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Les Innus d’Essipit prennent leur destin en main grâce à leur économie

Miser sur les entreprises communautaires pour développer son économie. C'est le pari de la communauté d'Essipit, situé à 40 kilomètres de Tadoussac. Une stratégie payante jusqu'à maintenant.

Un bateau pneumatique des Entreprises Essipit à côté d'une baleine qui plonge.

Les Entreprises Essipit appartiennent aux membres de la communauté innue du même nom située près de Tadoussac. Elles proposent, entre autres, des croisières aux baleines dans l’estuaire du Saint-Laurent.

Photo : Marc Loiselle

Lorsque le visiteur passe dans la petite communauté d'Essipit, sur la Côte-Nord, au Québec, impossible de ne pas remarquer l'immense panneau qui liste plusieurs entreprises qui lui appartiennent. Croisières aux baleines, salle de quilles, chalets au bord du fleuve, pourvoiries, station service, dépanneur...

En lien avec le Grand cercle économique des Peuples autochtones qui se déroule à Montréal jeudi et vendredi, Espaces autochtones vous présentera tout au long de la semaine une série d'articles traitant des enjeux économiques qui représentent des défis autant pour les Premières Nations que pour la société québécoise.

Plusieurs de ces entreprises sont tournées vers le tourisme, car très vite, la communauté a saisi la chance de son emplacement : au bord du fleuve Saint-Laurent, près de Tadoussac. Une stratégie qui mène au plein emploi l'été.

Au total, le conseil possède une vingtaine d'entreprises et détient des parts dans une dizaine d'autres. On génère environ 385 emplois grâce aux entreprises du conseil, pour une population de 225 résidents, précise Marc Genest, directeur financier et développement économique au conseil de bande.

Marc Genest.

Marc Genest a une bonne vision de l'évolution du développement économique d'Essipit.

Photo : Conseil de bande Essipit

La révolution économique des Autochtones

Consulter le dossier complet

Des mobile en forme d'animaux.

Il affirme qu'Essipit est le 5e employeur de la région. Il estime aussi qu'en possédant plusieurs entreprises, la communauté peut offrir aux employés de bonnes conditions de travail et de bons salaires.

La communauté est très fière de pouvoir dire qu'elle arrive à travailler avec les non-Autochtones. Plus de 50 % des gens qui travaillent pour nous sont québécois et nos offres de service leur profitent aussi, détaille M. Genest.

D'ailleurs, lorsque la communauté acquiert de nouvelles entreprises, elle garde les employés québécois, ce qui a permis des transferts d'expertise.

Un panneau faisant état de toutes les entreprises qui appartiennent à la communauté.

La communauté d'Essipit détient des entreprises dans plusieurs secteurs.

Photo : Radio-Canada / Delphine Jung

Essipit peut profiter d'une proximité avec Les Escoumins. En plus de profiter de clients potentiels de cette ville, la communauté est si petite (0,8 km2 aujourd'hui) qu'elle a même développé des entreprises hors réserve, comme le mentionne M. Genest.

Au début, on faisait des partenariats pour des raisons économiques, pas parce qu'on s'aimait. Aujourd'hui, nous sommes reconnus comme de bons entrepreneurs, on n'est plus juste des Autochtones.

Une citation de Marc Genest, directeur financier et développement économique d'Essipit

Depuis 2004, le conseil cherche à développer son économie dans des secteurs plus solides et moins saisonniers. Son choix s'est porté sur les ressources naturelles disponibles dans son territoire : éoliennes, hydroélectricité, ressources forestières, minières, pêche commerciale, etc.

Ainsi, la communauté est devenue partenaire dans le projet de parc éolien Apuiat ou encore dans deux usines de transformation de crabe à Portneuf-sur-Mer et dans la communauté innue de Uashat mak Mani-utenam.

Quelques entreprises privées existent aussi, mais elles sont moins nombreuses : un coiffeur, une forestière, un salon de massothérapie et d'esthétique, ou encore une entreprise de construction.

Ces efforts sur le plan économique permettent à la communauté de reprendre son destin en main. C'est carrément une marche vers notre autonomie, c'est sûr qu'on est fiers de ça, dit M. Genest.

Autrefois, ce n'était pas vraiment valorisé d'être Première Nation. Mais les efforts d'Essipit pour bâtir notre communauté, créer des emplois, apprendre à se gouverner amènent un sentiment de fierté et d'appartenance, conclut-il.

Ce texte est le deuxième d'une série sur le développement économique des Innus de la Côte-Nord.

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