d'information sur la santé (ICIS). Cette moyenne cache cependant de nombreuses réalités. Le prix d’un accouchement, par exemple, est évalué à environ 4260 $, tandis que le traitement d'une appendicite coûte en moyenne 4675 $. Et les interventions plus complexes sont naturellement plus dispendieuses; une opération au cerveau s’élève en moyenne à 20 790 $.

    D’ailleurs, malgré les idées reçues, le gouvernement n’assume que 67 % des frais totaux en santé dans la province, selon l’ICIS. Les soins dentaires, les lunettes et les médicaments en vente libre, par exemple, sont payés directement par le citoyen ou par les assurances offertes par son employeur. « Et on peut se demander si la proportion du privé ne va pas aller en augmentant avec le manque de financement actuel, soulève Geneviève Tellier. La Loi canadienne sur la santé dit qu’on doit avoir un système universel, ce qui signifie un système qui couvre la majorité des frais de santé. Mais la majorité, ça peut varier beaucoup. »

  • L’éducation et les garderies subventionnées : 14 000 $ par année

    Tous les résidents du Québec ont droit à la gratuité des services éducatifs aux niveaux primaire et secondaire jusqu’à l’âge de la majorité. C’est même obligatoire. Certains vont au privé, et Québec en finance une partie – ce qui pose débat, d’ailleurs, souligne Geneviève Tellier. Les cégeps et même l’université sont aussi offerts à très peu de frais par rapport à leur valeur. La politologue rappelle que lorsque le gouvernement finance les études supérieures, il finance aussi la recherche, qui a pour sa part toutes sortes de conséquences sur l’avancement de la science.

    Les données précises pour la valeur de l’éducation gratuite par enfant ne sont pas disponibles pour le Québec ou le Canada. Toutefois, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), cette valeur était en moyenne de 14 000 $ pour les niveaux primaire et secondaire en 2021, et de 23 000 $ au niveau post-secondaire dans ses pays membres.

    Les subventions aux garderies, quant à elles, bénéficient d’abord aux femmes, qui peuvent rester actives sur le marché du travail. « C’est vraiment vu comme un cas de succès ailleurs au Canada et on envie le système québécois ailleurs au pays », explique Geneviève Tellier. Les femmes québécoises ont un taux d’activité bien plus élevé que la moyenne des femmes des autres provinces canadiennes. « Ça a des effets à long terme, ça veut dire comme les femmes se retirent moins longtemps du marché du travail, les chances d'avoir des promotions sont plus grandes », ajoute-t-elle. Le coût moyen d’une place en garderie non subventionnée variait entre 38 $ et 51 $ par jour en 2021, selon le ministère de la Famille, soit environ 11 260 $ par année.

Les infrastructures, quoique la valeur de leur utilisation soit impossible à estimer par habitant, sont au centre de la mission de l’État. Les routes, les ponts, les systèmes d’égout et le transport en commun sont tous des exemples de services essentiels, selon Geneviève Tellier. La construction de chemins de fer était même la préoccupation principale des provinces à la création de la confédération, en 1867. « Tout le monde utilise les infrastructures, tout au long de leur vie », ajoute Olivier Jacques. Il rappelle aussi que les gens qui n’habitent pas en ville reçoivent une valeur considérablement plus élevée d’infrastructures que les taxes qu’ils payent pour ces infrastructures.

« Tout le monde est un enfant un jour », rappelle Olivier Jacques, qui estime qu’on doit considérer les services de l’État sur tout un cycle de vie. « Quand on est enfant, on ne contribue pas, mais on reçoit beaucoup à travers les services de garde et l’éducation gratuite. Même à l’université, un étudiant ne paye pas l’entièreté des coûts de son éducation. »

Ainsi, un contribuable moyen contribue plus qu’il ne reçoit de 25 à 55 ans, puisque c’est sa période de vie active, mais aussi celle où il a le moins besoin du soutien du gouvernement. En vieillissant, les chances de devoir faire appel au système de santé augmentent considérablement, explique le professeur de l’Université de Montréal. Le gouvernement offre aussi des suppléments de revenus et le régime des rentes. Ainsi, tout le monde – ou presque – va un jour tomber à la retraite et bénéficier de cette aide.

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Laurianne Croteau journaliste de données, Marc Gosselin et Sara Barrière-Brunet chefs de pupitre, Francis Lamontagne et Andréa Alvarenga designers, André Guimaraes et Mathieu St-Laurent développeurs et Danielle Jazzar réviseure linguistique