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Couguar, où es-tu ? Depuis le début des années 1980, une centaine de personnes auraient entrevu le couguar en Gaspésie. Mais aux yeux des biologistes, ces mentions n'ont pas de valeur scientifique. «Plusieurs pistes nous sont rapportés. Mais souvent, ce sont des pistes dans la neige qui se détériorent rapidement. Plusieurs mesures nous manquent.» Le couguar pourrait non seulement vivre en Gaspésie, mais aussi en Estrie. Marc Gauthier traque le couguar depuis des années. «Le massif
des monts Sutton est une forêt très peu fragmentée
qui a une très grande superficie. Il y a beaucoup de gibiers. Il
y a donc tout ce qu'il faut comme environnement pour que le couguar s'y
installe et puisse y vivre tranquille sans être détecté
par les humains.» Marc Gauthier, biologiste Du côté scientifique... La réponse à l'énigme se trouve peut-être à l'Université Bishop de Sherbrooke, entre les mains de Virginia Stroeher et son assistant. À l'aide d'enzymes, on extrait l'ADN des follicules du poil recueilli. C'est à partir de cet ADN qu'on détermine s'il s'agit d'un couguar. Une quarantaine d'échantillons de poils ont été récoltés jusqu'à maintenant. Huit d'entre eux ont été analysés. Un seul s'est avéré être du poil du couguar.
Des preuves difficiles à trouver... En 1992, un couguar a été abattu en Abitibi. Des tests ont démontré qu'il provenait d'Amérique du Sud. L'animal serait soit un félin en captivité qui se serait échappé, soit l'un de ses descendants. Ainsi, rien ne prouve pour le moment qu'une population de couguar indigène connu sous le nom de couguar de l'Est a existé au Québec. Les spécialistes avancent une autre hypothèse pour expliquer la présence possible du couguar au Québec : la migration. Mme Stroeher continue de recevoir des échantillons de poils d'un peu partout à travers la province. Pour la chercheuse, il est trop tôt pour parler de population de couguars au Québec. Actuellement, le couguar n'a pas de statut légal au Québec. Il se retrouve sur la liste des espèces susceptibles d'être désignées espèces menacées ou vulnérables. Si certains scientifiques doutent de l'existence de ce félin, d'autres persistent et continuent de parcourir la forêt à la recherche d'indices pour démontrer que le couguar n'appartient pas seulement à la légende...
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Marc Gauthier tente d'obtenir une preuve irréfutable de la présence de couguar au Québec. À défaut de pouvoir les observer à l'état sauvage, ce biologiste veut les attirer. Il vaporise de l'urine de couguar femelle en chaleur au bas des arbres situés à proximité d'un collecteur de poils, un poteau inusité qu'il a lui-même inventé. «S'il y a un couguar mâle, il va sentir la femelle et il sera attiré par l'odeur.» À l'intérieur du poteau, Marc Gauthier a installé un leurre de plâtre fabriqué à l'aide d'urine de mâle. «Le mâle qui arrive ici et qui pense trouver une femelle va sentir l'urine d'un autre mâle. Il va donc à son tour marquer son territoire. Il va se frotter sur le tapis (du poteau) et va y laisser des poils.»
Visionnez notre reportage «Sur la piste des couguars».
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