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Guyane : l’ONU demande à la France de respecter les droits des Autochtones

Des manifestants en face d'un cordon de gendarmes.

Le yopoto (chef coutumier) du village craint que l'exaspération des Autochtones n'entraîne une situation très conflictuelle. (Photo d'archives)

Photo : Facebook Village de Prospérité

Radio-Canada

Un comité des Nations unies a envoyé une lettre aux représentants de la France à l’ONU pour leur rappeler que leur gouvernement doit consulter et respecter le consentement libre et éclairé du peuple Kali’na, des Autochtones en Guyane française qui s’opposent vivement à la construction d'une centrale électrique.

Cela fait des mois que les Kali’na du village de Prospérité se battent pour exprimer leur opposition au projet de Centrale électrique de l’Ouest guyanais (CEOG) dont la construction a débuté en 2019 dans ce département français d'Amérique du Sud.

Dans une lettre de trois pages qui détaille le projet, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale des Nations unies se dit préoccupé par […] le fait qu’il n’y aurait pas eu de consultation ni de consentement libre, préalable et éclairé du peuple kali’na avant l’approbation du projet.

Maquette du projet CEOG.

Le projet CEOG doit approvisionner 10 000 foyers en électricité dans l'ouest de la Guyane.

Photo : Meridiam

Il ajoute s’inquiéter aussi des allégations de recours excessif à la force par les forces de l’ordre, de détention, de poursuites judiciaires et de condamnations pénales à l’encontre de dirigeants et de membres du peuple kali’na.

Le yopoto (chef coutumier) Roland Sjabere a lui-même été placé en détention provisoire et les manifestations virent parfois à de violents affrontements avec la police, comme l’ont montré plusieurs vidéos tournées sur les lieux.

Le chantier nécessite le déboisement de 78 hectares de forêts qui ont une importance culturelle pour les Kali'na.

Par ailleurs, les terres concédées pour ce projet se situent dans des zones sur lesquelles ils disposent d’un droit d’usage collectif depuis 2020.

Malgré un accord signé entre les deux parties en juillet 2021, qui obligeait les responsables du projet CEOG à reconnaître et honorer les droits, les coutumes et la culture des habitants de Prospérité, l’ONU estime que l’entreprise ne l’a pas respecté. Roland Sjabere s’est même déjà rendu à Paris pour rencontrer des représentants du gouvernement français afin d’exposer ses points.

Une femme autochtone assise.

Une délégation de la Guyane s'est rendue au forum de l'ONU qui s'est tenu un peu plus tôt ce mois-ci (avril 2024).

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

La communauté n’est pas opposée au projet lui-même, mais au choix de son emplacement.

Le comité souhaite recevoir des informations sur les mesures prises pour protéger les droits du peuple Kali'na […], ainsi que sur les mesures adoptées ou envisagées pour modifier l'emplacement ou suspendre le projet CEOG jusqu'à ce que le consentement libre, préalable et éclairé soit obtenu des peuples autochtones affectés par ce projet, peut-on encore lire.

Cette lettre est envoyée un peu plus d’un mois après la saisie du comité par les habitants de Prospérité.

Contacté par Espaces autochtones, le représentant de la France à l'ONU indique que des éléments de réponse aux questions soulevées par le Comité seront transmis dans les délais impartis, soit d'ici le 26 juin.

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