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| - Une Rwandaise à la conquête du Bas-Saint-Laurent - |
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Les gens du comté de Kamouraska n’ont que de bons mots pour la décrire: souriante, fière, qui apprend vite, d’une grande sagesse, travailleuse. Espérance est arrivée au Québec en février 1997. Elle avait 17 ans, était seule au monde et ne parlait pas le français. Pour ajouter au dépaysement, il y avait une tempête de neige ce jour-là, et elle ne portait ni bottes ni manteau chaud. Elle venait de l’enfer: une rescapée du génocide rwandais. En 1994, 1 million de morts en 100 jours. Elle y a perdu ses parents. Espérance aurait pu s’apitoyer sur son sort. Elle s’est plutôt tournée résolument vers l’avenir.
Espérance rime avec persévérance
La jeune fille s’est retrouvée dans le Bas-Saint-Laurent, chez la famille Deschênes, dans le petit village de Rivière-Ouelle. À 17 ans, elle va se rasseoir sur les bancs de l’école primaire. C’est ce qui s’appelle repartir à zéro. L’équipe d’Enjeux a rencontré sa famille d’accueil, son professeur au primaire, la directrice d’école, la technicienne en éducation spécialisée qui s’est occupée d’elle au début. Huit ans plus tard, Espérance a fait du chemin. Elle a terminé ses études secondaires, elle a étudié un an en sciences pures au cégep de la Pocatière puis trois ans en techniques de génie industriel. L’an prochain, elle sera à l’université.
Espérance n’a jamais oublié ce qui s’est passé au Rwanda. Malgré l’horreur du passé, Espérance ne laisse aucune prise au ressentiment. Elle a pris le parti de la vie: « Je ne vois pas l’intérêt d’être négatif. Pourquoi être négatif? La vie est belle. Il y a la neige, le soleil. Pourquoi ne pas en profiter? »
Journaliste/réalisateur: Jean-Louis Boudou
 [Regardez le reportage]
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