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La fin de la morue ? L'histoire a plusieurs fois été racontée. Mais cette fois, la conclusion est pire que jamais... Le gouvernement a récemment annoncé la fermeture presque totale de la pêche à la morue. Les régions touchées par ce nouveau moratoire sont les côtes de Terre-Neuve, la Gaspésie, la Côte-Nord et les autres provinces maritimes. Il ne reste qu'une petite zone du sud de Terre-Neuve et quelques pêches
sentinelles, ces pêches qui fournissent des poissons aux biologistes
pour évaluer la situation, saison après saison. Évaluations scientifiques Les dernières évaluations scientifiques sont les pires de l'histoire de la morue. Les niveaux n'ont jamais été aussi bas, et ce, malgré un premier moratoire en 1992 et toutes les restrictions qui en ont découlé depuis dix ans. Cette décision d'Ottawa concerne également le capelan.
On a réduit les quotas pour ce poisson de 40% dans les mêmes
régions. Le capelan est l'une des principales sources d'alimentation
de la morue. On veut donc le protéger. Indemnisation Au-delà du poisson, ce sont des milliers de pêcheurs et de travailleurs d'usines qui sont directement touchés par cette décision. Le gouvernement fédéral a prévu 44 millions de dollars sur deux ans pour les dédommager et leur permettre de participer à des programmes de formation. Même la pêche sportive est aujourd'hui interdite. L'île-du-Prince-Édouard évalue à plus de deux millions de dollars ses pertes pour son industrie touristique.
HYPERLIENS Moratoire sur la morue : 10 années difficiles Morue |
Ottawa a également prévu six millions de dollars pour continuer à soutenir les recherches pour trouver des réponses à cette catastrophe. Mais pour certains chercheurs, le tableau est de plus en plus clair. «Les phoques font partie du portrait, c'est un problème de plus en plus grandissant. Pour ce qu'on peut dire présentement, c'est que les phoques consomment environ 20 000 tonnes de morue par année.» Alain Fréchet, biologiste à Pêches et Océans Ce nombre représente le tiers de tout ce qu'il y a dans les eaux de l'Atlantique nord. Une autre grande cause: une série de quinze hivers très froids dans le nord du golfe. Les couches d'eau froide, où la morue va chercher sa nourriture, lui sont difficiles à supporter. Plusieurs en meurent. Aujourd'hui, malgré des hivers plus chauds, les populations de morue n'augmentent pas.
Visionnez notre reportage «Moratoire sur la morue».
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