Le détecteur ailé
Reporter : Yvon Leblanc
Réalisateur : Bernard Laroche
22 juin 2003

70% des hérons reviennent aux mêmes sites chaque année. Leur discrétion au temps des amours fait que l'identification des nouvelles héronnières est difficile.


Un indicateur de choix !

Au Québec, le grand héron est un oiseau largement dispersé. Immobile, le pas suspendu et mesuré, on surprend ce grand échassier un peu partout.

Les lieux de nidification sont en revanche plus souvent inconnus. Pourtant, il y aurait près de 500 héronnières au Québec, deux fois plus qu'il y a deux ans.

Cet oiseau piscivore, au sommet de la chaîne alimentaire, est un indicateur de choix pour le Service canadien de la faune.

Pour juger de l'efficacité des efforts de dépollution de notre environnement aquatique, on doit mesurer, dans le temps et l'espace, des niveaux de contamination.

«Le héron intègre un paquet de facteurs de son environnement, comme les contaminants. Ça nous indique donc la qualité de l'environnement.» Louise Champoux, biologiste au Service canadien de la faune

De l'aide des héronneaux...

Le Service canadien de la faune a donc entrepris, il y a quelques années, une étude permettant de fournir aux chercheurs de précieux renseignements.

Premièrement, on emprunte des héronneaux aux nids aux premiers jours de leur existence. Délicatement transporté, l'oisillon subira un rapide examen. Différentes mesures et une prise de sang en diront beaucoup sur son état de santé et sur les concentrations de produits toxiques dont il est déjà porteur.

Le travail sur les jeunes hérons est plus facile que sur les adultes. De plus, il donne des résultats beaucoup plus représentatifs de la pollution locale puisque les lieux d'alimentation ne sont jamais très loin des nids.

Plus de 70% des hérons n'atteignent pas l'âge d'un an.


Les héronnières...

Les héronnières sont des sites souvent difficiles d'accès. Un lieu étrange, mais d'une austère beauté. Pour bien bien surveiller la dynamique des hérons, il faut éliminer les dérangements.

Les hérons adultes choisissent ces endroits avec soin, le plus souvent au centre d'une pièce d'eau assez importante pour assurer un large champ de vision et pour décourager les prédateurs terrestres.

70% des hérons reviennent aux mêmes sites chaque année. Leur discrétion au temps des amours fait que l'identification des nouvelles héronnières est difficile.

L'avenir des hérons du Québec...

Malgré la détérioration et la perte d'habitats, les hérons semblent bien se porter. Le grand héron demeure toutefois l'un des oiseaux les plus touchés par la dispersion des contaminants en nature.

Le grand héron a jusqu'ici montré, plus que bien d'autres espèces, une remarquable tolérance aux transformations et dégradations de ses habitats.

Si ce précieux informateur venait à disparaître, il faudrait peut-être en conclure que nous avons franchi une étape vers notre propre déclin...

 

 


HYPERLIENS

Le Grand Héron
Service canadien de la faune

Cris du Grand Héron

Grand héron




Quelques données...

Le Grand Héron Ardea herodias, le plus grand de nos hérons, est celui dont l'aire de répartition est la plus étendue au Canada.

Posés au sol, les adultes mesurent plus d'un mètre de hauteur. Ils ont la tête blanche, et, de chaque côté, une bande noire s'étend depuis les yeux jaunes et se prolonge vers l'arrière où elle se transforme en plumes noires effilées.

En vol, les hérons ont le cou replié et la tête appuyée contre les épaules.

Jusqu'à l'âge de un an, ils ont une huppe grise et des ailes grises striées de brun.

Le Grand Héron se nourrit principalement de petits poissons qui mesurent moins de 65 mm ou dont la taille équivaut à moins de la moitié de la longueur de son bec.

Seuls la tête et les yeux bougent pour repérer la proie.

Les Grands Hérons nichent habituellement en colonies, dans des boisés situés à moins de quelques kilomètres de leur principale aire d'alimentation et peu accessibles aux humains et aux prédateurs terrestres.

 

Source:
Service canadien de la faune

 

Visionnez notre reportage «Le détecteur ailé».