Les insectes du feu
Reporter : Jean Robert Faucher
Réalisateur : Jacques Bouffard
24 novembre 2002

«J'ai toujours eu un esprit de collectionneur d'insectes. Il y a tellement de diversité. Je pense qu'il faut démontrer un peu de curiosité.» Michel Saint-Germain, entomologiste


Collectionner... après le feu!

Michel Saint-Germain aime les insectes, mais pas n'importe lesquels : les insectes du feu. Cet entomologiste travaille pour le Groupe de recherche en écologie forestière inter-universitaire du Québec.

Dans le brûlis du parc des Grands-Jardins de Charlevoix, Michel Saint-Germain tente de mieux comprendre pourquoi des centaines d'espèces d'insectes sont attirés par les bois brûlés. Il nous explique l'existence des insectes pyrophiles...

« Un insecte pyrophile est un insecte qui est favorisé par les conditions causées par le brûlis et qui, au cours de son évolution, a développé des organes sensoriels lui permettant de détecter les feux. Il est plus à même de s'adapter à ce genre d'habitat. » Michel St-Germain

 

 

«Quand on voit ces insectes d'un peu plus près, on constate des choses très intéressantes. Ces insectes sont essentiels à notre écosystème.» Michel St-Germain


Plus il y a d'arbres morts, plus il y a d'insectes!

« La fumée est un messager qui attire les pyrophiles sur une longue distance. L'intérêt pour ces insectes, c'est la concentration énorme de la ressource. Lors d'un feu, des milliers d'arbres meurent en même temps.

C'est à la mort d'un arbre que la qualité nutritive est à son meilleur. La ressource est donc à son maximum.

Les insectes pyrophiles profitent des grands feux pour se reproduire en grand nombre. Ils augmentent ainsi la population et peuvent ainsi survivre jusqu'à la prochaine catastrophe naturelle.

On pense donc que ce sont des explosions de population périodiques qui permet à l'espèce de persister. » Michel Saint-Germain

 

 


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Photo : GCTE

Le parc... et le feu!

Juché sur les hauts monts de l'arrière-pays de Charlevoix, le parc des Grands-Jardins s'étend sur une superficie de 310 km².

Sa création, en 1981, visait à protéger ce milieu de l'exploitation forestière à laquelle il était soumis depuis les années 40.

Le parc des Grands-Jardins est surnommé «l'îlot du Grand Nord québécois». Il abrite une faune et une flore subarctique : Taïga, tapis de lichen, forêt tantôt clairsemée, tantôt mixte.

Il se trouve dans une zone favorable aux feux de forêt.

C'est un endroit où il y a moins de précipitations de pluie qu'ailleurs. Comme c'est plus sec et qu'il y a beaucoup de conifères, on dispose d'un bon cocktail pour que ça flambe.

En mai 1991, le feu a détruit 18 km². Il en a ravagé 60 km² en 1999.

 

Visionnez notre reportage: Les insectes du feu.