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- Combattre le cancer par les aliments -

On le sait, on fait face à une véritable épidémie de cancer. Une personne sur trois en sera atteinte. Ce qu’on sait moins, c’est que le tiers des cancers est associé à l’alimentation. De plus en plus de chercheurs en sont convaincus. Certains croient même que des aliments bien spécifiques permettent de prévenir, voire, un jour, aider à guérir le cancer.

Comme un samouraï

Richard Béliveau est docteur en biologie moléculaire, spécialisé en oncologie. Il est titulaire de la chaire en prévention et traitement du cancer de l'UQAM et directeur du Laboratoire de médecine moléculaire au Centre de cancérologie Charles-Bruneau (service d’hémato-oncologie de l’hôpital Sainte-Justine, à Montréal).

Ce vulgarisateur hors pair affirme que la consommation quotidienne de certains fruits et légumes a un effet direct sur nos défenses anticancer: « Avec une bonne alimentation, vous vous donnez une chimiothérapie quotidienne à faible dose qui empêche les tumeurs d’évoluer vers un stade clinique. […] Ce que je voudrais, c’est pouvoir dire, dans cinq ans, que pour le cancer du sein, c’est telle combinaison de navets, d’asperges et de choux chinois, que pour le cancer de la prostate, c’est telle autre combinaison, à cause de la composition chimique de ces molécules ».

Richard Béliveau
Chef d’une imposante équipe de recherche, il s’est donné pour mission d’identifier, en laboratoire, la valeur anticancer de tous les fruits et légumes que nous consommons. Richard Béliveau a cosigné, avec Denis Gingras, le livre Les aliments contre le cancer. La prévention et le traitement du cancer par l'alimentation, paru, cette année, aux Éditions Trécarré. Il voulait sensibiliser le grand public à l’importance de l’alimentation pour combattre le cancer. Ce livre s’est vendu comme des petits pains chauds.

Comme vous le verrez dans ce reportage, Richard Béliveau s’inspire de l’art de la guerre japonais et des grands samouraïs dans sa lutte au cancer. Une lutte qu’il compare à une guerre, une maladie qu’il voit comme l’ennemi à abattre.

Tout un courant scientifique

Richard Béliveau n’est pas le seul à étudier la nutrition et le cancer. Plusieurs centres de recherche, dans le monde, s’y intéressent. Nous avons rencontré le Dr Marco Falasca, qui mène des recherches très pointues, à l’université de Londres, sur des composés anticancer présents dans certains aliments. Nous avons aussi rencontré le Dr William Li. Il est chef de la Société américaine d’angiogenèse, oncologue clinicien et chercheur associé à Harvard. Ce médecin n’hésite plus à recommander à ses patients de manger régulièrement certains fruits.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) pilote une recherche colossale sur le sujet. Quinze ans d’observations, d’analyses et de recherches sur plus d’un demi-million d’individus dans une dizaine de pays européens. L’équipe d’Enjeux a rencontré le grand patron du projet EPIC, le Dr Elio Riboli. Parmi les conclusions les plus intéressantes de cette étude: une alimentation riche en fibres protège contre le cancer, une alimentation trop riche en viandes rouges augmente considérablement le risque de développer un cancer, la prise de poids (non seulement l'obésité) augmente les risques de cancer.

Il faut plus de preuves, disent les sceptiques

Elio Riboli
Le Dr Riboli met un bémol à l’approche prônée par les chercheurs comme Richard Béliveau, et aux conclusions qu’on peut tirer de telles études: « C’est très important du point de vue scientifique (recherches expérimentales sur des cellules ou des rongeurs), mais cela ne nous permet pas de dire que ces extraits végétaux pourraient prévenir le cancer chez l’homme ».

L’hémato-oncologue Denis Soulières, de l’hôpital Notre-Dame, à Montréal, est sceptique, lui aussi. Avant de rencontrer l’équipe d’Enjeux, le Dr Soulières a parcouru le livre de Richard Béliveau: « Ce sont des aliments sur lesquels il a fait des recherches et qui prouvent qu’en laboratoire, il y a probablement un effet. […] Est-ce que ces aliments, pris dans des quantités suffisantes, peuvent prévenir le cancer? Je n’ai absolument aucune donnée qui permette d’affirmer ces choses-là ». En donnant l'exemple du thé vert, Richard Béliveau répond que les preuves sont faites. Les doses quotidiennes préventives sont des doses de consommation normales.

Des recherches difficiles à financer

Il faut plus de preuves, disent les sceptiques. Comment fournir des preuves quand les entreprises pharmaceutiques et les pouvoirs publics boudent ce champ de recherche? Tous les chercheurs que l’équipe d’Enjeux a rencontrés, tant en Europe qu’ici, reconnaissent qu’ils ont bien des difficultés à faire financer leurs recherches quand ils délaissent les médicaments pour les aliments. Les investisseurs n’y trouvent pas leur compte: il n’y a pas d’argent à faire avec des carottes et des choux.

En plus de l'UQAM, qui lui a ouvert une chaire, Richard Béliveau a, jusqu’ici, obtenu du financement de deux organismes privés pour mener ses recherches: la Société de recherche pour le cancer et la Fondation Charles-Bruneau.

Et pendant que les chercheurs s’acharnent, le cancer poursuit ses ravages.

Journaliste: Françoise Stanton
Réalisateur: Jean-Claude Le Floch




 [Regardez le reportage (1e partie)]

 [Regardez le reportage (2e partie)]

 [Regardez le reportage (3e partie)]

Hyperliens
Site personnel de Richard Béliveau

«Santé. Les aliments contre le cancer »
Article sur le livre de Richard Béliveau - Radio-Canada.ca - 14 novembre 2005

« Biochimie - Prévenir le cancer »
Article du Devoir - 26 novembre 2005

« Richard Béliveau, le samouraï du cancer »
À l'émission Découverte - 14 nars 2004

Centre international de recherche sur le cancer
En charge de l'étude EPIC

Une section sur le cancer
Site de l'Organisation mondiale de la santé



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