De Kyoto à la forêt
Reporter : Ginette Marceau
Rélaisateur: Jean-François Michaud
9 mars 2003

Nos forêts représentent une des solutions dans l'atteinte des objectifs de Kyoto...


Place aux puits de carbone...

Bonn, juillet 2001. Le protocole de Kyoto est en jeu. Après de longues négociations, les pays finissent par s'entendre : les puits de carbone pourront aider dans la diminution des gaz à effet de serre.

Mais qu'est-ce qu'un puits de carbone? Un arbre en est un : il capte le carbone de l'atmosphère comme un puits stocke de l'eau. Et des arbres, il y en a beaucoup au Canada…

«Les puits, ça devrait contribuer pour environ 30 millions de tonnes de gaz carbonique sur les 240 millions de tonnes de gaz à effet de serre que le Canada doit réduire annuellement pour rencontrer sa cible.» Paul Fauteux, chef négociateur de la délégation canadienne

Une question de capacité

Mais comment connaître la capacité des arbres et du sol à stocker le gaz carbonique? «On suit la croissance des arbres, on suit la météorologie, les températures du sol, l'humidité du sol et on fait des études plus pointues sur la photosynthèse.»Pierre Yves Bernier,

«On regarde aussi comment le carbone capturé par l'arbre est alloué à ses différentes composantes, soit les feuilles, les aiguilles, les branches et les racines. » Pierre Yves Bernier


«Le protocole de Kyoto, c'est un premier dix cents déposé à la caisse. C'est insignifiant en soi, mais il faut faire le premier dépôt pour que les autres suivent.»
Claude Villeneuve, professeur à l'Université du Québec à Chicoutimi

 

L'âge de la maturité...

Le Canada a des forêts à perte de vue. En tout, 400 millions d'hectares. La moyenne d'âge de nos forêts est élevée. Des recherches tendent à démontrer que certaines forêts sont plus efficaces que d'autres en terme de captation de carbone.

«Une forêt qui est très jeune et dont les arbres sont très petits n'accumule pas beaucoup de carbone.

Une vieille forêt d'environ 60 ans a atteint sa limite biologique. Donc, une forêt de 40 ou 50 ans aura une croissance plus vigoureuse: la quantité de carbone qu'elle va capter va être plus forte.» Claude Villeneuve, professeur à l'Université du Québec à Chicoutimi

Un choix à faire...

Le Canada est toujours à se demander si ses forêts pourront véritablement stocker 30 millions de tonnes de carbone. On doit décider d'ici 2006 si on aura recours au puits de carbone pour nous aider à atteindre les objectifs de Kyoto.

Selon Claude Villeneuve, le protocole n'est que le début d'un long processus. «C'est comme le premier dix cents qui a été déposé à la caisse. C'est insignifiant en soi, mais il fallait faire le premier dépôt pour que les autres suivent.» Claude Villeneuve

 

 



HYPERLIENS

Pourquoi le Canada veut des puits de carbone? (pdf)
Point de vue du ministre canadien de l'environnement, David Anderson

Les Puits de Carbone Forestiers et Agricoles et le Protocole de Kyoto

Créer et renforcer les puits de carbone

 




Des puits... durables!

En vertu du protocole de Kyoto, les puits de carbone doivent être durables. Il faudra donc mieux protéger nos forêts.

Luc Bouthillier n'est pas contre les puits de carbone, au contraire. Mais selon lui, le calcul du taux de captation du dioxyde de carbone est un défi de taille.

«On a des dizaines de phénomènes à suivre sur des millions d'hectares : l'effet de la sylviculture, l'effet des incendies forestiers, l'effet des épidémies d'insectes, etc. Le système de suivi, de monitoring est encore à concevoir.» Luc Bouthillier

C'est sur ce système de comptabilisation que travaille Pierre Yves Bernier. Les données recueillies dans les différents sites expérimentaux seront compilées et extrapolées à l'ensemble de la forêt canadienne.

Les chercheurs devront également tenter de prévoir l'impact qu'auront les changements climatiques sur nos forêts et l'inclure dans leurs calculs.

 

Visionnez notre reportage «De Kyoto à la forêt».