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2001 à juin 2004


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- La petite histoire de l’enquête sur les soins de santé -
Le Dr Nicolas Duval, interviewé par Guy Gendron
Tout commence en août dernier. La poussière vient à peine de retomber, quelques semaines après la décision de la Cour suprême du Canada dans l’affaire Chaoulli. Le plus haut tribunal du pays autorise les Québécois à contracter des assurances privées pour payer des soins médicaux au privé. Selon la cour, il faut permettre cela, pour assurer le droit à la vie et à la sécurité des gens. En effet, toujours selon le tribunal, les longues listes d'attente violent le droit à l'intégrité de la personne, reconnu dans la Charte québécoise des droits, puisqu'elles augmentent la souffrance de certains patients, ainsi que les risques de mortalité et de blessures irrémédiables. Ce jugement ouvre la porte à l’établissement d’un système de santé privé chez nous.

Des hôpitaux comme des hôtels 5 étoiles

Le journaliste Guy Gendron et le réalisateur Georges Amar partent donc en Inde, à la mi-août. Ils y vont pour un tout autre sujet de reportage.

Une visite à l'hôpital Apollo
Mais ils ont en tête le fameux jugement Chaoulli et ils se disent qu’ils vont profiter de l’occasion – on ne va pas tous les jours en Inde – pour faire un reportage sur le tourisme médical. Notre équipe est fascinée par ce phénomène. Tous ces Occidentaux qui vont se faire soigner au Tiers-Monde, attirés par les bas prix et la qualité du service. Et l’hôpital Apollo, à New Delhi, est une des destinations prisées par les patients étrangers en mal de soins. Ils vont donc à Apollo, le nec plus ultra des hôpitaux.

Au retour, l’équipe d’Enjeux s’arrête à Bumrungrad International, en Thaïlande, un énorme hôpital qui traite 6000 patients canadiens par année. Pour un seul hôpital. Tous ces Canadiens. Guy Gendron a la puce à l’oreille.

De fil en aiguille

Aruna Thurairajan
De retour au pays, le journaliste rencontre Aruna Thurairajan, une Canadienne d’origine indienne, qui a subi une opération au dos à Apollo. Cette femme aide aujourd’hui des patients canadiens à obtenir des soins, à de bons prix, un peu partout dans le monde. Elle allait justement visiter une clinique d’orthopédie privée de Montréal, la clinique du Dr Nicolas Duval. L’équipe d’Enjeux l’a accompagnée et a lié connaissance avec le Dr Duval. Ce médecin a quitté le système de santé public en 2002 parce qu’il en avait assez de n’avoir qu’une journée par semaine pour opérer ses patients. Dans sa clinique privée, il fait environ 500 opérations par année. Il ne veut pas en faire plus. Ses patients hors Québec se font opérer, dans sa clinique, par des médecins du public. Eh oui. C’est légal.

Notre journaliste poursuit ses recherches du côté du secteur public. Il apprend alors que les médecins du public peuvent opérer des patients hors Québec non seulement dans des cliniques privées, mais aussi dans des hôpitaux publics. Dans ce dernier cas, au détriment des patients inscrits sur les listes d’attente. Ah bon.

Quelle est l’ampleur du phénomène? Combien d’hôpitaux permettent cela? Combien de patients étrangers court-circuitent les listes d’attente? Pendant un mois, notre équipe aura cherché la réponse. En vain. Plusieurs médecins, qui veulent rester dans l’anonymat, confirment pourtant que cette pratique existe. Mais les hôpitaux sont évasifs. Au ministère québécois de la Santé, on dit ne pas connaître l’ampleur de cette pratique.

Entre-temps, notre équipe se rend en Alberta pour rencontrer Aruna Thurairajan et un de ses clients. Enjeux s’intéresse aussi au modèle albertain. Comment fait le gouvernement de Ralph Klein pour régler les problèmes des listes d’attente? En matière d’orthopédie, par exemple, le régime public couvre les chirurgies orthopédiques faites au privé. L'Alberta rembourse même certains soins obtenus à l'étranger.

Une visite fructueuse à Maisonneuve-Rosemont

Guy Gendron se rend ensuite à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, un des plus importants au Québec. Il y va pour mieux comprendre pourquoi les chirurgiens du public n’ont qu’un jour par semaine pour opérer leurs patients. Il rencontre Gilles Tomassin, directeur-général adjoint de l’hôpital, et Robert Girard, responsable du bloc opératoire. À la fin de l’entrevue, le journaliste leur demande si des patients étrangers se font opérer dans leur hôpital, en contournant les listes d’attente. Justement, l’établissement vient d’interdire cette pratique. Une pratique qui avait cours dans plusieurs spécialités. Voilà, pour notre équipe, la confirmation qu’il lui fallait!

Se soigner en Inde: l'aventure d'une Canadienne


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