Grive de Bicknell : des racines et des ailes
Reporter : Ginette Marceau
Réalisatrice : Bernard Laroche
10 août 2003

Peu de gens ont la chance d'observer la Grive de Bicknell, et ce, autant pour sa discrétion que pour sa rareté...


Ses caractérisques...

Au Canada, il y aurait environ 15 000 grives de Bicknell. En Estrie, plus précisément au mont Gosford, on en compte quelques centaines.

Difficile à voir et à entendre, la grive de Bicknell a très peu été étudiée au Québec. On sait qu'elle niche en altitude, dans des montagnes densément boisées et difficilement accessibles.

«On est dans un système où il y a une femelle pour deux, trois et même quatre mâles. Ces derniers ne sont pas territoriaux, ils ne se chicanent pas entre eux pour défendre un espace exclusif». Yves Aubry, biologiste Service canadien de la faune.

En effet, il n'y a pas nécessairement correspondance entre les mâles nourrisseurs et la paternité génétique. La mâle qui vient de nourrir n'est pas nécessairement le père de un ou plusieurs des oisillons.

Le bois recueilli dans la forêt habitée du Mont Gosford génère des revenus annuels de 450 000 $.

 

Au mont Gosford...

Depuis 1996, le mont Gosford est une forêt publique gérée par la petite municipalité de Saint-Augustin-de-Woburn. C'est le concept de la forêt habitée. (voir capsule info)

L'exploitation du bois étant le moteur économique de la région, une importance cruciale a donc dû être donnée à l'intégration et à l'harmonisation des différentes utilisations du territoire face au désir de préserver la grive de Bicknell.

«On n'arrêtera pas de faire de l'exploitation forestière. On va continuer à en faire, mais on va adapter notre façon de faire à la grive de Bicknell...» Yves Aubry


Il faut être patient...

«Le numéro de cette grive est 306. C'est un oiseau qu'on a capturé l'année passée, qu'on a repris cette année. On vient d'y mettre un émetteur. C'est un mâle, un oiseau de deux ans au moins.» Yves Aubry

Cette grive de Bicknell sera une fois de plus pesée pour suivre son développement. Elle sera suivie à la trace grâce à cet émetteur qu'on lui a installé.

En suivant le déplacement des grives de Bicknell, les spécialistes espèrent mieux définir leurs sites... et par ricochet, mieux étudier l'impact des coupes forestières sur leur comportement.

«On se demande si malgré l'éclaircie pré-commerciale, qui est un traitement permettant de réduire de beaucoup la densité d'arbres dans un secteur, l'espèce va réutiliser, va réintégrer ces milieux au même titre que son habitat qui n'est pas modifié. C'est, entre autres, ce que l'on veut savoir.»Yves Aubry.

 

Survie non menacée.

La survie de la grive de Bicknell n'est pas menacée au mont Gosford. La municipalité de Saint-Augustin de Woburn veut faire un coup double: exploiter la forêt... et attirer ces chasseurs de fantômes ailés.


HYPERLIENS

La grive de Bicknell
Environnement Canada

La grive de Bicknell
Ressources naturelles Canada

Massif du mont Gosford

Concept de la forêt habitée
Ressources naturelles Canada




Le concept de forêt habitée...

Au Québec, 90% des terres forestières appartiennent à l'État.

C'est en 1995 qu'il fut recommandé au ministre des Ressources naturelles d'expérimenter l'application du concept de forêt habitée.

Le ministre a accepté 15 projets témoins, ces derniers portant tous sur l'aménagement communautaire des forêts et les utilisations multiples.

À l'heure actuelle, cinq des 15 projets génèrent un profit ou font leurs frais.

Dans le cas des projets rentables, la récolte et la vente du bois sont les activités essentielles, car elles produisent la majeure partie des revenus.

Pour que ce genre de projet soit profitable, le promoteur doit détenir le droit de bois. Il pourra ainsi vendre et faire des profits.

 

Visionnez notre reportage «Des racines et des ailes».