Tournoi de pêche aux requins en Nouvelle-Écosse...

Depuis une dizaine d'années en Nouvelle-Écosse on pratique une pêche qui gagne en popularité, la pêche aux requins.

Chaque année, on organise une demi-douzaine de tournois de pêche qui attirent des gens de partout, de New York, Chicago, Toronto...

Les eaux de l'Atlantique près de la Nouvelle-Écosse hébergent différentes espèces de requins, une douzaine en tout. Il y a, entre autres, le fameux requin blanc, le mako, le requin taupe et de loin le plus commun, le requin bleu.

Pendant les tournois, c'est une cinquantaine de bateaux et environ 350 pêcheurs qui chassent le requin.

La pêche commence...

Comme les requins aiment l'eau chaude, le capitaine du bateau de pêche se met immédiatement à la recherche de courants chauds. Il cherche une température aux alentours de 18 degrés Celsius.

Une fois l'endroit idéal repéré, on met l'appât à l'eau, un mélange de harengs hachés et de différentes matières organiques. L'équipage a emporté 1000 kilos de cet appât dont ils saturent l'eau pour attirer les requins.

Étant donné que les requins peuvent détecter la présence du sang de très loin, les pêcheurs n'attendent pas longtemps avant que ça morde.

Une fois de retour d'une pêche fructueuse, les prises sont mises fièrement à la vue de tous.

Une population en déclin...

Mais le plaisir de la foule n'est pas partagé par tous. Dans les journaux, des articles protestent contre cette pêche de boucherie, une activité qualifiée de sanguinaire et de barbare.

On évoque également une étude récente qui indique que la population de requins bleus dans l'Atlantique est en sérieux déclin. Une réduction qui frôlerait les 60 pour cent.

La pêche commerciale d'autres espèces serait en partie à l'origine de ce déclin. Par exemple, des requins sont capturés dans les filets des pêcheurs d'espadons.

D'autres requins sont pêchés à la ligne pour leurs ailerons puis ensuite ils sont rejetés à la mer. Les ailerons partiront sur le marché asiatique où ils sont très populaires.

Mais la vraie question qui se pose est la suivante : est-ce que les tournois de pêche aux requins contribuent également à ce déclin ?

En tout cas ils ont leur utilité croit un biologiste du Laboratoire de recherche sur les requins du Canada. Steve Campana profite de ces tournois pour colliger de l'information sur tous les requins qui sont ramenés. Pour lui, c'est une source de renseignements inestimable.

Il ne croit pas que les tournois aient un grand rôle à jouer dans le déclin de la population des requins bleus.

«L'analyse démontre que les pêcheurs commerciaux capturent beaucoup de requins bleus, en fait beaucoup plus que ce qui est pêché lors des tournois.» Steve Campana

La réglementation canadienne spécifie que les requins ne peuvent être ramenés sur la terre ferme, sauf à l'occasion de ces derbys de pêche qui ne sont permis que quelques jours par année.

En tout autre temps, les requins pêchés doivent être immédiatement retournés à la mer. Mais Steve Campana croit que la pêche commerciale tue 10 fois plus de requins bleus que les tournois.

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