La peau de l'ours
Reporter : Roger Léveillé
Réalisateur : Margo McDiarmid
25 mai 2003

«Ce grizzli nous a démontré que les ours et les humains peuvent vivent à proximité l'un de l'autre. Il ne causait aucun problème.» Gord Stenhouse, biologiste


Alerte au braconnage...

Hinton est un village industriel dans les piémonts des Rocheuses. Si l'économie des industries forestière et pétrolifère attire les résidents, c'est un grizzli surnommé Marie qui attirait les touristes.

Marie vivait à la périphérie de Hinton où elle a élevé sa famille. Les touristes venaient la photographier et elle fut l'objet de nombreux articles. Mais il y a quelques mois, elle est morte violemment.

«On a tiré sur elle. Ce grizzli nous a démontré que les ours et les humains peuvent vivent à proximité l'un de l'autre. Marie ne causait aucun problème. Ce qu'elle n'a pu tolérer, c'est l'effet d'un fusil tenu par un individu qui, lui, ne pouvait pas la tolérer.» Gord Stenhouse, biologiste

Quelques semaines plus tard, un autre membre de sa famille a été victime de braconnage...

La complice : la route

En quatre ans, on a retrouvé 26 grizzlis tués illégalement. Les enquêteurs estiment cependant que pour chaque animal trouvé, il y en a un autre qui pourrit quelque part, pour un total d'environ 50 ours.

Le braconnage est un crime difficile à résoudre. Pas de témoins et peu de preuves. Une étude menée par l'Université de Calgary indique que 80% des ours tués dans les montagnes de l'Alberta et de la Colombie-Britannique ont été abattus à quelques centaines de mètres des routes.

Le problème, c'est que la région est presque en voie d'urbanisation. «En visitant ce lieu à tous les 20, 40 ou 60 ans, on serait étonné de découvrir le rythme de sa transformation.» Brad Stelfox, architecte paysagiste

Selon Stelfox, il faut cesser de construire des routes si on veut conserver la nature sauvage.

Sans la nature sauvage, il n'y a pas de tourisme.


Certains en désaccord...

Certaines personnes croient qu'il y a trop d'ours en Alberta et qu'on s'occupe d'eux au détriment du développement industriel et touristique.

«S'il y a beaucoup de grizzlis dans la région, ça peut vouloir dire que vous ne pourrez faire du camping ou de la pêche en sécurité. Un fermier va peut-être perdre quelques têtes de bétail au cours de l'été. Il se peut donc qu'il y ait des gens qui en ont assez et qui ont décidé de prendre les choses en main.» Morris Nadeau, porte-parole de l'Association pour la pêche et la chasse de l'Alberta

L'incident de Marie a fait les premières pages des journaux. Les éditoriaux ont sévèrement condamné ces actes gratuits. Les citoyens ont écrit des lettres cinglantes. Les compagnies ont offert une récompense pour toute information qui identifierait le coupable.

Le biologiste Gord Stenhouse espère que les manchettes convaincront peut-être le gouvernement qu'il y a un choix à faire et qu'il faut agir rapidement. Sans la nature sauvage, il n'y a pas de tourisme.

 



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Grizzlis sur écoute

 




 

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