L'élevage du lama
Journaliste: Ginette Marceau
Réalisateur : Maurice Roberge
16 mai 2004

«C'est un animal qui nous ressemble un peu. Il est très indépendant et très intelligent. Dans le troupeau, on a des lamas plus gênés, d'autres plus extrovertis, des braves, des timides. Chose certaine, c'est un animal grégaire.»


Gerry Fassett, de Lévis, est agriculteur à temps partiel. Sa production n'a rien de conventionnelle. C'est un pionnier dans l'élevage du lama au Québec. Son aventure a commencé il y a 25 ans.

Gerry possède une vingtaine de bêtes. Tous des sujets de race, enregistrés. Le lama est originaire des régions montagneuses d'Amérique du Sud. C'est un camélidé, de la même famille que les chameaux. Il résiste très bien aux écarts de température du Québec. Son régime alimentaire est peu élaboré.

Le lama requiert peu de soins. Le vétérinaire vient tout au plus deux fois par année à la ferme, à titre préventif seulement. C'est un animal rarement malade.

Gerry Fassett fait l'élevage de lamas pour la reproduction. Il a cinq mâles. Son plus beau, c'est Tox.

Fier de ses 10 ans, il a tout ce qu'on recherche chez un lama : un dos bien droit, des jambes droites, de la fibre en abondance, un nez plat, de longs poils sur la face et de longues oreilles au bout arrondi. Tout un bagage génétique qu'on retrouve chez ses descendants.

«Ce qui est le plus facile à transmettre, c'est la quantité de fibres. Si vous accouplez un mâle fibreux avec une femelle qui a très peu de fibres, le bébé aura tout de même beaucoup de fibres.»

- Gerry Fassett, éleveur de lamas


Caroline Boucher, la conjointe de Gerry, adore le caractère des lamas. Elle connaît bien les secrets de cet animal, surtout en ce qui concerne la reproduction. « Contrairement à la majorité des animaux, les lamas n'entrent pas en chaleur à un certain moment de l'année. »

« On peut les accoupler quand on veut. En tant qu'éleveur, c'est un détail très intéressant, parce que ça nous permet de choisir le moment de l'année où l'on veut avoir des bébés. La gestation est assez longue, elle est de onze moi et demi. On peut éviter d'avoir des bébés en hiver et des problèmes en raison des grands froids. »

Le taux de réussite des accouplements est élevé : plus de 95 %. Quant aux mises bas, il n'y a presque jamais de complications.

Au fil des années, Gerry et Caroline ont amélioré leur troupeau. Ils ont aussi développé une affection pour ces animaux, qui font maintenant partie de leur vie. Pour l'instant, leur élevage ne leur rapporte pas encore une fortune, mais ils réussissent à balancer les comptes.

«J'ai choisi le lama pour faire de la fibre. Comparativement au mouton, la fibre est propre, il n'y a pas de gras attaché aux poils. On pourrait la retirer et tout de suite en faire du fil, sans même carder la fibre.»

- Caroline Boucher, éleveuse de lamas


La couleur de la robe et la qualité de la fibre varient beaucoup d'un animal à l'autre. Les prix des bêtes aussi. Un bon lama peut coûter 4000$, mais, dans l'Ouest canadien, certaines bêtes peuvent coûter jusqu'à 15 000 $.

Sylvie Deschênes a eu un coup de foudre pour les lamas il y a cinq ans. Elle en a d'abord acheté deux. Puis, son troupeau a grossi. Elle en a maintenant 12 à sa ferme de Saint-Fabien, dans le Bas-Saint-Laurent. Sa production n'est pas encore rentable, mais elle ne désespère pas. Pour elle, ce n'est qu'une question de temps.

Il y a une vingtaine d'éleveurs de lamas au Québec. Ils tentent actuellement de se regrouper pour mettre en commun leurs connaissances et mieux vendre leurs produits.



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Le site de Sylvie Deschênes