•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

La coiffe de la cheffe nationale de l’APN confisquée par Air Canada

Cindy Woodhouse Nepinak en premier plan, portant sa coiffe.

La cheffe nationale s'est rendue à l'ONU, à New York, en avril.

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

Radio-Canada

Après avoir dénoncé la confiscation de sa coiffe par le personnel d’Air Canada, la cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations (APN) a obtenu des excuses de la compagnie aérienne, qui indique vouloir revoir ses politiques

Je ne laisserai plus personne me confisquer ma coiffe ou mon étui, a déclaré Cindy Woodhouse Nepinak, cheffe nationale de l'APN, dans un message public sur Facebook, avant un autre vol à destination de Montréal.

Air Canada a besoin d'un protocole pour les Premières Nations afin que nous ne soyons pas harcelés pour nos objets sacrés. Nos coiffes n'ont rien à faire dans les sacs [à ordures] des compagnies aériennes, a dit la cheffe Woodhouse Nepinak.

Le personnel d’Air Canada a tenté de ranger la coiffe de la cheffe qui était dans un étui avec elle, dans la cabine de l’avion, alors qu’elle rentrait à Montréal, mercredi. Les employés voulaient mettre la coiffe dans la soute à bagages, car il n’y avait pas de place dans la cabine.

La situation s’est ensuite tendue.

Selon Cindy Woodhouse Nepinak, le personnel de bord aurait menacé son équipe et d’autres passagers ont pris sa défense.

L’étui contenant la coiffe a ensuite été placé dans un étui en plastique.

Une employée porte le sac qui contient la coiffe de la cheffe.

Le personnel a tenté de mettre la coiffe dans la soute à bagages après l'avoir préalablement emballée dans un sac plastique.

Photo : Facebook/Cindy Woodhouse

Après ce qu’Air Canada qualifie d’incident regrettable, la compagnie aérienne a présenté ses excuses à la cheffe nationale.

Elle compte aussi revoir ses politiques et explique dans un communiqué avoir pris contact avec la cheffe nationale pour mieux comprendre son expérience et s'en excuser.

Air Canada comprend l'importance d'accommoder les clients qui possèdent des objets et des symboles d'importance culturelle sacrée et, par le passé, les chefs ont pu voyager en transportant leur coiffe dans la cabine, précise le communiqué.

CBC News a contacté Woodhouse Nepinak, mais elle était encore en déplacement et n'était pas prête à parler de l'incident jeudi soir.

Lametti et Rodriguez à sa défense

Le ministre fédéral des Transports, Pablo Rodriguez, a déclaré que ce qui s'est passé est inacceptable et que le gouvernement attend d'Air Canada qu'elle traite les clients autochtones avec respect et qu'elle favorise une meilleure diversité culturelle autochtone.

Alvin Fiddler, grand chef de la nation Nishnawbe Aski, a interpellé Air Canada sur X, la plateforme sociale anciennement connue sous le nom de Twitter, en déclarant que l'incident était honteux et que la compagnie devait veiller à ce que le personnel respecte les protocoles relatifs aux objets sacrés.

David Lametti, qui était ministre fédéral de la Justice lorsque le Canada a adopté la Déclaration universelle des droits des peuples autochtones en 2021, a ajouté dans une entrevue à CBC News que l'incident l'avait laissé abasourdi.

Il n'y a pas beaucoup de chefs à travers le Canada qui auraient ce genre de coiffe, a déclaré M. Lametti, qui travaille maintenant comme avocat spécialisé dans le droit autochtone.

Un casier d'avion en classe affaires ouvert dans laquelle se trouve une valise et le sac contenant la coiffe.

Finalement, la cheffe a pu voyager avec sa coiffe placée dans un des compartiments supérieurs de l'avion.

Photo : Facebook/Cindy Woodhouse

Il est essentiel qu'elle soit traitée comme un objet sacré, et je ne comprends pas pourquoi elle n'a pas été traitée avec toute la dignité qu'elle mérite, a-t-il ajouté.

Cindy Woodhouse Nepinak a reçu la coiffe lors d'une cérémonie organisée le jour de l'An par la Confédération des Blackfoot de la nation Piikani, en Alberta, pour son leadership national et son action en faveur d'un règlement historique sur la protection de l'enfance autochtone.

L'APN avait alors déclaré dans un communiqué que le transfert de la coiffe était l'un des plus grands honneurs parmi les cérémonies des Premières Nations pour le leadership, et que les plumes d'aigle qui composent la coiffe avaient été bénies pour aider à soutenir le leadership dans ses voyages et ses défis.

D'après les informations de CBC News

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Espaces autochtones

Chaque semaine, suivez l’essentiel de l’actualité autochtone au Canada.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Espaces autochtones.

Espaces autochtones

Un travail journalistique sérieux, constant et curieux est le meilleur moyen de dévoiler et expliquer des réalités que beaucoup ne soupçonnent peut-être pas. Et donc de comprendre. C'est ce que nous nous proposons de faire. Découvrir, informer, comprendre, expliquer.

— Soleïman Mellali, rédacteur en chef