Ils
s'en prennent aux chasseurs, ils manifestent contre
les expériences sur les animaux. « Blood
for Money » «Murderers! »,
clament à grands cris les activistes qui défendent
la cause des animaux. Mais leur lutte va souvent
au-delà des mots et des slogans: certains activistes
vont jusqu'à commetre des attentats pour défendre
leur cause: sauver les animaux des griffes de ceux qu'ils
jugent coupables de cruauté.
La
Grande-Bretagne a une longue tradition de défense
des animaux. La première organisation fondée
dans ce but date de 1824. De telles associations se comptent
maintenant par centaines. Mais
certains ont délaissé la voie traditionnelle
à la faveur de techniques d'intervention plus musclées.
Les
«acteurs» de la chasse à courre
Autrefois,
les «ingrédients» de la chasse
à courre étaient un renard, des chiens
et des chasseurs en selle. Or, les activistes ont
fait de la chasse à courre un important cheval
de bataille... Les canidés ont donc trouvé
en eux des alliés, qui se sont donné
pour mission de saboter ce «sport» de
l'aristocratie britannique. Ajoutons à cela
les policiers, qui sont souvent sur place pour veiller
au déroulement de la chasse. Dans les dernières
années, les activistes ont su faire basculer
l'opinion publique en leur faveur en diffusant certaines
images-chocs. Le débat s'est même retrouvé
au parlement.
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Grèves
de la faim, lettres de menaces, bombes à clous,
cocktails Molotov, attentats, agressions, cellules secrètes,
appels à la désobéissance civile,
les tactiques du Front de libération des animaux
sont dignes de la tradition des terroristes. Ses
membres se disent contre l'utilisation de moyens violents,
mais plusieurs observateurs, incrédules, montrent
un doigt accusateur vers l'organisation.
« Dans
les dernières années, le Front de libération
des animaux (ALF) - un mouvement extrémiste de défense
des droits des animaux - est devenu l'un des éléments
terroristes les plus actifs
aux États-Unis. »
- extrait d'un document
du FBI sur la menace terroriste
Les
attentats contre des pharmacies, des chenils, des poissonneries,
des boucheries, des abattoirs, des fermes de reproduction
d'animaux se sont multipliés. Mais
leur cible privilégiée est l'industrie pharmaceutique,
plus particulièrement Huntingdon Life Sciences,
le plus grand laboratoire privé d'Europe, qui utilise
des animaux pour la recherche médicale.
Les
activistes ont d'ailleurs créé Stop Huntingdon
Animal Cruelty, le SHAC, pour atteindre leur but: fermer
la société. Ils intimident les clients,
publient la liste des employés, envoient des lettres
de menaces aux institutions bancaires...
Un
journaliste marqué par la cause
Graham
Hall est un journaliste défenseur des animaux...
pour qui la fin ne justifie pas les moyens. Il a
dénoncé les actes terroristes menés
par l'Animal Liberation Front à l'endroit
de supermarchés, de parfumeries et de laboratoires.
Reporter d'investigation, il s'est inflitré
dans l'ALF, réalisant un reportage qui montrait
les dirigeants de l'organisation faisant la promotion
de la violence. Après qu'on l'eut séquestré,
Graham Hall a été marqué au
fer rouge: on lui a «tatoué»
dans le dos les lettres ALF, sigle du Animal Liberation
Front.
« Ils
sont venus dans la chambre où ils m'avaient
emmené. Ils m'ont dit: "On veut voir
tes tatouages. Ils ont relevé mes manches.
Puis, la première chose que j'ai sue
d'abord, je n'ai rien senti. Ils ont commencé
à me faire cette chose, j'ai senti une
odeur. J'ai compris qu'ils m'avaient marqué
au fer rouge. »
- Graham Hall
Extrait
du reportage
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Ils
ont dit:
« La
vraie violence, elle est à l'intérieur de
la compagnie. On y tue 500 animaux par jour. »
- Heather James
«
Attaquer une propriété n'est pas selon
moi un acte violent, on peut prétendre à
la violence si on agresse quelqu'un. »
- Robin Web,
« Nous
sommes rassemblés ici pour livrer un message aux
sales clients de Huntingdon Life Sciences. Nous ne tolérerons
pas la torture et la cruauté contre les animaux par
qui que ce soit. »
- Trevor Jones
« Le
Front de libération des animaux s'oppose
à l'utilisation des animaux pour la recherche
scientifique, parce que c'est immoral et injustifié
d'utiliser d'autres espèces parce que nous
en avons le pouvoir. De la même façon
que c'était inadmissible de recourir aux
êtres humains dans les camps de concentration
nazis. »
- Robin Web
Comme
le montre le reportage de Roger Archambault et
de Hugues Poulin, certains sont prêts à
tout pour défendre leur cause.
Visionnement
du reportage
Un
reportage du journaliste Hugues Poulin
et du réalisateur Roger Archambault.
Images : Serge Brunet et Michel
Kinkead; son : Daniel Lapointe;
montage : Hélène Lamothe.
Quelques
chiffres
L'industrie
de la recherche
médicale utiliserait
800 millions d'animaux
par année dans le monde.*
- |
La
Grande-Bretagne compte quelque 3000 groupes
de défense des animaux |
- |
En
2000, les activistes britanniques de la cause animale
ont lancé 1200 attaques contre des
gens qu'ils estimaient coupables de cruauté
envers les animaux |
- |
En
France, il y aurait 3,5 millions d'animaux
de laboratoire qui mourraient chaque année**
|
- |
Au
Québec, plus de 300 000 animaux
seraient utilisés annuellement dans les
laboratoires*
|
- |
En
Grande-Bretagne, en 1998, 2,66 millions
d'expériences de recherche ont été
menées sur des animaux vivants***:
-
60 % de ces expériences ont été
faites sur des souris
- 22 % sur des rats
- un peu moins de 5% sur des oiseaux
- un peu moins de 5% sur des poissons
- 1,4 % sur des lapins
- moins de 0,3% sur des chiens
- moins de 0,2% sur des singes
- environ 0,05% sur des chats
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- |
Il
y a 25 ans, la Grande-Bretagne menait 7 millions
d'expériences par an |
- |
En
Europe, 11,6 millions de tests auraient
été menés sur des animaux
en 1996****
Source:
*
Société québécoise
pour la défense des animaux
** Le Monde, 24 décembre 1998
*** UK
Animals Inspectorate
**** British Union for the Abolition of
Vivisection
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|
A
U C A N A D A
De
façon générale, les groupes de défense
des animaux utilisent des moyens pacifiques comme les manifestations
pour défendre leur cause. Dans les années 1990,
des groupes radicaux ont cependant déjà revendiqué
des gestes de vandalisme ou la libération d'animaux.
En
Ontario, par exemple, des activistes ont libéré
des visons destinés à servir de seconde peau
à des humains. D'autres ont libéré des
chats de laboratoire à l'Université d'Alberta.
Selon un journal de Colombie-Britannique, la GRC soupçonnait
même des activistes d'avoir envoyé en Colombie-Britannique
et en Alberta des colis et des lettres contenant des rasoirs
enduits de mort au rat. En décembre 2000, le Front
de libération des animaux a revendiqué des attentats
contre des boucheries de Colombie-Britannique. Ses membres
ont allumé de petits feux sous des camions de livraison.
Leur but: faire augmenter la prime d'assurance des entreprises
« qui perpétuent le meurtre inutile d'êtres
innocents ».
Au
Québec, il n'y a pas eu d'action d'éclat, si
ce n'est la campagne menée par Brigitte Bardot de concert
avec l'International Fund for Animal Welfare pour la sauvegarde
des phoques. Images-chocs à l'appui, ils dénonçaient
la chasse au phoque, n'hésitant pas non plus à
utiliser des commandos hélico-portés sur les
banquises.
H
Y P E R L I E N S
La
recherche animale
UK
Animals Inspectorate
(organisation gouvernementale
qui veille au respect du Animals Scientific
Procedures Act de 1986)
Huntingdon
Life Sciences
(site de l'entreprise, avec
une section sur la recherche animale; la page est
régulièrement piratée)
L'émission
Zone libre est diffusée
sur les ondes de
Radio-Canada le vendredi à 21 h
et en reprise à RDI le samedi
à 23 h, le dimanche à 13 h
et à 20 h ainsi que le lundi à
2 h.
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