La flore de l'Arctique
Reporter : Charles Marcoux
Réalisateur : Michel Poirier
29 juin 2003

Dans le Grand Nord, l'été dure à peine huit semaines. Pourtant, cela suffit pour mettre la toundra en fleurs...


La végétation de l'Arctique...

Les premiers explorateurs du Grand Nord ont décrit l'Arctique comme une région oubliée de Dieu. Pourtant, six à huit semaines de croissance suffisent à la survie de plus de 2 000 espèces de plantes.

Les végétaux des régions boréales ont intrigué les scientifiques pendant longtemps. Règle générale, les végétaux cessent de croître autour de zéro degré celsius. Mais en Arctique, les plantes possèdent des systèmes de défense qui leur permettent de briser cette barrière.

Besoin de neige...

Sous 60 centimètres de neige, la température peut être jusqu'à 40 degrés plus élevée que l'air ambiant. Avec cette protection, les plantes peuvent commencer leur croissance avant la fin des gels du printemps.

Comme la neige, la glace est aussi essentielle à la vie des plantes arctiques. Sans le pergélisol, rien ne pousserait parce que le climat est trop sec. Certaines régions de l'Arctique reçoivent moins de précipitations que le désert du Sahara...

Au printemps, la terre dégèle jusqu'à quelques dizaines de centimètres de profondeur seulement. L'eau ne peut pas descendre plus bas car le pergélisol forme une masse imperméable. L'humiditié reste donc près de la surface, à la portée des racines.

«Ce qui frappe dans l'Arctique, c'est qu'il n'y a rien qui nous cache la vue. Il n'y a rien qui atteint notre hauteur.» Line Rochefort

Produire des graines en une seule saison, c'est un véritable tour de force dans un tel climat. Plus surprenant encore, ces graines peuvent rester en terre pendant des siècles en attente d'un printemps propice.

Les plantes vivaces, qui représentent 99% des végétaux de l'Arctique, n'ont pas à produire de graines à chaque année. Bien adaptées au froid, elles peuvent prendre jusqu'à dix ans pour passer de la germination à la reproduction.

C'est ainsi que le saule arctique, avec ses quelques centimètres de haut, peut atteindre l'âge vénérable de 150 ans.

Une croissance... au ralenti

Dans la toundra, tout se fait au ralenti. Les plantes produisent 100 fois moins de matières végétales que dans la forêt tropicale. Le travail des bactéries est aussi très lent. La décomposition des déchets végétaux prend beaucoup de temps. Résultat, le sol est très pauvre. Les plantes doivent pousser dans un sol où les éléments nutritifs, comme l'azote, sont raréfiés.

En plus des mauvais sols et des froids implacables, les plantes doivent se protéger des vents polaires. Elles poussent donc près des pentes ou des rochers. En l'absence d'abris, les plantes forment leurs propres remparts contre les éléments. Dans ces coussins végétaux, la température peut être de 10 à 15 degrés plus élevée que l'air ambiant.

De plus, un antigel naturel, un soluté qui reste liquide sous zéro degré celsius, les protège contre les gelées tardives.

De mousses et de lichens...

Il existe plusieurs centaines de mousses et près de mille espèces de lichens dans l'Arctique canadien.

Les lichens ressemblent aux mousses mais ils sont très différents. Les lichens sont le résultat de l'association d'une algue et d'un champignon. Pendant les étés très froids, leur croissance peut être limitée à une seule journée. À ce rythme, ils peuvent vivre plus de 100 ans.

Les lichens et les mousses sont une source de nourriture essentielle pour des centaines de milliers de ruminants.

Les plantes de l'Arctique nourrisent aussi des millions de rongeurs et d'oiseaux migrateurs.

 



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On a longtemps cru que les Inuits, privés de légumes et de fruits, se nourrissaient seulement de viande. D'ailleurs, leur engouement pour la viande fraîche leur a valu le surnom« d'Eskimo», c'est-à-dire «les mangeurs de viande crue».

Mais le peuple le plus carnivore au monde s'approvisionne aussi au grand jardin arctique.

Le bleuet des marais est l'un des fruits du Grand Nord. Sa couleur verte le distingue du petit fruit que nous connaissons bien, mais son goût est semblable.

Le Grand Nord est très pauvre en légumineuse. On peut quand même trouver un peu partout l'oxytropis, une racine comestible dont le goût ressemble au radis.

 

Visionnez notre reportage «La flore de l'Arctique».

 



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