La meute stérilisée
Reporter : Roger Léveillé
Réalisateur : Jim MacQuarrie
8 juin 2003

«Je me souviens du premier biologiste embauché au Yukon. Sa tâche était d'empoisonner les loups...»Bob Jickling, Collège Yukon - Whitehorse


De la balle... à la fléchette !

C'est longtemps au bout d'une carabine que l'homme a entretenu sa relation avec le loup. Bien que ce soit toujours le cas aujourd'hui, les balles ont laissé place aux fléchettes anesthésiantes. Le but : prévenir la naissance de la prochaine génération de loups en stérilisant la bête au lieu de l'abattre.

Au secours des caribous...

En stérilisant des loups et des louves, il y a moins de louveteaux, donc moins de prédateurs pour les caribous qui ont une très grande valeur pour les peuples du Nord.

Les loups prennent comme proie en moyenne 30 ou 40 pour cent des caribous, principalement des nouveau-nés et les jeunes caribous.

La vétérinaire Michelle Oakley est certainement heureuse qu'on ait cessé d'abattre les loups, mais elle a des réserves face à la stérilisation. «Les scientifiques aiment se rapprocher de la nature pour pouvoir répondre aux questions qu'ils se posent, mais le loup est un animal sauvage et on veut intervenir le moins possible.» Michelle Oakley, vétérinaire

Une méthode efficace

«Il y a 5 000 loups au Yukon et ce programme en touche un très petit nombre, 15 ou 20 au plus. L'élimination des loups était un point sensible chez le public. On en est donc arrivé à ce compromis.» Bob Hayes

La stérilisation semble en effet une méthode plus efficace. Puisque le nombre des loups au Yukon est élevé, une nouvelle meute venait rapidement habiter le territoire de celle qui venait d'être abattue. Aujourd'hui, les loups stérilisés réintègrent leur habitat pour continuer de protéger leur domaine.

Une fourrure de loup peut valoir jusqu'à 500$. Ça faisait jadis partie de la vie et de l'économie du Nord. Une façon indirecte de contrôler le nombre de loups. Aujourd'hui, il semble que très peu de gens savent piéger le loup.


Certains en désaccords...

Si plusieurs semblent adorer cet approche, d'autres ont cependant des réserves...

«Tout le monde est horrifié quand il est question de stériliser les êtres humains, peu importe où et à quelle époque. Pourquoi ne sommes-nous pas tout autant stupéfiés quand il est question de stériliser cet animal remarquable? Il faut cesser de diaboliser ceux qu'on identifie comme ses compétiteurs et trouver des façons de garantir la place des autres espèces sur cette planète.» Bob Jickling, Collège Yukon - Whitehorse

Pour Bob Jickling, c'est toute une nouvelle attitude qu'il faut adopter. Pour Michelle Oakley, la stérilisation demeure une pratique qui ne devrait être utilisée qu'en cas extrême, pour aider la nature sauvage à retrouver une harmonie.

Le programme de stérilisation a pris fin pour cette année. Il semble avoir été à ce point efficace que la situation extrême est passée. Mais comme tout le monde demeure un peu inconfortable face à cette méthode, les biologistes cherchent à mettre en place d'autres façons d'augmenter la population de caribous.




HYPERLIENS

Gouvernement du Yukon - faune et flore

Service canadien de la faune




 

Visionnez notre reportage «La meute stérilisée».