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La grange de Mike Chase est l'une des plus connues de la région. Toujours droite et imposante, elle est l'emblème de trois générations de la famille. Depuis un an, les Chase sont, bien malgré eux, mêlés à la crise de la vache folle. Le 20 mai 2003, les autorités ont confirmé un cas d'encéphalopathie spongiforme bovine. L'Agence canadienne d'inspection des aliments a ensuite identifié leur ferme comme étant celle où la vache folle qui semait l'émoi aux États-Unis avait vu le jour. Quatre jours plus tard, le gouvernement fédéral a décidé d'euthanasier leurs 322 bêtes. Le travail de trois générations est disparu d'un coup.
Dans les semaines qui ont suivi, Ottawa a indemnisé les Chase pour la perte de leur troupeau, à raison d'un montant maximum de 2500 $ par bête. La somme est considérable, mais les pertes sont irremplaçables. Les Chase avaient mis 7 décennies pour obtenir un troupeau unique en croisant des animaux de race pure. Mais il y a pire: Ottawa a admis ensuite avoir commis une erreur. En fait, la vache folle n'a jamais séjourné sur leur ferme. Mike Chase affirme qu'il a eu l'impression de tout perdre à nouveau. Petit à petit, il a reconstitué son troupeau. Mais, vu les difficultés pour trouver des bonnes bêtes de race pure, il s'est tourné vers le buf commercial. Même en reconstituant leur troupeau avec du bétail commercial de moindre valeur, les Chase ne sont pas au bout de leurs peines. En décembre dernier, un nouveau cas de vache folle a été découvert aux États-Unis. L'animal est né en Alberta. Le marché américain, où l'on écoule 40 % du buf canadien, risque de demeurer fermé longtemps. Et pire encore, le Brésil et l'Uruguay en profitent pour y prendre position.
Selon les experts, l'abondance de buf sur le marché va garder les prix à la baisse. Si les fermiers veulent retrouver leur niveau d'activité d'avant la crise, ils devront maintenant s'employer à trouver de nouveaux marchés pour le buf canadien. |
HYPERLIEN Vache folle: le Canada sous observation
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