Touchés par la tortue
Journaliste : Marie-Claude Roy
Réalisateur : Aubert Tremblay
23 novembre 2003

««Mékinac veut dire tortue en Atikamekw. On retrouve le mot mékinac dans plusieurs noms de la région de la Mauricie.»»


Une histoire d'amour...

Shirley Smith a découvert un site de ponte de la tortue des bois, une espèce menacée au Québec.

Ce site est situé quelque part le long de la rivière Shawinigan, près du Parc de la Mauricie. Un endroit qui est tenu secret pour préserver l'intimité de la tortue.

Shirley Smith n'est pas une spécialiste de la tortue mais une passionnée. Un jour, elle a découvert que des tortues pondaient sur le terrain voisin du sien et elle a décidé de le dire à un biologiste du Parc national de la Mauricie.

Depuis, ils ont découvert que le site de ponte était le plus important au Canada. Plusieurs spécialistes ont défilé sur les lieux pour aider à la protection des tortues.

Madame Smith, de son côté, continue d'observer les tortues pendant les trois ou quatre semaines de ponte. Par passion, elle se rend sur les lieux, tous les matins et tous les soirs, pour marquer et compter les nids. Elle fournit, par la suite, les informations qu'elle a recueillies aux spécialistes. C'est comme ça qu'ils ont commencé l'étude sur la nidification de la tortue des bois.

 

«La tortue des bois est la plus terrestre de nos tortues, elle passe l'été dans les champs, les bois clairs et les parterres de coupe, à proximité de plans d'eau où elle retourne au besoin pour régulariser sa température corporelle.»

 

La gravière...


Oeufs de tortues des bois.

Les spécialistes ont déterminé que les tortues se sont concentrées à cet endroit précis pour la ponte de leurs oeufs en raison de la présence de gravier.

Il y a cinquante ans c'était une petite plage et avec les travaux de la sablière, ils ont utilisé beaucoup de gravier qui est le substrat idéal pour la ponte et l'incubation des oeufs.

La femelle ne reste pas dans le nid comme un oiseau pour incuber les oeufs, c'est pourquoi, la présence de gravier devient importante.

La femelle pond et elle part ensuite, c'est le soleil et le gravier qui viennent ensuite faire le travail d'incubation pendant 60 à 70 jours.

 

«A Saint-Mathieu, près du parc national, il y a deux grandes statues de tortues, l'une en pierre, l'autre en bois. Deux oeuvres récentes de sculpteurs de la région.»

 

La sauvegarde du site et de l'espèce...

Jusqu'à date, les travaux sur la nidification ont démontré l'importance de conserver le site de ponte, sinon les tortues ne coloniseront plus le parc.
Il y a eu démonstration qu'il y avait un corridor de dispersion et tout le recrutement fait dans le parc est fourni par ce site.

La superficie de l'habitat considéré comme étant particulièrement importante pour la survie de l'espèce est d'environ huit ou dix kilomètres.

On sollicite l'aide des propriétaires privés de ce secteur pour protéger l'habitat. Par le fait même, ils contribuent à la sauvegarde de la tortue des bois.

 

La tortue des bois hiberne...

La tortue des bois va hiberner dans le fond du cours d'eau. La température est stable, ça ne gèle pas au fond. Elle passe tout l'hiver là. Elle va bouger juste un peu, de quelques mètres pendant tout l'hiver. Son métabolisme est réduit de façon très importante; elle a une faible respiration, une faible activité métabolique.

Au printemps, quand la température de l'air atteint à peu près 15 degrés, elle va sortir de sa période d'hibernation, elle va sortir du cours d'eau, elle va aller sur les berges comme l'autre côté, comme ici, là, et là, elle va se faire chauffer au soleil.


 

HYPERLIENS

Tortue des bois - Société de la faune et des parcs

Espèces en péril, la tortue des bois - Environnement Canada

Tortue des bois - bioclic

La tortue des bois - Biodôme

Les tortues de la Nouvelle-Écosse




La répartition de la tortue des bois.

Au Québec, des inventaires ponctuels récents ont permis de constater la présence de la tortue des bois dans une douzaine de rivières, principalement en Outaouais, en Mauricie, en Montérégie et en Estrie.

Il existe également plusieurs autres mentions isolées dans ces régions et quelques observations au Saguenay–Lac-Saint-Jean, au Bas-Saint-Laurent et en Abitibi.

Visionnez notre reportage.