|
Ses caractérisques... Au Canada, il y aurait environ 15 000 grives de Bicknell. En Estrie, plus précisément au mont Gosford, on en compte quelques centaines. Difficile à voir et à entendre, la grive de Bicknell a très peu été étudiée au Québec. On sait qu'elle niche en altitude, dans des montagnes densément boisées et difficilement accessibles. «On est dans un système où il y a une femelle pour deux, trois et même quatre mâles. Ces derniers ne sont pas territoriaux, ils ne se chicanent pas entre eux pour défendre un espace exclusif». Yves Aubry, biologiste Service canadien de la faune. En effet, il n'y a pas nécessairement correspondance entre les
mâles nourrisseurs et la paternité génétique.
La mâle qui vient de nourrir n'est pas nécessairement le
père de un ou plusieurs des oisillons.
Au mont Gosford... Depuis 1996, le mont Gosford est une forêt publique gérée par la petite municipalité de Saint-Augustin-de-Woburn. C'est le concept de la forêt habitée. (voir capsule info) L'exploitation du bois étant le moteur économique de la région, une importance cruciale a donc dû être donnée à l'intégration et à l'harmonisation des différentes utilisations du territoire face au désir de préserver la grive de Bicknell. «On n'arrêtera pas de faire de l'exploitation forestière. On va continuer à en faire, mais on va adapter notre façon de faire à la grive de Bicknell...» Yves Aubry Il faut être patient... «Le numéro de cette grive est 306. C'est un oiseau qu'on a capturé l'année passée, qu'on a repris cette année. On vient d'y mettre un émetteur. C'est un mâle, un oiseau de deux ans au moins.» Yves Aubry Cette grive de Bicknell sera une fois de plus pesée pour suivre son développement. Elle sera suivie à la trace grâce à cet émetteur qu'on lui a installé. En suivant le déplacement des grives de Bicknell, les spécialistes espèrent mieux définir leurs sites... et par ricochet, mieux étudier l'impact des coupes forestières sur leur comportement. «On se demande si malgré l'éclaircie pré-commerciale, qui est un traitement permettant de réduire de beaucoup la densité d'arbres dans un secteur, l'espèce va réutiliser, va réintégrer ces milieux au même titre que son habitat qui n'est pas modifié. C'est, entre autres, ce que l'on veut savoir.»Yves Aubry.
HYPERLIENS La
grive de Bicknell La
grive de Bicknell Concept
de la forêt habitée |
Au Québec, 90% des terres forestières appartiennent à l'État. C'est en 1995 qu'il fut recommandé au ministre des Ressources naturelles d'expérimenter l'application du concept de forêt habitée. Le ministre a accepté 15 projets témoins, ces derniers portant tous sur l'aménagement communautaire des forêts et les utilisations multiples. À l'heure actuelle, cinq des 15 projets génèrent un profit ou font leurs frais. Dans le cas des projets rentables, la récolte et la vente du bois sont les activités essentielles, car elles produisent la majeure partie des revenus. Pour que ce genre de projet soit profitable, le promoteur doit détenir le droit de bois. Il pourra ainsi vendre et faire des profits.
Visionnez notre reportage «Des racines et des ailes».
|