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Créer son propre village

Créer son propre village

Texte : Lisa-Marie Bélanger Photographies : François Gagnon et Martin Labbé

Publié le 23 février 2024

Une lumière de fin de journée d’hiver plombe dans le bureau aux couleurs chaudes de Jeanne-Marie Rugira. Tout est anormalement calme dans la maison de la Rwandaise d'origine qui ouvre toujours sa porte à celles et ceux qui ont besoin d'un toit, de réconfort ou de conseils. Ici, les gens vont et viennent depuis trente ans, et tous sont marqués par l'accueil et l'ouverture de la « maman universelle » de Rimouski.

« Elle ''rwandise'' les gens, Jeanne-Marie », déclare dans un grand éclat de rire Boucar Diouf. Selon l’animateur, son amie a toujours tenté de reconstituer un village autour d’elle tout en excellant à « tendre des ponts entre les cultures. »

Ce village, qu’elle a bâti sous son toit, à quelques pas du fleuve, c’était d’abord et avant tout pour sa fille et son fils. « Quel genre de vie ils vont avoir s’ils sont enfermés dans un appartement avec une femme qui ne va pas bien? », se demandait Jeanne-Marie, en 1994, alors qu’elle poursuivait des études en sciences de l'Éducation, au Québec.

Quelques mois plus tôt, à des milliers de kilomètres d’elle, ses enfants avaient survécu au génocide qui frappait le pays de ses origines.

Déracinée de force, celle qui se décrit aujourd’hui comme une fille des mille collines et du Saint-Laurent est parvenue à surmonter les épreuves grâce à l’appui d’alliés indéfectibles. Une aide précieuse et transformatrice qui fera naître en elle cette grande générosité et sa soif de justice sociale.

Créer son propre village.  Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Le soir où tout bascule
Le soir où tout bascule

Jeanne-Marie Rugira devait rentrer au Rwanda le 3 avril 1994 avec d’autres boursiers qui fréquentaient une université québécoise. « On s'était dit : '' On part le plus tôt possible. '' On était fatigués de l’hiver. J’avais le mal du pays, je m'ennuyais de mes enfants, de ma mère, de mes frères et sœurs », se remémore avec nostalgie celle qui, charmée par le fleuve et l’enseignement de proximité que lui offrait l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), avait décidé de venir y entreprendre un doctorat en sciences de l’éducation.

« Tant qu’à vivre à l’étranger, je ne vais pas me retrouver dans un ghetto de Rwandais quelque part à Montréal ou à Sherbrooke. Je vais aller à l’endroit où il n’y en a pas », lance Jeanne-Marie avec toute sa franchise. « Pour moi, c’était un acte politique de choisir une université régionale qui a comme mandat la démocratisation de l’éducation. »

Son plan d’avenir est clair. Bien que son cœur de mère soit meurtri, elle laisse derrière ses deux enfants de trois et sept ans et son mari de l’époque pour venir passer huit mois au Québec afin d’entamer ses études doctorales. Alors âgée de 30 ans, Jeanne-Marie doit par la suite retourner au Rwanda pour compléter son enquête terrain avant de ramener toute sa famille au Canada, histoire de terminer sa thèse. Difficile alors d’imaginer qu’il lui faudra 29 ans avant de remettre les pieds à Kigali.

Jeanne-Marie Rugira est à l'extérieur sur une rue où des piétons défilent sur le trottoir, en hiver.
Jeanne-Marie Rugira avait découvert la région du Bas-Saint-Laurent à la fin des années 1980, lors de séjours organisés par l’Institut de développement Nord-Sud de La Pocatière qui effectuait des échanges entre des professionnels en éducation du Rwanda et du Canada. Elle était alors employée du ministère de l’enseignement primaire et secondaire de ce pays d’Afrique de l’Est, en plus de diriger une ONG chargée d'assurer le perfectionnement des enseignants de tout le pays.  Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Des collègues de classe de l’UQAR lui ayant organisé une fête de départ le 6 avril, Jeanne-Marie repousse son vol. « Je reviens du party vers 2 ou 3h du matin et quand j’arrive chez nous, j’ai des messages sur mon répondeur. C’est mon mari qui m’appelle pour me dire que c’est la guerre au Rwanda, que le président est mort, qu’on a descendu son avion. » Lorsqu’elle le rappelle, ils ne sont pas capables de s’entendre parce qu’il y a trop de coups de feu.

Convaincue qu’il s’agit d’une crise politique qui se calmera rapidement, Jeanne-Marie se rend tout de même à Montréal pour prendre l’avion. « Jusqu’au moment où j’ai réalisé que l’aéroport de Kigali était fermé », se souvient-elle comme si c’était hier.

Les nouvelles du pays arrivent au compte goutte. Les téléphones sont coupés. Il lui faudra patienter trois semaines avant d’apprendre que sa fille et son fils sont encore en vie. « Même aujourd’hui, je ne sais pas comment j’ai fait pour passer à travers », précise-t-elle, la voix brisée. Après un moment de silence, elle ajoute « j’envoyais des gens regarder où ils étaient supposés être et on me disait : ''Il n’y a personne''. »

Jeanne-Marie n’a qu’un souhait. Faire venir au Canada son mari et leurs enfants le plus rapidement possible. Alors qu’elle entame son parcours du combattant et qu’elle ne sait plus à qui s’adresser, elle reçoit de l’aide de la communauté universitaire et rimouskoise.

Elle se souvient très bien du geste de Suzanne Tremblay. La députée bloquiste de Rimouski-Témiscouata, auparavant professeure à l’UQAR, avait été élue pour la première fois au Parlement canadien quelques mois auparavant. « On a parlé. Je lui ai montré les photos de mes enfants et elle est partie avec ces photos-là, faire du bardassage au Parlement. Elle a fait pression sur le ministre de l’Immigration », raconte-t-elle, encore touchée par cette vague de mobilisation.

Pendant ce temps, son mari parvient à sortir du pays en voiture avec les enfants. Il gagnera d’abord le Burundi, avant de se rendre au Kenya au cours de l’été. Jeanne-Marie reçoit une permission spéciale pour faire venir les enfants au Canada, une mesure exceptionnelle vu les circonstances.

De multiples cadres avec des photos de famille de Jeanne-Marie Rugira sont accrochés au mur de sa maison.
Jeanne-Marie Rugira a perdu de nombreux proches, tantes, oncles, cousins et cousines, lors du génocide rwandais qui a fait plus de 800 000 morts en avril 1994. Sa mère ainsi que ses frères et sœurs ont fui vers d’autres contrées.  Photo : Radio-Canada / François Gagnon

De son côté, elle demande et obtient le statut de réfugiée au Canada, mais étant devenue apatride, elle perd la bourse d’études qui lui avait été accordée. « L’argent que j’avais [au Rwanda] est gelé. Je n'avais pas le droit de travailler ici », raconte-t-elle.

Au moment où elle apprend que Marie-Ange et Yannick, ses deux enfants, sont en route pour Montréal, il ne lui reste que 5 dollars en poche, ce qui est nettement insuffisant pour se rendre dans la métropole.

Pas question pour elle de baisser les bras si près des retrouvailles tant attendues. Fin juillet, Jeanne-Marie et deux amis s’entassent dans une petite voiture pour aller accueillir les enfants à l’aéroport de Mirabel.

À travers une grande vitrine, il est possible de voir arriver les voyageurs. « Tout le monde disait : ''Ils sont là, ils sont là!'' Moi je n’arrivais pas à les voir, mais quand je les ai vus, j’ai eu un vertige. Je suis allée à la salle de bain et je me suis mise à vomir », se souvient celle qui est aujourd’hui grand-mère d’un petit garçon de quatre ans.

« Ça faisait un an qu’on ne s’était pas vus. Le plus jeune ne se souvenait pas trop de moi. Puis sa grande sœur était devenue presque comme sa mère. C’était elle qui veillait. »

— Une citation de   Jeanne-Marie Rugira
Créer son propre village.  Photo : Radio-Canada

Apprendre à recevoir pour mieux donner
Apprendre à recevoir pour mieux donner

Quelques semaines avant l’arrivée des enfants de Jeanne-Marie, Jacques Daignault entreprend la traversée du Canada à vélo. Le directeur de thèse est profondément touché par l’épreuve que vit son étudiante. Il lui offre de s’installer dans sa maison, sans frais, pendant six mois. « Il me laisse tout. Je dors dans son lit, dans ses draps. J’utilise ses serviettes, ses casseroles [...] Et en plus, il m'envoie 500 dollars par mois », indique-t-elle, la gorge encore nouée par l’émotion.

Jacques Daignault se souvient très bien de cette époque de grands bouleversements. « Ça a créé une chimie et tout de suite, une confiance absolue s’est installée. On est devenu très rapidement des amis », évoque celui-ci.

Le professeur à la retraite estime d’ailleurs que les tristes événements ont influencé le parcours universitaire de Jeanne-Marie. Ses recherches portent depuis sur la résilience autour de souffrances individuelles et collectives. Jacques Daignault croit que « c’est ce qui a fait de celle-ci la psychosociologue exceptionnelle qu’elle est devenue. » Il s’émerveille encore de l’empathie naturelle dont fait preuve son amie rwandaise.

« Cette espèce de souci permanent de l’autre, je dirais que Jeanne-Marie m’a permis de le développer à un niveau que je ne connaissais pas parce qu’elle-même l’incarne de façon exceptionnelle. » Photo : Radio-Canada / Martin Labbe

« Cette espèce de souci permanent de l’autre, je dirais que Jeanne-Marie m’a permis de le développer à un niveau que je ne connaissais pas parce qu’elle-même l’incarne de façon exceptionnelle. »

Empathie; un mot qui revient souvent lorsqu’on demande à des proches de décrire Jeanne-Marie. « Elle est ouverte aux autres, elle veut savoir ce que tu vis. Elle veut savoir si tu es bien », affirme l’humoriste et biologiste Boucar Diouf.

« La communauté africaine de Rimouski en 1993, c’était Boucar et moi », lance-t-elle à la blague.

Lui parle de Jeanne-Marie comme d’une sœur. « On n’était pas très nombreux comme personnes racisées, pour utiliser le terme à la mode », renchérit le Sénégalais d’origine. Tous deux ont étudié à l’UQAR avant d’y enseigner.

« Imagine la douleur de quelqu’un qui quitte son pays et qui ne peut plus y retourner, alors que t’avais un grand projet pour aller changer les choses sur place », mentionne Boucar Diouf. Il reconnaît cependant que la femme a puisé une grande force dans l’adversité. « Elle a accepté de recevoir », déclare-t-il avec le plus grand respect.

« Pour moi, c’est ça, une intégration fantastique. C’est quand tu reçois et tu donnes. Tu acceptes d’intégrer l’autre, mais tu déteins sur la personne aussi. » Photo : Radio-Canada / Martin Labbe

« Pour moi, c’est ça, une intégration fantastique. C’est quand tu reçois et tu donnes. Tu acceptes d’intégrer l’autre, mais tu déteins sur la personne aussi. »

Issue d’un pays colonisé, Jeanne-Marie Rugira va même jusqu’à dire que le Québec lui a permis de se réconcilier avec les Blancs qu’elle a longtemps associés à l’oppression. « Mes traumas coloniaux ne résonnaient pas avec les Québécois », soulève-t-elle. L’entraide, les marques d’amitié et d’affection qu’elle a reçues l’ont profondément marquée. Comment oublier l’invitation à passer son premier Noël dans la famille de sa grande amie Diane Léger?

« Ça m’a soigné de mes blessures avec les Blancs. Ça a arrêté d’être une question de couleur de peau. »

— Une citation de   Jeanne-Marie Rugira

Le portrait est loin d’être parfait et bien que son expérience d’immigration soit globalement positive, Jeanne-Marie refuse de se leurrer. Elle estime qu’il y a énormément d’intolérance et se désole que « la société québécoise [soit] plus raciste que jamais ».

Jeanne-Marie Rugira pose avec ses deux enfants dans une rue de Rimouski.
Jeanne-Marie Rugira, son fils Yannick et sa fille Marie-Ange lors de leur arrivée à Rimouski en 1994 Photo : Gracieuseté : Jeanne-Marie Rugira

« J'entends aujourd’hui des choses que je n’entendais pas en 1993. [...] Dans le temps, on volait les jobs, maintenant, on vole aussi les logements. »

— Une citation de   Jeanne-Marie Rugira

Le refus du premier ministre François Legault de reconnaître l’existence du racisme systémique l’indigne. « Quand je suis de bonne humeur, je me dis que c’est un ignorant. Quand je ne suis pas de bonne humeur, je me dis qu’il est de mauvaise foi. »

La psychosociologue s’anime, appuie ses propos en martelant son bureau de travail. Derrière elle, l’imposante bibliothèque compte un nombre incalculable de livres qui témoignent de son engagement afroféministe et de son militantisme décolonial.

La justice sociale demeure au cœur de ses préoccupations. Pour elle, hors de question de demeurer dans la tour d’ivoire que pourrait lui conférer son statut de professeure universitaire. « Aller me coucher dans mon lit avec mes privilèges de Blanc? Non, ça ne marche pas. [...] Je ne vais pas participer à l’inconscience collective. » Ce souci de l’autre guide son discours, mais surtout ses actions.

Créer son propre village.  Photo : Radio-Canada

Une porte toujours ouverte
Une porte toujours ouverte

Chez Jeanne-Marie Rugira, pas besoin de rendez-vous. On entre, on s’installe, on se confie, on mange. Chaque année, elle héberge des gens de tous les horizons. Sa maison a toujours fourmillé d’amis et de connaissances. « C’était plutôt égoïste en fait », avoue-t-elle.

« J’ai fait de mon cœur et de ma maison la terre d’accueil dont j’avais besoin. »

— Une citation de   Jeanne-Marie Rugira

« Si on s’est aussi bien intégrés et aussi rapidement, c’est grâce à ma mère », souligne au bout du fil Marie-Ange Niwemugeni. La fille aînée de Jeanne-Marie décrit sa maman comme étant d’une générosité sans bornes. Généreuse de son temps, mais aussi de son amour.

La jeune femme était cependant mitigée à l’adolescence face à la maison toujours pleine. « Une partie de moi trouvait ça le fun, mais des fois, ça m’envahissait. »

Avec un sourire dans la voix, elle va même jusqu’à confesser qu’il lui est déjà arrivé de mentir en répondant au téléphone. « Je disais : ''Non, désolée, Jeanne-Marie n’est pas là", parce que je voulais garder ma mère pour moi. » Avec le recul, Marie-Ange voit toute l’importance que sa mère a eue dans la vie des autres.

« Quand on immigre dans un nouveau pays, arriver dans la maison de Jeanne-Marie c’est incroyable parce que le monde vient à vous », précise Thuy Aurélie Nguyen. Ce n’est pas un hasard si la Franco-Vietnamienne est elle aussi devenue professeure au département de psychosociologie et travail social de l’UQAR. Elle a vécu chez sa mentore pendant deux ans et demi.

Les deux femmes ont fait connaissance à Paris en 2008. Thuy Aurélie est alors somato-psychopédagogue et s’inscrit à un cours de formation continue donné par la Québécoise d’adoption. « Et puis, c’est un éblouissement. [...] Je la vois animer avec une confiance, beaucoup d’amour et je ne sentais aucune peur chez elle », se remémore-t-elle.

Thuy Aurélie décide de traverser l’Atlantique pour quelques jours, le temps de visiter Rimouski et d’assister à des cours universitaires offerts par Jeanne-Marie Rugira à titre d’auditrice libre. Le sort en est jeté. Quelques mois plus tard, elle entreprend des études en psychosociologie à l’UQAR.

« Je pense que c’est vraiment une bénédiction. Il y a des personnes comme ça qu’on rencontre et qui changent complètement l’orientation de notre vie. » Photo : Radio-Canada / François Gagnon

« Je pense que c’est vraiment une bénédiction. Il y a des personnes comme ça qu’on rencontre et qui changent complètement l’orientation de notre vie. »

Vincent Cousin a pour sa part rencontré la professeure de psychosociologie à 19 ans, quand il est débarqué à Rimouski, en quête de lui-même. Il venait d’abandonner ses études de médecine en France et s’était installé chez sa tante. C’est elle qui l’a mis en contact avec Jeanne-Marie. « Ça a été une deuxième mère », affirme sans hésitation le chargé de cours à l’UQAR.

Elle a aidé le jeune homme à sortir de sa coquille, l’a invité partout, lui a présenté plein de gens. Celle qu’il considère comme une mère spirituelle l’a pris sous son aile.

« Je ne sais pas à quoi ressemblerait ma vie si je n’avais pas rencontré cette femme-là. » Photo : Radio-Canada / François Gagnon

« Je ne sais pas à quoi ressemblerait ma vie si je n’avais pas rencontré cette femme-là. »

Dans son bureau de l’université, le regard de Vincent brille lorsqu’il évoque les quelques mois où il a vécu chez Jeanne-Marie. « C’est florissant, c’est communautaire, c’est familial. On ne sait pas trop qui est l’enfant, le frère, la sœur de qui et c’est ça qui est superbe. »

Amusé, il affirme aussi que son amie et collègue Jeanne-Marie est consciente que sa façon de vivre l’expose au vol. Il raconte d’ailleurs qu’une télévision s’est volatilisée lorsqu’il y habitait. « Elle préfère ça, plutôt que de fermer sa porte et que des personnes dorment dehors. »

Jeanne-Marie Rugira tient dans ses mains un tablier sur lequel des noms de victimes d'acte de violence policière raciste sont inscrits.
Jeanne-Marie embrasse différentes causes sociales et les manifestations du mouvement Black Lives Matter (La vie des Noirs compte), la touchent particulièrement.  Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Rencontrée dans sa maison, véritable havre au centre-ville, à la veille d’un séjour de plusieurs mois en Europe et en Afrique, Jeanne-Marie revient sur son passé et les efforts qu’elle a dû déployer pour obtenir sa citoyenneté canadienne. « À un moment donné, je me suis dit : ''Coudonc, le Canada ne me veut pas. Je vais m’acheter une maison et ça deviendra ma citoyenneté''. », souligne celle qui se plaît à déclarer qu’elle est de nationalité rimouskoise. Elle a dû patienter 22 ans, avant de recevoir officiellement sa citoyenneté en 2016.

Elle retourne pour la première fois au Rwanda en compagnie de son fils Yannick en 2022. Un voyage qui lui fera le plus grand bien et lui permettra de renouer, notamment, avec d’anciennes collègues de classe.

« Cette société s’est véritablement effondrée et s’est redressée. Ça rend fier. »

— Une citation de   Jeanne-Marie Rugira

La figure maternelle pour bien des étudiants étrangers et immigrants aura bientôt passé la moitié de sa vie au Rwanda et l’autre à Rimouski. À 60 ans, la psychosociologue a encore envie de contribuer à sa communauté d’accueil en partageant, entre autres, l’ubuntu, une philosophie africaine basée sur la croyance qu’un individu n’existe qu’à travers sa relation avec les autres et selon laquelle, il ne faut pas juger autrui.

Ubuntu signifie générosité en kinyarwanda et humanité en langue xhosa. Une philosophie que pratiquait le célèbre Nelson Mandela et qu’incarne, à sa façon, la « maman universelle » de Rimouski, à des milliers de kilomètres du pays qui l’a vue naître.

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