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Décès de Chantel Moore : consternation dans le monde politique autochtone

Autoportrait de Chantel Moore, une femme autochtone. Elle sourit à la caméra et elle est assise dans l'herbe.

Chantel Moore, une Tla-o-qui-aht de 26 ans, est morte lors d'une intervention policière à Edmunston, au Nouveau-Brunswick.

Photo : Facebook : Chantel Moore

Radio-Canada

La mort de Chantel Moore, une Autochtone de 26 ans, hier à Edmundston, au Nouveau-Brunswick, aux mains de policiers sème la consternation au sein de la sphère politique autochtone.

Pour la présidente de Femmes autochtones du Québec (FAQ), Viviane Michel, ces événements sont incompréhensibles. « Encore une fois, je suis remplie de rage, dit-elle au bout du fil. Cette jeune femme avait besoin d’aide et elle se fait abattre, c’est fou! »

Pour la présidente de FAQ, les événements similaires sont trop nombreux. « Il y a eu la mort de cette jeune fille à Winnipeg aussi il n’y a pas longtemps, il ne faut pas l’oublier, dit-elle. Ce sont des crimes gratuits. »

Du côté de l'Association des femmes autochtones du Canada (AFAC), la présidente Lorraine Wittman se dit « horrifiée ».

« Les femmes autochtones regardent avec intérêt ce qui se passe aux États-Unis. Nous avons ont vu l'indignation et la protestation. Et nous partageons ces sentiments. Mais nous nous demandons où est l’indignation lorsque de jeunes femmes et filles des Premières Nations meurent au Canada, année après année », a-t-elle écrit dans un communiqué.

Un an après la publication du rapport final de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA), Viviane Michel voudrait que la discrimination que vivent les femmes autochtones soit prise au sérieux. « Ça fait un an, 231 appels à la justice ont été lancés, et qu'est-ce qui a été fait? », questionne-t-elle.

« On a fait l’exercice de participer aux commissions d’enquête, de déposer des mémoires et de faire des recommandations. On sait que le problème existe depuis longtemps et les solutions sont là », souligne Mme Michel. 

La présidente de l'AFAC partage ces sentiments : « nous ne comprenons pas comment une année entière pourrait se passer sans un plan d'action national qui commencerait à régler le problème », écrit Mme Wittman.

Viviane Michel dénonce aussi le racisme systémique. « Ça existe aussi chez nous, affirme-t-elle. Ça existe pour les femmes autochtones. »

Un rapport publié à l'automne 2019 portant sur le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) démontrait que les femmes autochtones ont 11 fois plus de risques d’être interpellées par des agents du SPVM que les femmes blanches.

Le conseil tribal Nuu-chah-nulth, qui inclut la nation Tla-o-qui-aht de Colombie-Britannique dont Chantel Moore était membre, a publié un communiqué jeudi soir pour dénoncer les actions des policiers.

« Les meurtres d’Autochtones commis par les policiers doivent cesser, peut-on lire dans ce communiqué. La justice ne peut attendre, et tout doit être mis en oeuvre pour que justice soit faite. »

Le conseil tribal Nuu-chah-nulth réclame également une enquête indépendante pour que « la famille et la communauté de Chantel Moore aient des réponses et puissent comprendre pourquoi elle s'est fait tirer par la police pendant une intervention pour vérifier sa santé ».

Le chef de l'Assemblée des Premières Nations, Perry Bellegarde, a déploré la mort de Chantel Moore sur Twitter. « Une autre femme autochtone partie trop tôt. C'est inacceptable », écrit-il.

Perry Bellegarde mentionne également être en contact avec un commissaire de la Gendarmerie royale du Canada.

La ministre des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett, a elle aussi réagi sur Twitter. Elle se désole du fait qu’« une autre femme autochtone n'est plus avec nous ».

« Nous reconnaissons qu'il y a encore du travail à faire en partenariat pour lutter contre le racisme systémique qui existe dans les institutions de notre pays, et tous les Canadiens doivent participer à la voie à suivre, et ce, sans biais », a-t-elle entre autres écrit. Elle n’était pas disponible pour commenter davantage.

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