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Colère et déception des chefs autochtones après la rencontre avec François Legault

François Legault a accordé quinze minutes aux chefs qui sont insatisfaits de ses réponses à leurs questions.

Un homme se tient devant un lutrin avec en arrière sept hommes et une femme qui ont le visage fermé.

Huit chefs autochtones ainsi que le chef de l'APNQL ont fait part de leur colère après leur courte rencontre avec François Legault.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Les chefs autochtones présents au Grand cercle économique des Peuples autochtones et du Québec ne décolèrent pas après le passage du premier ministre François Legault. Ils lui reprochent de les avoir presque ignorés en leur concédant seulement quelques minutes et de ne pas avoir vraiment répondu à leurs questions.

La déception est unanime pour les huit chefs des nations anichinabée, innue, ilnue, wendat et mi’kmaw présents ainsi que le chef de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, Ghislain Picard.

Leurs visages fermés lors de la conférence de presse exprimaient clairement leurs sentiments.

Ghislain Picard affirme qu'il avait pourtant prévenu le premier ministre que sa présence allait refléter l’importance que le Québec dit accorder à la question économique pour les Premières Nations.

Finalement, venir faire un passage et quelques annonces reflétait davantage de l’arrogance. C’est comme si le gouvernement du Québec nous faisait une faveur. Ce n’est pas le ton recherché par les chefs!, s'est exclamé Ghislain Picard. Il a déploré une attitude paternaliste.

Un homme qui fait une moue de dépit.

Le chef de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, Ghislain Picard, a montré sa frustration lors de la conférence de presse.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

La révolution économique des Autochtones

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Des mobile en forme d'animaux.

Selon les chefs, le premier ministre leur a accordé moins de temps qu’aux médias. Or, rappelle le chef de Matimekush-Lac-John, Réal McKenzie, on est des chefs élus par le peuple pour le peuple.

Il nous parle 15-20 minutes, puis s’en va comme si on n’avait pas de respect de ces gens. Ça ne marche pas de même. Vous savez la définition de respect, Monsieur le Premier Ministre?

Une citation de Réal McKenzie

De l'avis de Ghislain Picard, ce n’est qu’un scénario maintes fois répété. Celui d’un gouvernement qui fait une apparition publique, pétage de bretelles classique avec annonces de quelques millions pour polir son image. Tous s’attendaient à tellement plus de leur rencontre avec François Legault.

Des questions sans réponse

Les chefs semblent avoir dû batailler pour pouvoir poser quelques questions au premier ministre. Ils ont pu en poser trois, mais les réponses les ont laissés aussi sur leur faim.

Le chef Réal McKenzie a posé des questions sur les droits territoriaux, le titre de propriété sur le territoire. François Legault a répondu en parlant de partenariats, de projets. C’est le fun de jaser concepts, mais amenez-en, des projets. Je veux travailler avec vous sur des projets de développement concret, a indiqué le premier ministre.

Un homme pointe du doigt vers une personne hors champ. Le micro en main.

Le chef de Matimekush-Lac-John, Réal McKenzie, n'a pas hésité à faire part de sa pensée au premier ministre lors du Grand cercle économique des Peuples autochtones, au Centre Sheraton, à Montréal.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Mais nous, on parlait de titre de propriété, de notre chez nous. Rien de ce que j’ai entendu comme réponse. Des projets, on en a vu : économiques, miniers, Hydro… mais c’est notre chez nous qui enrichit l’État, a rétorqué le chef Réal McKenzie.

Le chef de Gesgapegiag, John Martin, a demandé si Québec allait changer ses politiques pour qu’elles soient plus inclusives, surtout en ce qui concerne l’accès aux ressources naturelles. Il a aussi réclamé du premier ministre de s'asseoir plus longtemps, et avec tous les chefs.

Mais François Legault a simplement répondu qu’il était prêt à s'asseoir avec chacun d’entre eux pour discuter.

Pour le chef Picard, tout cela n’est qu’une attitude d’évitement systématique par rapport aux questions fondamentales qui touchent le territoire, les ressources et le titre autochtone. C’est classique.

Un homme avec des lunettes qui regarde sur le côté.

Le chef de Kitigan Zibi, Dylan Whiteduck

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Selon le chef de Kitigan Zibi, Dylan Whiteduck, vouloir rencontrer les chefs séparément n’est rien d’autre que la bonne et vieille tactique : diviser pour mieux régner. Ce n’est pas une réponse forte en termes de solution et de politiques. Les perspectives des Premières Nations ne sont pas du tout examinées. Il n’y a aucun engagement, se désole Dylan Whiteduck.

Pourtant, il y a des principes qui font consensus!, a rappelé Ghislain Picard : gestion de projets sur le territoire traditionnel, consultations, partage de revenus.

Clairement, pour les chefs, c’est un rendez-vous manqué, alors que le gouvernement parle de réconciliation.

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