Sélection : La belle indésirable
Reporter réalisateur :
Roger Léveillé (Winnipeg)
18 mai 2003

«La salicaire est très agressive et très prolifique. Une seule plante peut se multiplier par milliers en quelques années à peine. Elle fait compétition aux plantes indigènes et finit par les remplacer.» Cory Lindgren, biochimiste


Belle... et agressive !

La salicaire se cultive facilement et fait le délice de bien des jardiniers. On la retrouve dans les jardins, en bordure de route, près des fossés, dans les marais. Elle est présente dans toutes les provinces du Canada. Elle est belle, mais mortelle!

«Quand la salicaire s'implante dans une région, elle est très agressive et très prolifique. Une seule plante peut se multiplier par milliers en quelques années à peine. Elle fait compétition aux plantes indigènes et finit par les remplacer.» Cory Lindgren, biochimiste

Cory Lindgren est chargé de mener la lutte contre la salicaire au Manitoba. Pour sensibiliser le public au danger de la salicaire et pour encourager les particuliers à se joindre à la lutte, le Manitoba a mis sur pied un programme de remplacement.

La salicaire pourpre a été introduite au Canada et aux États-Unis par voie des navires transatlantiques. Elle n'a donc pas d'ennemi naturel en Amérique et elle est très difficile à détruire.

«On a essayé de creuser pour la déraciner. Ça marche, mais c'est du travail. On a essayé de brûler la plante, mais les racines survivent. On a essayé de l'inonder, mais les graines peuvent survivre dans cet état pendant 10 à 15 ans. Comme la salicaire est une plante aquatique, on ne veut pas répandre des herbicides près des cours d'eau.» Cory Lindgren

On estime qu'au Manitoba, il y aurait 13 000 acres infestés par la salicaire. Cette année, on libérera des centaines de milliers de coléoptères pour combattre l'intrus.


Un insecte pour ennemi...

Cory Lindgren passe maintenant son temps à élever des insectes. Un coléoptère s'est montré très efficace dans la lutte contre la salicaire. Cory relâche cet insecte dans les régions infestées. Bref, c'est un ennemi juré de la salicaire.

«L'insecte mange le feuillage. Les adultes vont percer de petits trous dans les feuilles, comme si elles avaient été tirées avec un fusil de chasse. Mais ce sont les larves qui ont le plus grand effet. Elles sont voraces et font vraiment du dommage. Là où nous avons relâché des insectes, il ne reste plus à la mi-juillet qu'une tige morte.» Cory Lindgren

On estime qu'au Manitoba, il y aurait 13 000 acres infestés par la salicaire. Cette année, on libérera des centaines de milliers de coléoptères pour combattre l'intrus. À l'échelle du Canada, c'est une armée de plusieurs millions de ces insectes qui seront relâchés.

«Avec les insectes, le contrôle de la salicaire atteint presque 100%. Nous notons aussi que les espèces indigènes reviennent et donc la vie sauvage tributaire de ces plantes recommence.» Cory Lindgren

 



HYPERLIENS

Salicaire pourpre

Projet de lutte contre la salicaire au Manitoba

Lutte biologique classique contre les mauvaises herbes

 




Source: Les fleurs sauvages d'Acadie

La salicaire pourpre aurait été introduite au Canada au début du 19e siècle comme plante médicinale.

Dès les années 1830, la plante était bien établie le long de la côte est. Elle s'est répandue vers l'intérieur avec la construction.

Elle s'est répandue vers l'intérieur avec la construction des voies maritimes, des voies ferrées, des grands-routes, des réseaux d'évacuation et de drainage.

On la retrouve maintenant dans toutes les provinces canadiennes, particulièrement dans les lieux humides du Québec et de l'Ontario, et de la vallée Fraser en Colombie-Britannique.

Elle a été détectée au Manitoba à la fin du 20e siècle et s'établissait dans la province vers 1950.

 

Visionnez notre reportage «La belle indésirable».